Dans la solennité des salles de conférence d'Ankara, ce mercredi 16 juillet 2025, une forte séquence de l’Histoire de la République de Turquie a été racontée dans les plus petits détails. Neuf ans jour pour jour après que la Turquie a frôlé le chaos, deux cents journalistes venus du monde entier ont écouté les témoignages poignants et les analyses sans concession des dirigeants turcs sur cette nuit où la démocratie a vacillé mais n'a pas chuté. Le panel «Mémoire, justice et avenir», organisé par la Direction de la communication de la présidence, a constitué le moment fort d'un programme mémoriel qui s'est déroulé du dimanche 14 au jeudi 18 juillet entre Ankara et Istanbul.
Le panel du 16 juillet : trois concepts pour une nation
Le mercredi 16 juillet, dans l'atmosphère chargée d'émotion de la capitale turque, le panel «Mémoire, justice et avenir» a rassemblé les plus hautes autorités du pays face aux journalistes internationaux. Le Dr Cevdet Yılmaz, vice-président de la République de Turquie, a ouvert la séance en saluant la pertinence du thème choisi : «Le titre du panel est très bien choisi, je vous félicite sincèrement, “Mémoire, Justice et Avenir”. Ce sont trois concepts clés, un ordre du jour très bien défini.»
Le vice-président a développé sa vision tripartite avec une clarté pédagogique remarquable : «La Mémoire exprime ce que nous avons vécu, d'où nous venons. La Justice exprime comment nous devons demander des comptes, dans le cadre de la loi, à ceux qui ont commis cette trahison du 15 juillet, à l'organisation terroriste FETÖ et aux forces obscures derrière eux. L'Avenir montre comment nous construirons notre avenir sur une base plus saine et plus solide, en tirant les leçons de cette amère expérience.»
Cette approche conceptuelle a structuré l'ensemble des interventions de la journée. Burhanettin Duran, directeur de la communication de la présidence de la République, a incarné la dimension mémorielle en partageant son témoignage personnel de cette nuit historique. «Avec mon épouse, nous avons commencé à marcher de Kızıltepe, Istanbul, vers le Pont des Martyrs du 15 Juillet», a-t-il raconté avec émotion. «Des gens se sont mis en travers de notre chemin, nous disant de ne pas y aller, qu'ils tuaient des gens. Mais malgré cela, comme les centaines de milliers de personnes avec qui nous étions, nous avons marché vers le pont sans la moindre hésitation.»
Le vice-président a développé sa vision tripartite avec une clarté pédagogique remarquable : «La Mémoire exprime ce que nous avons vécu, d'où nous venons. La Justice exprime comment nous devons demander des comptes, dans le cadre de la loi, à ceux qui ont commis cette trahison du 15 juillet, à l'organisation terroriste FETÖ et aux forces obscures derrière eux. L'Avenir montre comment nous construirons notre avenir sur une base plus saine et plus solide, en tirant les leçons de cette amère expérience.»
Cette approche conceptuelle a structuré l'ensemble des interventions de la journée. Burhanettin Duran, directeur de la communication de la présidence de la République, a incarné la dimension mémorielle en partageant son témoignage personnel de cette nuit historique. «Avec mon épouse, nous avons commencé à marcher de Kızıltepe, Istanbul, vers le Pont des Martyrs du 15 Juillet», a-t-il raconté avec émotion. «Des gens se sont mis en travers de notre chemin, nous disant de ne pas y aller, qu'ils tuaient des gens. Mais malgré cela, comme les centaines de milliers de personnes avec qui nous étions, nous avons marché vers le pont sans la moindre hésitation.»
La mémoire comme fondement de l'identité nationale
Le développement du vice-président Yılmaz sur le concept de mémoire a marqué les esprits par sa profondeur philosophique. «La mémoire est aussi précieuse pour une société qu'elle l'est pour un individu», a-t-il affirmé. «Pensez un instant à ce que deviendrait votre vie si vous perdiez la mémoire. La même chose s'applique aux sociétés. L'avenir d'une société sans mémoire ou avec une mémoire malsaine ne peut être construit sur une base saine.»
