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Vidéos courtes : -39 % de concentration, une génération habituée à “tout vouloir vite”

Une équipe de chercheurs chinois alerte sur l’impact des plateformes comme TikTok. Leur étude, publiée dans International Journal of Mental Health Promotion, montre que l’usage intensif des vidéos courtes entraîne une perte notable d’attention et favorise une forme d’addiction appelée “TikTok brain”.

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Passer des heures à enchaîner des vidéos de quelques secondes ne se contente pas de remplir les moments creux, cela reprogramme aussi le cerveau. C’est ce que révèle une étude menée par Jian-Hong Ye et ses collègues auprès de 1.086 étudiants chinois, âgés en moyenne de 19 ans, et publiée récemment dans International Journal of Mental Health Promotion.

Les chercheurs ont observé un lien direct entre l’intensité d’utilisation des vidéos courtes (comme TikTok) et une baisse de 39 % de la capacité de concentration. Selon eux, cette consommation excessive habitue le cerveau à rechercher en permanence des stimulations brèves et gratifiantes, rendant plus difficile la concentration sur des tâches longues ou complexes.

Ils décrivent ce phénomène sous le terme de “TikTok brain” : à chaque nouvelle vidéo, le cerveau libère un pic de dopamine, ce neurotransmetteur associé au plaisir et à la récompense. Avec le temps, il s’habitue à ce mode de stimulation rapide et devient moins apte à se maintenir dans un effort soutenu. “On finit par vouloir tout en version courte, immédiate et sans attente”, résument les auteurs.



L’étude s’appuie sur le modèle “Stimulus-Organisme-Comportement-Conséquence” (SOBC), qui explique comment un stimulus extérieur – ici l’algorithme et le format des vidéos – modifie l’état interne de l’utilisateur, influence son comportement (addiction) et entraîne des conséquences mesurables (perte d’attention). Les chercheurs notent également que l’usage intensif est fortement corrélé à l’addiction aux vidéos courtes, renforçant encore le cercle vicieux.

Malgré ces effets négatifs clairement identifiés, les auteurs constatent que les étudiants continuent à passer de longues heures sur ces plateformes, attirés par leurs fonctionnalités multiples (vidéos, live streaming, shopping, messagerie). Ils recommandent de mettre en place une régulation stricte du temps d’écran et de sensibiliser les jeunes aux effets cognitifs de cette consommation.
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