« Tout va dans la mauvaise direction. » Ce constat glaçant vient du climatologue britannique Piers Forster, auteur principal d’une vaste étude internationale publiée jeudi 19 juin. Intitulée Indicators of Global Climate Change (IGCC 2025), elle dresse un bilan annuel de l’état de la planète. Et le verdict est clair : une dizaine d’indicateurs climatiques majeurs virent au rouge. Température, émissions, élévation du niveau de la mer, marge de manœuvre climatique... "tout s’aggrave, et rapidement".
En 2024, la température moyenne mondiale a franchi un nouveau record : +1,52 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Parmi cette hausse, 1,36 °C sont directement liés aux activités humaines. Le reste s’explique par des facteurs naturels comme El Niño. Pour autant, « ce n’est pas une année exceptionnelle ou surprenante », tempère Christophe Cassou, climatologue au CNRS. Ce qui l’est, en revanche, c’est le rythme du réchauffement : il atteint désormais +0,27 °C par décennie. Du jamais vu depuis le début des mesures instrumentales, affirme l’étude.
Cette montée en flèche de la température va de pair avec des émissions de gaz à effet de serre toujours à leur maximum. Sur la dernière décennie, elles se sont établies à 53,6 milliards de tonnes de CO2 équivalent par an en moyenne. Rien qu’en 2023, ce chiffre atteignait 55,4 milliards. Les principales sources restent les combustibles fossiles, mais aussi, plus récemment, la hausse des incendies liés à la déforestation. Un autre facteur complique la donne : la baisse des particules polluantes dans l’atmosphère, qui avaient jusque-là un léger effet de refroidissement. Résultat : "la planète chauffe plus vite, avec moins de résistance".
Plus alarmant encore, le budget carbone, c’est-à-dire la quantité de CO₂ que l’humanité peut encore émettre pour avoir 50 % de chances de rester sous la barre des +1,5 °C , s’effondre. En 2024, il restait 200 milliards de tonnes. Un an plus tard, ils ne sont plus que 130, alertent les scientifiques. À ce rythme, cette marge sera entièrement consommée d’ici trois ans. « Le dépassement du seuil de 1,5 °C est désormais inéluctable », avertit Pierre Friedlingstein, co-auteur de l’étude.
Autre signal critique : la montée des océans, nouvel indicateur intégré cette année. Entre 2019 et 2024, le niveau moyen de la mer a grimpé de 26 millimètres, soit deux fois plus vite que la moyenne du XXe siècle. Depuis 1900, l’élévation cumulée atteint 22,8 centimètres. Et la tendance est irréversible à court terme. « Cette montée se poursuivra, même si les émissions cessaient aujourd’hui », alerte Valérie Masson-Delmotte, climatologue. Les conséquences sont connues : intensification des tempêtes, submersion des zones côtières, menace directe pour les États insulaires.
Et ce n’est pas tout. L’étude met en lumière des dynamiques émergentes, parfois sous-estimées, mais tout aussi préoccupantes :
En 2024, la température moyenne mondiale a franchi un nouveau record : +1,52 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Parmi cette hausse, 1,36 °C sont directement liés aux activités humaines. Le reste s’explique par des facteurs naturels comme El Niño. Pour autant, « ce n’est pas une année exceptionnelle ou surprenante », tempère Christophe Cassou, climatologue au CNRS. Ce qui l’est, en revanche, c’est le rythme du réchauffement : il atteint désormais +0,27 °C par décennie. Du jamais vu depuis le début des mesures instrumentales, affirme l’étude.
Cette montée en flèche de la température va de pair avec des émissions de gaz à effet de serre toujours à leur maximum. Sur la dernière décennie, elles se sont établies à 53,6 milliards de tonnes de CO2 équivalent par an en moyenne. Rien qu’en 2023, ce chiffre atteignait 55,4 milliards. Les principales sources restent les combustibles fossiles, mais aussi, plus récemment, la hausse des incendies liés à la déforestation. Un autre facteur complique la donne : la baisse des particules polluantes dans l’atmosphère, qui avaient jusque-là un léger effet de refroidissement. Résultat : "la planète chauffe plus vite, avec moins de résistance".
Plus alarmant encore, le budget carbone, c’est-à-dire la quantité de CO₂ que l’humanité peut encore émettre pour avoir 50 % de chances de rester sous la barre des +1,5 °C , s’effondre. En 2024, il restait 200 milliards de tonnes. Un an plus tard, ils ne sont plus que 130, alertent les scientifiques. À ce rythme, cette marge sera entièrement consommée d’ici trois ans. « Le dépassement du seuil de 1,5 °C est désormais inéluctable », avertit Pierre Friedlingstein, co-auteur de l’étude.
Autre signal critique : la montée des océans, nouvel indicateur intégré cette année. Entre 2019 et 2024, le niveau moyen de la mer a grimpé de 26 millimètres, soit deux fois plus vite que la moyenne du XXe siècle. Depuis 1900, l’élévation cumulée atteint 22,8 centimètres. Et la tendance est irréversible à court terme. « Cette montée se poursuivra, même si les émissions cessaient aujourd’hui », alerte Valérie Masson-Delmotte, climatologue. Les conséquences sont connues : intensification des tempêtes, submersion des zones côtières, menace directe pour les États insulaires.
Et ce n’est pas tout. L’étude met en lumière des dynamiques émergentes, parfois sous-estimées, mais tout aussi préoccupantes :
- Les rétroactions climatiques, d’abord : le méthane naturellement émis par les zones humides augmente avec le réchauffement, renforçant à son tour l’effet de serre. Les inventaires nationaux, ensuite : selon les scientifiques, ils sous-estiment fortement les émissions de méthane, notamment à cause de méthodes de calcul "incomplètes" ou "obsolètes".
- Le ciment, longtemps considéré uniquement comme source de pollution, commence à jouer un rôle inattendu. Grâce à un processus chimique appelé carbonatation, il absorbe une part du CO₂ atmosphérique , à hauteur de 0,8 milliard de tonnes par an en 2023.
- Les incendies naturels, enfin, deviennent de plus en plus fréquents et intenses. Mais malgré leur lien direct avec le réchauffement climatique, ils sont encore classés comme “émissions naturelles” dans la plupart des rapports, ce qui fausse en partie les bilans globaux, soulignent les auteurs de l’étude.