Les Sénégalais ont élu, dimanche dernier, leur nouveau président. Il s’appelle Bassirou Diomaye Faye et il se dirige vers une victoire écrasante dès le premier tour des présidentielles. Félicité par son concurrent principal, Amadou Ba, et par le président sortant, Macky Sall, M. Faye n’attend plus que la proclamation officielle des résultats par le Conseil constitutionnel. En attendant, plusieurs observateurs ont déjà établi les scénarios d’un mandat inédit. Invité de l’émission «L’info en Face», diffusé par «Le Matin», Alioune Sall commente l’arrivée au pouvoir d’une grande figure de l’opposition. Alliances, promesses électorales, relations avec les pays de la région et avec le Maroc... le prospectiviste sénégalais livre son regard sur le prochain mandat présidentiel.
Interrogé sur la possibilité de voir le fondateur du parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF) au poste de vice-président, M. Sall affirme que ce poste n’est pas prévu par la Constitution sénégalaise. Ce qui laisse à Sonko le choix entre deux options. Celle d’être à la tête du gouvernement en tant que Premier ministre et celle d’accéder au poste de président de l’Assemblée nationale lors de la prochaine législature. Ce poste fera de lui le second personnage de l’État, précise M. Sall. Quelle que soit l’option envisagée dans les prochains jours, Alioune Sall estime que le personnage de Sonko est incontournable en tant qu’acteur politique. En sa qualité de fondateur et architecte de PASTEF, il aura un rôle à jouer. «Diomaye Faye ne pourra pas se passer de Sonko», a souligné M. Sall.
Par ailleurs, le prospectiviste sénégalais a tenu à rappeler l’historique des présidentielles sénégalaises et qui avaient, souvent, suscité un grand espoir chez le peuple. «Il faut se rappeler l’espoir qu’avait suscité Me Wade lorsqu’il avait mis fin, en 2000, au régime du Parti socialiste qui avait dominé la vie politique pendant 40 ans», a-t-il affirmé. Dans le même sens, il a également rappelé l’espoir suscité par l’arrivée au pouvoir, en 2012, de Macky Sall. «Tout le monde soulignait que c’était le premier Chef d’État né après les indépendances et on semblait donc véritablement, avec son avènement, être entré dans une ère “post-senghorienne”».
Commentant la victoire en cours de Bassirou Diomaye Faye, M. Sall a affirmé que l’homme va susciter un engouement du même type, du même niveau et peut-être même plus fort, parce que les attentes sont beaucoup plus importantes aujourd’hui. «La grande question qui va se poser est celle de savoir si cette troisième alternance sera véritablement la première alternative ouverte, ou si ça restera une alternance sans alternative, comme c’était le cas avec les deux premières», s’est interrogé M. Sall au micro de Rachid Hallaouy.
Sur un autre registre, M. Sall a mis en avant l’image positif que peuvent renvoyer les présidentielles sénégalaises pour les pays de la région. Cette expérience montre qu’il est possible d’arriver à des alternances et voir à une alternative, si les promesses de M. Faye sont tenues, sans changement anticonstitutionnel.
Affirmant que le nouveau régime s’est engagé à revoir les accords passés dans plusieurs domaines, M. Sall considère qu’il n’y a pas de raison particulière pour que le Maroc échappe à cet examen critique des engagements qui ont été souscrit par le gouvernement antérieur. Toutefois, M. Sall a fait savoir que les deux pays, étant des pays africains, ont beaucoup plus d’intérêts communs que de raisons de divergence. «Je ne crois pas qu’on va assister à une remise en cause des relations sénégalo-marocaines», a-t-il conclu.
Ousmane Sonko incontournable
Une fois les résultats de la présidentielle officialisés, plusieurs scénarios seront envisageables. Dans l’un d’eux, l’opposant Ousmane Sonko serait premier ministre, souligne M. Sall. La création d’une nouvelle coalition pour gouverner se situerait dans la continuité de ce qui se faisait avant, précise le prospectiviste sénégalais. Si cette option se concrétise, on peut donc s’attendre à voir Bassirou Diomaye Faye à la magistrature suprême et voir Sonko à la primature. «Il y aurait peut-être aussi au gouvernement des leaders issus d’autres formations politiques qui ont apporté leur soutien au nouveau président», souligne M. Sall.Interrogé sur la possibilité de voir le fondateur du parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF) au poste de vice-président, M. Sall affirme que ce poste n’est pas prévu par la Constitution sénégalaise. Ce qui laisse à Sonko le choix entre deux options. Celle d’être à la tête du gouvernement en tant que Premier ministre et celle d’accéder au poste de président de l’Assemblée nationale lors de la prochaine législature. Ce poste fera de lui le second personnage de l’État, précise M. Sall. Quelle que soit l’option envisagée dans les prochains jours, Alioune Sall estime que le personnage de Sonko est incontournable en tant qu’acteur politique. En sa qualité de fondateur et architecte de PASTEF, il aura un rôle à jouer. «Diomaye Faye ne pourra pas se passer de Sonko», a souligné M. Sall.
