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Les travailleuses saisonnières marocaines en Espagne, des acquis économiques et sociaux à consolider

L’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences, en partenariat avec l’Organisation internationale pour les migrations, a présenté jeudi dernier à Rabat une étude sur les femmes travailleuses migrantes circulaires marocaines en Espagne. Cette étude, qui a concerné un échantillon de 300 femmes, analyse l’impact socio-économique du programme de migration circulaire sur les travailleuses saisonnières, leur famille et leur communauté. Principale conclusion : 69% des sondées satisfaites de ce concept «circuler, partir et revenir» au Maroc.

Les travailleuses saisonnières marocaines en Espagne, des acquis économiques et sociaux à consolider
Ph. Kartouch

Près de 69% des travailleuses saisonnières qui partent travailler dans la cueillette des fruits rouges en Espagne  sont satisfaites du concept «circuler, partir et revenir» au Maroc. C’est ce qu’a dévoilé une étude réalisée par l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (Anapec), en partenariat avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), et présentée jeudi dernier à Rabat. Selon cette enquête, qui s’est intéressée à l’analyse de l’impact socio-économique du programme de migration circulaire sur les travailleuses saisonnières, leur famille et leur communauté, 83% des 300 femmes interrogées dans ce cadre ont déclaré assurer financièrement les besoins de la famille après la fin du séjour en Espagne et une fois de retour au Maroc. L’étude révèle également que seuls 11% des maris assument les aspects économiques du foyer. 

Cette indépendance financière acquise par les femmes semble avoir même entraîné un changement important sur le plan personnel en engendrant une nouvelle dynamique dans le sentiment d’appartenance sociale. Un constat qui a été confirmé par la majorité des femmes interrogées. En effet, selon l’étude, 64% des femmes ont déclaré avoir perçu un changement sur leur propre personne, contre 36% qui ont déclaré ne pas percevoir ce changement. Par ailleurs, 97% ont reconnu être plus sûres d’elles à leur retour d’Espagne, alors que 94% de ces femmes disent avoir plus d’autorité au sein de leur famille. 
Si les femmes  migrantes circulaires objets de l’étude ont pu atteindre une certaine autonomie grâce à leur travail saisonnier, le montant économisé par ces femmes est resté néanmoins très modeste. Bien que le salaire perçu (entre 1.000 et 1.500 euros) demeure 10 fois supérieur au salaire mensuel moyen perçu par les travailleuses avant leur départ en Espagne (près de 1.500 DH), il ne les protège pas de  la précarité à cause de l’irrégularité du travail saisonnier. Selon l’étude, seulement 2% des femmes interrogées sont parvenues à épargner 60.000 DH de leur salaire, 7% ont déclaré avoir épargné 50.000 DH,  11% ont économisé 40.000 DH, 18% ont épargné 30.000 DH, alors que 14% ont épargné 25.000 DH.  

Pour  éviter donc que ces femmes retombent dans une situation de pauvreté, L’Anapec a initié un programme visant à autonomiser ces femmes dans leur communauté d’origine une fois de retour au Maroc. Baptisé «Irtiqaa», ce projet, comme le souligne Abdelmounaïm Madani, directeur général de l’Anapec, prévoit des actions d’autonomisation socioéconomique  des femmes adaptées à leurs profils et besoins dans trois régions pilotes, à savoir Rabat-Salé-Kénitra, Béni Mellal-Khénifra et Casablanca-Settat. Le programme, mené en partenariat avec l’Organisation internationale pour les migrants et financé par le Fonds de l’OIM, tend à accompagner l’insertion professionnelle de ces femmes à travers le renforcement de leurs capacités et leur suivi dans leur parcours de création d’activités génératrices de revenus. 

 

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