Le 12 mai, une séance plénière à la Chambre des représentants a vu des députés interpeller le gouvernement sur les résultats et les limites du programme de soutien direct au logement. Ce dispositif, lancé pour répondre aux besoins des classes moyennes et des populations à revenus modestes, a rapidement dépassé ses objectifs initiaux, notamment en atteignant près de 96.000 unités en 2024, bien au-delà de l’objectif de 57.750 logements. Cependant, des disparités territoriales importantes, des obstacles administratifs et des dérives sur le marché immobilier ont provoqué de vives critiques. Ces défis ont été mis en lumière par plusieurs députés, qui ont réclamé une action plus ciblée pour assurer un accès équitable au logement dans les zones rurales et périphériques.
Cette critique, empreinte de réalité sociale, met en exergue une lacune criante dans le programme, dont la portée ne semble pas encore suffire à garantir un logement digne à tous les citoyens, indépendamment de leur localisation. Afin de répondre à cette problématique, une proposition a été formulée en faveur d’une implication renforcée de l’établissement Al Omrane, société publique d’envergure dédiée à la construction de logements. Il a ainsi été suggéré que celle-ci assume un rôle central dans l’amélioration de l’offre immobilière dans les zones enclavées, permettant de garantir un accès au logement pour les populations les plus marginalisées.
Au-delà de la répartition géographique, le secrétaire d’État a également mis en avant l’efficacité quantitative du dispositif. Lancé pour répondre aux besoins urgents des classes moyennes et des populations à revenus modestes, le programme a rapidement dépassé ses objectifs initiaux : près de 96.000 unités ont été réalisées en 2024, contre un objectif prévisionnel de 57.750 logements. À ce jour, plus de 62.000 personnes ont bénéficié de l’aide publique, dont 25% sont des Marocains résidant à l’étranger. Concernant le montant des subventions, 62% des bénéficiaires ont perçu une aide de 70.000 dirhams. Ces résultats traduisent, selon M. Benbrahim, une dynamique encourageante, bien qu’un long chemin reste à parcourir pour garantir à tous un accès équitable à un logement adapté, sur l’ensemble du territoire national.
Détournements et vigilance : encadrer un marché en tension
Au-delà des ambitions affichées, une dérive inquiétante fut notamment soulignée : celle des usages détournés de l’aide publique au logement. Selon plusieurs témoignages relayés lors de la séance, certains bénéficiaires exploiteraient les subventions à des fins spéculatives, contournant l’esprit même du programme. Des logements acquis grâce à l’appui de l’État seraient ainsi rapidement revendus à des prix supérieurs, souvent non déclarés, ou affectés à la location touristique de courte durée, échappant à tout encadrement fiscal.
En parallèle, Hamid Chaya, député du Parti authenticité et modernité (PAM-majorité), est allé jusqu’à dénoncer, avec fermeté, l’émergence d’un véritable «marché parallèle», dans lequel des citoyens verseraient, en espèces et sans trace écrite, une partie de la subvention directement aux vendeurs : «Cet argent provient des deniers publics, il ne saurait, en aucun cas, faire l’objet de transactions opaques ou illégales», a-t-il martelé, appelant à un encadrement strict de ces pratiques frauduleuses.
Réagissant à ces alertes, le secrétaire d’État Adib Benbrahim n’a pas éludé la gravité de la situation. Qualifiant ces abus de «préoccupants», il a reconnu que ces dérives fragilisaient la crédibilité du dispositif. Il a toutefois souligné que l’arsenal réglementaire mis en place dans d’autres secteurs avait permis de limiter des pratiques similaires, et que les mêmes exigences de transparence et de traçabilité seraient appliquées à l’attribution des aides au logement. La vigilance, a-t-il insisté, doit être constante afin de prémunir le programme contre toute forme de prédation ou de dilapidation des ressources publiques.
Les disparités géographiques du programme de soutien au logement
Lors de cette séance plénière, des députés ont rapidement mis en lumière une inégalité de taille : la concentration des bénéficiaires du programme dans les grandes villes, au détriment des zones rurales et périphériques. Meryem Ouhssata, députée du groupe progrès et socialisme (PPS-opposition), a souligné avec vigueur que cette répartition déséquilibrée compromettait l’objectif fondamental d’une justice sociale et territoriale véritable. «Les zones rurales sont largement exclues. Cela nuit à l’équité spatiale et sociale», a-t-elle déploré, pointant ainsi l’absence de solutions spécifiques pour les populations éloignées des grands centres urbains, qui se voient privées d’un accès équitable aux logements subventionnés.Cette critique, empreinte de réalité sociale, met en exergue une lacune criante dans le programme, dont la portée ne semble pas encore suffire à garantir un logement digne à tous les citoyens, indépendamment de leur localisation. Afin de répondre à cette problématique, une proposition a été formulée en faveur d’une implication renforcée de l’établissement Al Omrane, société publique d’envergure dédiée à la construction de logements. Il a ainsi été suggéré que celle-ci assume un rôle central dans l’amélioration de l’offre immobilière dans les zones enclavées, permettant de garantir un accès au logement pour les populations les plus marginalisées.
Au-delà de la répartition géographique, le secrétaire d’État a également mis en avant l’efficacité quantitative du dispositif. Lancé pour répondre aux besoins urgents des classes moyennes et des populations à revenus modestes, le programme a rapidement dépassé ses objectifs initiaux : près de 96.000 unités ont été réalisées en 2024, contre un objectif prévisionnel de 57.750 logements. À ce jour, plus de 62.000 personnes ont bénéficié de l’aide publique, dont 25% sont des Marocains résidant à l’étranger. Concernant le montant des subventions, 62% des bénéficiaires ont perçu une aide de 70.000 dirhams. Ces résultats traduisent, selon M. Benbrahim, une dynamique encourageante, bien qu’un long chemin reste à parcourir pour garantir à tous un accès équitable à un logement adapté, sur l’ensemble du territoire national.
Détournements et vigilance : encadrer un marché en tension
Au-delà des ambitions affichées, une dérive inquiétante fut notamment soulignée : celle des usages détournés de l’aide publique au logement. Selon plusieurs témoignages relayés lors de la séance, certains bénéficiaires exploiteraient les subventions à des fins spéculatives, contournant l’esprit même du programme. Des logements acquis grâce à l’appui de l’État seraient ainsi rapidement revendus à des prix supérieurs, souvent non déclarés, ou affectés à la location touristique de courte durée, échappant à tout encadrement fiscal.
En parallèle, Hamid Chaya, député du Parti authenticité et modernité (PAM-majorité), est allé jusqu’à dénoncer, avec fermeté, l’émergence d’un véritable «marché parallèle», dans lequel des citoyens verseraient, en espèces et sans trace écrite, une partie de la subvention directement aux vendeurs : «Cet argent provient des deniers publics, il ne saurait, en aucun cas, faire l’objet de transactions opaques ou illégales», a-t-il martelé, appelant à un encadrement strict de ces pratiques frauduleuses.
Réagissant à ces alertes, le secrétaire d’État Adib Benbrahim n’a pas éludé la gravité de la situation. Qualifiant ces abus de «préoccupants», il a reconnu que ces dérives fragilisaient la crédibilité du dispositif. Il a toutefois souligné que l’arsenal réglementaire mis en place dans d’autres secteurs avait permis de limiter des pratiques similaires, et que les mêmes exigences de transparence et de traçabilité seraient appliquées à l’attribution des aides au logement. La vigilance, a-t-il insisté, doit être constante afin de prémunir le programme contre toute forme de prédation ou de dilapidation des ressources publiques.
