Selon le dernier bulletin épidémiologique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) consacré à la Covid-19, le variant indien a été détecté dans 44 pays (cinq pays de plus en une semaine) et dans les six régions sanitaires du monde définies par l’agence onusienne. Apparu pour la première fois en Inde en octobre 2020, le variant B.1.617 semble avoir des taux de transmission plus élevés, y compris des hausses rapides observées de la prévalence dans plusieurs pays. Selon une récente évaluation des risques en Inde réalisée par l’OMS, plusieurs facteurs potentiels pourraient expliquer la résurgence et l’accélération de la transmission de la Covid-19 dans le pays d’Asie du Sud. Outre une augmentation de la proportion de cas de variants de la Covid-19 potentiellement plus transmissibles, l’agence onusienne note que plusieurs rassemblements religieux et politiques de masse ont sûrement accru la mixité sociale et a fait état de la sous-utilisation et de la moindre adhésion aux mesures sanitaires et sociales publiques. «Les contributions exactes de chacun de ces facteurs à l’augmentation de la transmission en Inde ne sont pas bien comprises», a toutefois reconnu l’OMS. L’Inde est le pays qui continue de recenser le plus grand nombre de nouvelles infections à la Covid-19 dans le monde.
En dehors de l’Inde, le Royaume-Uni est le pays qui a signalé le plus grand nombre de cas dont le séquençage correspond aux mutations du variant indien. Londres a récemment désigné la mutation B.1.617.2 comme «variant national préoccupant». Plus généralement, l’OMS estime que les impacts potentiels du variant indien sur l’efficacité des vaccins ou des thérapeutiques, ou les risques de réinfection restent incertains. Toutefois, une étude a révélé une réduction de sept fois l’efficacité de la neutralisation contre la mutation B.1.617.1 des anticorps générés par la vaccination avec les vaccins Moderna, mRNA-1273 et Pfizer BioNTech-Comirnaty. Alors qu’il avait jusqu’alors le statut de «variant d’intérêt», le variant indien a été classé pour la première fois comme «variant préoccupant» par l’OMS, rejoignant ainsi les trois autres variants apparus d’abord au Royaume-Uni, au Brésil et en Afrique du Sud. Cette nouvelle classification du variant indien intervient alors que les activités de surveillance visant à détecter les variants sont renforcées aux niveaux local et national, notamment par le séquençage génomique stratégique. Dans ces conditions, le nombre de pays et territoires signalant d’autres variants préoccupants ou d’intérêt n’a cessé d’augmenter.