Fait politique inédit au Sénégal
Pour Alioun Sall, on ne peut pas qualifier les résultats des élections présidentielles au Sénégal de séisme politique. Toutefois, ce qui serai véritablement inédit, en cas de confirmation des résultats actuels, c’est le fait qu’un candidat de l’opposition rafle la mise dès le premier tour. «Il y a eu des alternances, mais il a fallu passer par un deuxième tour électoral», précise M. Sall en soulignant que ce sera la première fois qu’un opposant qui était en prison il y a une dizaine de jour se retrouve à la tête de la course à la présidentielle et dès le premier tour.Par ailleurs, le prospectiviste sénégalais a tenu à rappeler l’historique des présidentielles sénégalaises et qui avaient, souvent, suscité un grand espoir chez le peuple. «Il faut se rappeler l’espoir qu’avait suscité Me Wade lorsqu’il avait mis fin, en 2000, au régime du Parti socialiste qui avait dominé la vie politique pendant 40 ans», a-t-il affirmé. Dans le même sens, il a également rappelé l’espoir suscité par l’arrivée au pouvoir, en 2012, de Macky Sall. «Tout le monde soulignait que c’était le premier Chef d’État né après les indépendances et on semblait donc véritablement, avec son avènement, être entré dans une ère “post-senghorienne”».
Commentant la victoire en cours de Bassirou Diomaye Faye, M. Sall a affirmé que l’homme va susciter un engouement du même type, du même niveau et peut-être même plus fort, parce que les attentes sont beaucoup plus importantes aujourd’hui. «La grande question qui va se poser est celle de savoir si cette troisième alternance sera véritablement la première alternative ouverte, ou si ça restera une alternance sans alternative, comme c’était le cas avec les deux premières», s’est interrogé M. Sall au micro de Rachid Hallaouy.
Des promesses électorales à reconsidérer
Candidat de la rupture par opposition à l’ancien premier ministre, Amadou Ba, qui s’était présenté comme le candidat de la continuité, M. Faye a émis des promesses électorales qui ne seront pas faciles à tenir. L’une en particulier sera compliquée à réaliser, à savoir la mise en place d’une monnaie nationale en abandonnant le FCFA. Selon M. Sall, à l’épreuve des faits, le nouveau Président va devoir reconsidérer ses engagements. «Aujourd’hui, M. Faye ne peut pas prendre le risque de créer une monnaie nationale hors de toute concertation avec les autres pays de la région», souligne M. Sall qui rappelle que tout le monde est d’accord sur le fait que le Franc CFA doit être remplacé, mais la question qui se pose est le timing et les modalités de ce changement.Sur un autre registre, M. Sall a mis en avant l’image positif que peuvent renvoyer les présidentielles sénégalaises pour les pays de la région. Cette expérience montre qu’il est possible d’arriver à des alternances et voir à une alternative, si les promesses de M. Faye sont tenues, sans changement anticonstitutionnel.
Des relations dans la continuité avec le Maroc
Les relations entre le Maroc et le Sénégal sont d’une telle ancienneté et d’une telle profondeur que le changement de régime ne devrait pas les affecter, estime M. Sall. «Il y a une coopération multiforme dans le domaine financier, dans le domaine du bâtiment, dans le domaine culturel... et cela ne devrait pas être affecté», a-t-il souligné.Affirmant que le nouveau régime s’est engagé à revoir les accords passés dans plusieurs domaines, M. Sall considère qu’il n’y a pas de raison particulière pour que le Maroc échappe à cet examen critique des engagements qui ont été souscrit par le gouvernement antérieur. Toutefois, M. Sall a fait savoir que les deux pays, étant des pays africains, ont beaucoup plus d’intérêts communs que de raisons de divergence. «Je ne crois pas qu’on va assister à une remise en cause des relations sénégalo-marocaines», a-t-il conclu.