Le dirigeant turc a établi des parallèles historiques saisissants, remontant jusqu'au concept médiéval des Hashashin pour éclairer la nature de la menace FETO. «Nous avons une expérience historique dans cette lignée qui se poursuit des Seldjoukides à l'Empire ottoman et à la République», a-t-il expliqué. «Si nous comprenions mieux cette histoire et les événements historiques, je crois que nous pourrions mieux comprendre et analyser plus fortement la trahison du FETO».
Le dirigeant turc a établi des parallèles historiques saisissants, remontant jusqu'au concept médiéval des Hashashin pour éclairer la nature de la menace FETO. «Nous avons une expérience historique dans cette lignée qui se poursuit des Seldjoukides à l'Empire ottoman et à la République», a-t-il expliqué. «Si nous comprenions mieux cette histoire et les événements historiques, je crois que nous pourrions mieux comprendre et analyser plus fortement la trahison du FETO».
L'hostilité à la volonté nationale : anatomie d'une trahison
L'analyse du vice-président s'est faite plus incisive lorsqu'il a abordé les motivations profondes des putschistes. «Le 15 Juillet au soir, notre Grande Assemblée nationale de Turquie a été bombardée. Y a-t-il quelque chose au-delà de cela ?», s'est-il interrogé avec gravité. «Le Parlement turc, manifestation de la volonté nationale, a été bombardé par des traîtres en uniforme militaire, avec des avions achetés par l'argent des impôts de nos citoyens».
Cette attaque contre les symboles de la souveraineté populaire révélait, selon lui, la nature profondément anti-démocratique du mouvement : «Ce n'est pas une coïncidence. Pourquoi ces deux lieux ont-ils été choisis ? Parce qu'ils représentaient la volonté nationale. L'un dans le domaine législatif, l'autre dans le domaine exécutif».
Le directeur de la communication Duran a poursuivi cette analyse en soulignant le caractère exceptionnel de la résistance populaire : «À l'appel de notre Président, M. Recep Tayyip Erdoğan, des millions de citoyens se sont rendus dans les places, les rues et les aéroports de tout le pays pour contrecarrer la tentative de coup d'État perfide du réseau de trahison FETÖ, à mains nues».
Cette attaque contre les symboles de la souveraineté populaire révélait, selon lui, la nature profondément anti-démocratique du mouvement : «Ce n'est pas une coïncidence. Pourquoi ces deux lieux ont-ils été choisis ? Parce qu'ils représentaient la volonté nationale. L'un dans le domaine législatif, l'autre dans le domaine exécutif».
Le directeur de la communication Duran a poursuivi cette analyse en soulignant le caractère exceptionnel de la résistance populaire : «À l'appel de notre Président, M. Recep Tayyip Erdoğan, des millions de citoyens se sont rendus dans les places, les rues et les aéroports de tout le pays pour contrecarrer la tentative de coup d'État perfide du réseau de trahison FETÖ, à mains nues».
Les chiffres d'une mobilisation sans précédent
L'ampleur de la mobilisation commémorative actuelle a été détaillée par Burhanettin Duran avec des statistiques révélatrices. «Selon notre système de suivi de projets, nous avons vu 2.961 projets en 2020, 3.876 en 2021, 898 en 2022, 9.934 en 2023 et 11.369 projets enregistrés en 2024», a-t-il énuméré. «Cette année, un nombre record de plus de 21.000 projets ont été atteints concernant les commémorations du 15 Juillet».
Ces chiffres témoignaient d'une appropriation populaire croissante de cette date symbolique. Le directeur a évoqué les multiples formes de cette mobilisation : «De grandes scènes ont été installées sur les places de nos villes, et nos citoyens ont passé la nuit du 15 Juillet dans les places, participant aux veilles démocratiques avec diverses activités. La mémoire sacrée de nos martyrs a été honorée par des récitations du Coran dans 90.000 mosquées ».
