Geoffrey Hinton, surnommé le « parrain de l’intelligence artificielle », n’a jamais autant parlé des dangers de sa propre invention. Lauréat du prix Nobel pour ses travaux fondateurs sur les réseaux de neurones dans les années 1980, il reconnaît aujourd’hui que l’IA, en pleine ascension, représente une menace existentielle pour l’humanité.
À 77 ans, Hinton estime qu’une simple personne assistée par l’IA pourrait bientôt être capable de concevoir des armes biologiques. « Imaginez si n’importe qui dans la rue pouvait fabriquer une bombe nucléaire », a-t-il averti dans un entretien au Financial Times. Ce risque s’ajoute à celui d’un marché du travail bouleversé : « L’IA va remplacer des millions de travailleurs. Elle rendra quelques personnes beaucoup plus riches et la majorité plus pauvre. Ce n’est pas la faute de l’IA, c’est le capitalisme ».
Pour le scientifique, l’enjeu dépasse le seul domaine économique. L’IA pourrait rapidement devenir « plus intelligente que l’humain », ce qui poserait une question fondamentale : comment conserver le contrôle ? Il avance une analogie frappante : « Le seul exemple connu d’un être plus intelligent contrôlé par un moins intelligent, c’est une mère et son bébé. Si les bébés ne contrôlaient pas leurs mères, ils mourraient ». Selon lui, il faudrait donc concevoir des IA bienveillantes, guidées par une forme de « maternité numérique ».
Hinton n’épargne pas les gouvernements occidentaux, qu’il accuse de privilégier la compétition face à la Chine plutôt que la régulation. À l’inverse, il juge que Pékin prend l’IA au sérieux, rappelant que « beaucoup de responsables chinois sont ingénieurs et comprennent ces enjeux ».
Lucide sur son âge, Hinton se dit résigné : « Je suis réaliste, la fin approche pour moi. Mais pour les générations plus jeunes, il est vital d’agir maintenant ». Et face à ceux qui appellent à rester optimistes, il tranche : « Pourquoi devraient-ils l’être ? Si on voyait une invasion extraterrestre dans dix ans, on ne dirait pas : restons positifs, mais comment allons-nous y faire face ? »
Loin de tout fatalisme, Hinton insiste cependant sur l’incertitude de cette révolution : « Nous vivons un moment historique. Cela peut être incroyablement bon, comme incroyablement mauvais. Une chose est sûre, rien ne restera comme avant ».
À 77 ans, Hinton estime qu’une simple personne assistée par l’IA pourrait bientôt être capable de concevoir des armes biologiques. « Imaginez si n’importe qui dans la rue pouvait fabriquer une bombe nucléaire », a-t-il averti dans un entretien au Financial Times. Ce risque s’ajoute à celui d’un marché du travail bouleversé : « L’IA va remplacer des millions de travailleurs. Elle rendra quelques personnes beaucoup plus riches et la majorité plus pauvre. Ce n’est pas la faute de l’IA, c’est le capitalisme ».
Pour le scientifique, l’enjeu dépasse le seul domaine économique. L’IA pourrait rapidement devenir « plus intelligente que l’humain », ce qui poserait une question fondamentale : comment conserver le contrôle ? Il avance une analogie frappante : « Le seul exemple connu d’un être plus intelligent contrôlé par un moins intelligent, c’est une mère et son bébé. Si les bébés ne contrôlaient pas leurs mères, ils mourraient ». Selon lui, il faudrait donc concevoir des IA bienveillantes, guidées par une forme de « maternité numérique ».
Hinton n’épargne pas les gouvernements occidentaux, qu’il accuse de privilégier la compétition face à la Chine plutôt que la régulation. À l’inverse, il juge que Pékin prend l’IA au sérieux, rappelant que « beaucoup de responsables chinois sont ingénieurs et comprennent ces enjeux ».
Lucide sur son âge, Hinton se dit résigné : « Je suis réaliste, la fin approche pour moi. Mais pour les générations plus jeunes, il est vital d’agir maintenant ». Et face à ceux qui appellent à rester optimistes, il tranche : « Pourquoi devraient-ils l’être ? Si on voyait une invasion extraterrestre dans dix ans, on ne dirait pas : restons positifs, mais comment allons-nous y faire face ? »
Loin de tout fatalisme, Hinton insiste cependant sur l’incertitude de cette révolution : « Nous vivons un moment historique. Cela peut être incroyablement bon, comme incroyablement mauvais. Une chose est sûre, rien ne restera comme avant ».
