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Jeudi 28 Mars 2024
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Télétravail, bien-être, sécurité... l’immobilier d’entreprise se réinvente

Avec la pérennisation du télétravail, certaines entreprises repensent les espaces de travail pour s’adapter à cette nouvelle réalité. Cette expérience forcée devra même impacter le marché de l’immobilier d’entreprise qui est en train de se réinventer pour répondre à la nouvelle conception du travail hybride, d’une part, et à la primauté dorénavant attribuée à la santé et sécurité au travail.

Télétravail, bien-être, sécurité...  l’immobilier d’entreprise se réinvente

Une année de pandémie, avec plusieurs séquences de confinement strict puis allégé, mais surtout avec d’importants changements des habitudes de travail qui ont directement impacté la conception des espaces de travail en entreprise. «Le confinement qui a conduit au télétravail dans des milliers d’entreprises dans le monde a ouvert le champ à une réflexion en profondeur sur les conséquences du “home work”. Que ce soit en termes de performance, de bien-être des collaborateurs, de gestion des espaces bureaux, il a forcé les directions à remettre en cause le paradigme du 100% présentiel», indique Omar Berrada, Directeur général adjoint Yasmine Immobilier. Mais au-delà de la pandémie, le télétravail est entré dans les mœurs et tend à devenir une option durable pour bon nombre d’entreprises et de métiers.
«Le contexte post-Covid et l’émergence du télétravail conduisent les chefs d’entreprises à reconsidérer le coût de leurs locaux, qui représente le deuxième poste de dépenses après les salaires», note Émilie Vialle, co-fondatrice de Snapkey, plateforme en ligne de transactions en immobilier commercial et d’entreprise, citée par le site «experts & décideurs.fr». L’idée, selon elle, est d’optimiser les mètres carrés, en allant vers de plus petites surfaces. Ce constat est tout de même relativisé par Gonzague de Trémiolles dans un article publié par la plateforme cfnews-immo. L’auteur explique que si les habitudes de travail sont en mutation, les effets de cette mutation sur les mètres carrés consommés par les entreprises pourraient être atténués par quelques considérations économiques. D’abord, «l’impact du télétravail sur les besoins en mètres carrés des entreprises n’est pas facile à estimer réellement», précise l’auteur. Il ajoute par ailleurs que le flex office prend désormais tout son sens et s’invite dans nos bureaux. Il signe alors la fin des bureaux personnels qui vise à améliorer le taux d’occupation de chaque mètre carré. «Mais eu égard aux préoccupations sanitaires qui devraient perdurer dans l’esprit des salariés, cette flexibilité devra nécessairement s’accompagner de protocoles renforcés, qu’il s’agisse du rythme de nettoyage et de désinfection des locaux, du maintien d’une surface unitaire par personne permettant de respecter les distances requises, ou d’un renforcement des dispositifs de traitement d’air pour en augmenter les capacités. Ces surcoûts devront être intégrés par les entreprises dans leur raisonnement», explique-t-il.

Des espaces de travail centrés sur l’humain
Avec ces changements de paradigmes, les entreprises cherchent à adapter leurs espaces en conséquence. «Ceci augure d’une transformation du besoin des entreprises à l’ère Post-Covid en matière de l’immobilier professionnel. En effet, le dogme d’un bureau par responsable ou directeur est derrière nous. Les espaces partagés, agiles, modulables deviennent la règle», indique M. Berrada. Plus encore, le bureau de demain sera pensé comme un environnement de travail flexible, éco-conçu, sain pour la santé des collaborateurs, un espace de vie collaboratif centré sur l’humain, tout en offrant l’infrastructure technologique nécessaire.
L’entreprise est également confrontée à des mutations au niveau des méthodes de travail. «Le salarié est de plus en plus nomade et l’espace de travail s’efface progressivement au profit du “style de travail” compatible au style de vie de chacun», indique le Mouvement des entreprises de France. Le bureau devient donc un enjeu pour le bien-être, la motivation et l’efficacité des collaborateurs.
Autre élément que les entreprises érigent en priorité : le respect de l’hygiène et la propreté des espaces de travail. «Les entreprises se montrent beaucoup plus regardantes sur la capacité de leurs futurs bureaux d’intégrer les nouveaux protocoles sanitaires. Parmi les éléments les plus importants, les sas de sécurité, la luminosité des bureaux, l’aération naturelle et les espaces extérieurs», déclare le DGA de Yasmine Immobilier. Il est donc évident que la période 2020-2021 va transformer durablement le parc immobilier professionnel, conduisant l’ensemble des acteurs de ce segment, de l’architecte au commercialisateur à concevoir et réaliser des projets en ligne avec cette nouvelle ère qui s’ouvre, conclut-il. 


Immobilier d’entreprise, quelles tendances ?

«Depuis le mois de mai, dernier mois de confinement, on observe une baisse de 28% de la demande de bureaux à l’achat, certainement due au climat d’incertitude économique qui régnait. Durant la même période, et presque par miroitement, la demande de bureaux à la location augmente de 119%, ce qui démontre que malgré les réticences d’engagement liées à l’instabilité de la conjoncture, le besoin des entreprises à trouver de nouveaux locaux est bien réel. L’offre, quant à elle, reprend de plus belle suite à un grand affaiblissement entre mars et mai 2020. Elle augmente de 300% pour les bureaux à la vente et 100% pour les bureaux à la location entre mai et octobre 2020, avec tout de même un relâchement au mois d’août, qui marque certainement la pause estivale avant la reprise au mois de septembre. Tant sur la location que sur l’achat, les prix au mètre suivent la même tendance, enregistrant ainsi une augmentation moyenne de 14% entre mai et octobre 2020. Pour les bureaux à l’achat, nous sommes sur un prix moyen de 13.700 DH/m, tandis que pour les bureaux à la location, nous sommes sur une moyenne de 17.200 DH/mois», indique le DG du site immobilier Mubawab, Kevin Gormand, dans un entretien accordé à la MAP.

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