Ces chiffres témoignaient d'une appropriation populaire croissante de cette date symbolique. Le directeur a évoqué les multiples formes de cette mobilisation : «De grandes scènes ont été installées sur les places de nos villes, et nos citoyens ont passé la nuit du 15 Juillet dans les places, participant aux veilles démocratiques avec diverses activités. La mémoire sacrée de nos martyrs a été honorée par des récitations du Coran dans 90.000 mosquées ».
L'intervention de Davut Gül : le témoignage du terrain
Les propos de Davut Gül, wali d'Istanbul, qui a reçu les délégations des journalistes locaux et étrangers, ont apporté une dimension opérationnelle et concrète aux analyses politiques. Son témoignage personnel a illustré la mobilisation des autorités locales : «Le 15 juillet 2016, j'étais le wali de Sivas. Lorsque nous sommes arrivés devant le bâtiment du wali à Sivas, nous avons vu des personnes différentes par leurs vêtements, leurs âges, leur apparence, soutenir notre démocratie, notre République et la volonté nationale élue». Le wali a lancé un avertissement solennel sur la nature transnationale de la menace : «L'organisation terroriste FETO n'est pas seulement un problème de la Turquie. Dans différentes parties du monde, ces terroristes peuvent apparaître parfois comme des écologistes, parfois comme des militants des droits de l'Homme, parfois comme des sportifs».
Son analyse du mode opératoire de FETO a glacé l'assistance : «Puisque nous sommes face à une organisation terroriste qui se cache et ne se révèle pas, vous pouvez comprendre un jour qu'une personne que vous avez côtoyée pendant 10 ou 20 ans est un membre de FETO.» Il a cité l'exemple troublant d'une association se présentant comme alévie à Sivas, alors que les membres de FETO sont généralement sunnites : «Cela signifie qu'ils attendent 10, 20, 30, 40 ans».
Son analyse du mode opératoire de FETO a glacé l'assistance : «Puisque nous sommes face à une organisation terroriste qui se cache et ne se révèle pas, vous pouvez comprendre un jour qu'une personne que vous avez côtoyée pendant 10 ou 20 ans est un membre de FETO.» Il a cité l'exemple troublant d'une association se présentant comme alévie à Sivas, alors que les membres de FETO sont généralement sunnites : «Cela signifie qu'ils attendent 10, 20, 30, 40 ans».
Les autres étapes du programme mémoriel
Le programme médiatique avait débuté le dimanche 14 juillet avec l'arrivée des journalistes à Ankara. Le lundi 15 juillet, jour anniversaire exact de la tentative de coup d'État, les participants ont visité le Musée de la Démocratie du 15 juillet dans la capitale, avant d'assister au discours du Président Erdoğan devant la Grande Assemblée nationale. Le jeudi 17 juillet, le programme s'est déplacé à Istanbul pour la visite de Hafıza 15 Temmuz (Mémoire du 15 juillet), ce mémorial inauguré en 2019 qui offre une immersion totale dans les événements de 2016. Le vendredi 18 juillet a marqué la clôture de ce programme international.
Au terme de ces cinq jours intenses, la Turquie a réaffirmé sa détermination à préserver la mémoire du 15 juillet tout en construisant un avenir démocratique renforcé. Les témoignages et analyses partagés lors du panel du 16 juillet resteront comme des documents essentiels pour comprendre non seulement ce qui s'est passé cette nuit-là, mais surtout comment la Turquie entend transformer cette épreuve en fondement d'une refondation nationale ambitieuse.
Au terme de ces cinq jours intenses, la Turquie a réaffirmé sa détermination à préserver la mémoire du 15 juillet tout en construisant un avenir démocratique renforcé. Les témoignages et analyses partagés lors du panel du 16 juillet resteront comme des documents essentiels pour comprendre non seulement ce qui s'est passé cette nuit-là, mais surtout comment la Turquie entend transformer cette épreuve en fondement d'une refondation nationale ambitieuse.
