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Les Européennes provoquent un coup de tonnerre politique en France

Les élections européennes tenues, dimanche, censées permettre aux Français d’élire leurs 81 représentants au Parlement européen ont eu l’effet d’un coup de tonnerre politique avec la victoire du Parti d’extrême droite, le Rassemblement national (RN) et l’annonce par le Président de la République, Emmanuel Macron, de la dissolution de l’Assemblée nationale.

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Loin derrière le RN de Jordan Bardella, qui a remporté 32% des suffrages exprimés, la liste de la majorité présidentielle, menée par Valérie Hayer, n’a eu que 14,5% des suffrages, à quelques points de l’alliance entre Parti socialiste et Place publique (socio-démocrates), portée par Raphaël Glusckmann qui a obtenu 14% des voix, selon les estimations des instituts de sondage relayées par les médias.



Quant aux écologistes, emmenés par Marie Toussaint, ils ont vu leur score réduit comme un peu partout dans les pays de l’Union européenne lors de ces élections, obtenant 5,5% des suffrages exprimés.

En réaction quasi immédiate à l’avancée de l’extrême droite, le Président Macron a annoncé la tenue d’élections législatives anticipées.

«J’ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote. Je dissous donc ce soir l’Assemblée nationale», a annoncé le président dans un discours aux Français. «Je signerai dans quelques instants le décret de convocation des élections législatives qui se tiendront le 30 juin pour le premier tour et le 7 juillet pour le second tour», a précisé M. Macron, relevant qu’il s’agit d’une décision «grave» et «lourde», mais avant tout d’«un acte de confiance en la capacité du peuple français à faire le choix le plus juste pour lui-même et pour les générations futures».

Cette dissolution est la sixième sous la Ve République. La dernière, décidée par Jacques Chirac en 1997, a vu la gauche remporter une majorité des sièges aux législatives, donnant lieu à la nomination du socialiste Lionel Jospin au poste de Premier ministre et à une gouvernance selon le système de cohabitation.

Avec l’avancée de l’extrême droite, la scène politique française pourrait assister une nouvelle fois à la réédition du scénario de la cohabitation en cas de victoire du RN aux prochaines législatives.

Âgé de 28 ans, Jordan Bardella, qui a concentré l'essentiel de sa campagne sur les thèmes de l'immigration, de la sécurité et du pouvoir d'achat, a su capter l’attention des Français devenus aujourd'hui très sensibles à ce genre de discours. Dans sa déclaration à la presse à l’issue de ce scrutin, il a salué un «verdict sans appel» envoyé par les Français contre la politique du gouvernement et les dirigeants européens. Déjà tête de liste lors des élections européennes de 2019, Bardella améliore d’environ 8 points son score par rapport au dernier scrutin à l'issue duquel il avait recueilli plus de 23,3% des suffrages. Les leaders de l’extrême droite, à commencer par l’ancienne présidente du parti, Marine Le Pen, ont assuré que le RN était prêt à exercer le pouvoir et donnent déjà favori Jordan Bardella au poste de prochain Premier ministre. «Nous sommes prêts à exercer le pouvoir si les Français nous font confiance lors de ces futures élections législatives», a affirmé Mme Le Pen dans une déclaration après l’annonce des résultats.

Dans le camp des partis de la gauche, la victoire du RN a sonné la mobilisation. Leurs différents responsables ont appelé à travailler à un «rassemblement» pour préparer les élections législatives. Dans des déclarations aux médias, Fabien Roussel (Parti communiste français), Olivier Faure (Parti socialiste) et Marie Toussaint (Écologistes) ont lancé des appels respectivement à un «pacte pour la France», des «discussions» ou un «rassemblement utile» pour faire front commun face à l’extrême droite.

Quant au chef de file de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, il a appelé lors d'un meeting à Paris à «l'unité du peuple», notant que «quoi qu'il arrive, il faut pouvoir continuer le combat !» Autre caractéristique de ce scrutin, le taux de participation que les médias ont qualifié de record (52,5%) soit plus de 2 points par rapport à 2019 où la participation consolidée avec les territoires d’outre-mer s’était stabilisée à 50,12%.
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