Le camizestrant est un anti-œstrogène oral de nouvelle génération. Pour comprendre son intérêt, il faut savoir que certaines cellules cancéreuses du sein dépendent des œstrogènes, hormones féminines, pour croître et se multiplier. Le camizestrant agit en bloquant les récepteurs aux œstrogènes présents à la surface des cellules cancéreuses. Mieux encore, il détruit ces récepteurs, empêchant ainsi la tumeur de “se nourrir” et de proliférer.
Cette action ciblée est particulièrement importante pour un sous-groupe de patientes dont le cancer présente une mutation spécifique, appelée mutation ESR1, qui rend souvent la maladie résistante aux traitements hormonaux classiques.
L’essai clinique nommé SERENA-6 a évalué l’efficacité du camizestrant en association avec une thérapie standard, un inhibiteur de CDK4/6, un autre médicament ciblant la croissance des cellules cancéreuses. Les résultats sont impressionnants :
- Le temps moyen avant la progression de la maladie est passé de 9,2 mois à 16 mois grâce à la nouvelle combinaison.
- Cela représente une réduction de 56 % du risque de progression ou de décès.
Selon AstraZeneca,la maison mère ,ce médicament pourrait devenir un pilier majeur de la lutte contre le cancer du sein. David Fredrickson, vice-président exécutif du laboratoire, estime que camizestrant et deux autres médicaments présentés au congrès pourraient ensemble remplacer les traitements actuels pour environ 75.000 patientes. Il prévoit aussi des ventes annuelles pouvant atteindre 5 milliards de dollars au pic.
Pour les experts, cette découverte dépasse le cadre d’un simple progrès thérapeutique. Le professeur Kristian Helin, directeur de l’Institute of Cancer Research à Londres, qualifie ces résultats de « changement de paradigme » dans la médecine de précision, qui vise à adapter le traitement à chaque profil moléculaire et génétique du cancer.
