La mosquée Al-Mohammadi, très fréquentée par les fidèles, surtout en ce mois béni de Ramadan, doit son appellation au Sultan Sidi Mohammed Ben Youssef, qui visitait régulièrement le chantier de cet édifice religieux, dont les travaux de construction ont commencé le 29 juin 1934 et dont l’inauguration allait avoir lieu deux ans plus tard.
La salle de prières contient 60 colonnes réparties sur onze galeries verticales perpendiculaires au mur de la «Qibla». Les colonnes carrées ou rectangulaires rompent avec le style circulaire, jusque-là très prisé, notamment dans l’architecture des lieux de culte. Ce qui attire encore plus l’attention dans ce style, c’est la présence, par certains endroits de la mosquée, de colonnes polygonales dites aussi colonnes à pans.
Par ailleurs, la mosquée est ornée par un ensemble de lustres, dont l’un, très imposant, pesant 3 tonnes. L’esplanade de la mosquée a été conçue de manière à rappeler les mosquées arabo-musulmanes de l’Andalousie. Elle est étendue sur 900 m◊, avec une grande fontaine centrale en marbre et deux fontaines sur les côtés.En 2007, la mosquée Al-Mohammadi, dont plusieurs espaces étaient délabrés, a fait l’objet de travaux de rénovation et de remise en l’état, entrepris par le ministère des Habous et des affaires islamiques. Ces travaux ont porté sur la restauration du plafond, ainsi que sur la réfection des installations et de tout le réseau d’eau et d’électricité.Dans une déclaration à la MAP, l’écrivain et chercheur Mohamed Bouzidi a expliqué que les mosquées anciennes sont toujours pour rappeler la beauté et l’esthétique distinguant la civilisation et l’art islamiques, notamment le «mihrab» et le minaret, qui remontent à une époque très lointaine, en l’occurrence l’époque omeyyade, ainsi que la magnificence de la calligraphie qui orne les murs des mosquées. «La valeur de ces lieux de culte réside aussi dans le fait qu’ils ont toujours été des lieux pour propager la culture, remplissant à la fois une fonction éducative et culturelle. Elles ont toujours été considérées comme des écoles et des universités, comme en témoigne le nombre d’étudiants qui les fréquentaient, ainsi qu’un lieu d’échange entre oulémas et hommes de sciences», a-t-il précisé.Sur un autre plan, dans le cadre des efforts visant à préserver le patrimoine architectural religieux national et à le protéger de toute altération, le ministère des Habous a dressé un inventaire des mosquées ayant une importance historique, architecturale ou décorative, notamment la mosquée Al-Mohammadi. Ces mosquées, au nombre de 978, sont réparties à travers les villes du Royaume, dont 25 se trouvent à Casablanca.L’une des principales caractéristiques de la mosquée Al-Mohammadi, monument unique en son genre, demeure son emplacement au cœur du célèbre quartier des Habous, qui a, tout aussi, une charge historique, architecturale et culturelle de premier plan. Avec une structure et une décoration aux relents andalous, ce quartier se distingue du reste de la ville par son style médiéval et ressemble, plutôt, à une médina ancestrale, alors qu’il n’a été construit que vers les années 1940, sur le haut de la colline de Mers-Sultan.