Véritable pilier du patrimoine culturel et levier économique d’importance, l’artisanat marocain ne cesse de se réinventer. Avec 2,7 millions d’artisans représentant 22% de la population active, le secteur conjugue transmission des savoir-faire ancestraux et dynamique de modernisation. Une évolution que le secrétaire d’État chargé de l’Artisanat et de l’économie sociale et solidaire, Lahcen Saâdi, a récemment mise en lumière, soulignant les performances remarquables du domaine. Dans une réponse à une question écrite du groupe parlementaire du Mouvement populaire à la Chambre des représentants, M. Saâdi a révélé que l’artisanat avait généré un chiffre d’affaires dépassant les 140 milliards de dirhams, tandis que les exportations ont franchi la barre de 1 milliard de dirhams en 2023. Des résultats qui, selon lui, ne relèvent pas du hasard, mais sont le fruit d’une stratégie volontariste visant à structurer, valoriser et dynamiser l’ensemble du secteur.
D’ailleurs pour encourager cette dynamique, le gouvernement a prévu de générer régulièrement des données précises sur les tendances du marché, afin d’aider les coopératives et entreprises artisanales à mieux cibler leur clientèle. Des partenariats stratégiques seront également signés avec des acteurs locaux et internationaux dans les domaines de la formation et de l’exportation.
Grâce à ces réformes ambitieuses et une meilleure structuration, l’artisanat marocain se modernise tout en préservant son héritage. En soutenant les artisans, en renforçant leur protection sociale et en ouvrant de nouveaux débouchés, le secteur s’impose comme un moteur de développement, prêt à relever les défis de l’avenir.
Des infrastructures renforcées pour un artisanat compétitif
S’appuyant sur un maillage territorial solide, l’artisanat marocain dispose aujourd’hui de plus de 140 infrastructures dédiées à la production et à la commercialisation, avec 50 nouvelles structures en cours de réalisation. Un réseau qui facilite l’écoulement des produits artisanaux, tout en garantissant une meilleure visibilité aux créateurs. En parallèle, le registre national de l’artisanat recense désormais plus de 412.000 artisans, permettant ainsi la généralisation de la couverture sociale et la mise en place d’instances représentatives structurées: 1.800 instances locales, 276 régionales et 23 nationales. Par ailleurs, convaincu que l’avenir du secteur repose sur la transmission des savoirs, Lahcen Saâdi insiste sur l’importance de la formation des jeunes générations. À travers un réseau d’établissements spécialisés, le gouvernement entend ainsi assurer la pérennité des métiers traditionnels, tout en les adaptant aux exigences des marchés contemporains.Une réforme en profondeur pour structurer le secteur
En outre, et dans une optique de modernisation et de structuration du secteur, le secrétariat d’État planche actuellement sur la mise en œuvre de la loi 50.17 encadrant l’artisanat. Ce texte introduit en effet des réformes majeures. Parmi elles, la reconnaissance officielle du statut des artisans affiliés aux coopératives et aux entreprises artisanales, une avancée d’importance pour garantir une meilleure organisation du secteur. Une attention particulière est par ailleurs accordée à la protection sociale des artisans, en généralisant leur affiliation à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et en garantissant leur accès aux équipements de santé et de sécurité. Côté qualité, on apprend qu’un label spécifique a été instauré pour certifier l’authenticité des produits artisanaux marocains. Cette initiative vise à protéger le patrimoine artisanal national tout en facilitant sa commercialisation sur les marchés marocains et internationaux.L’exportation et la compétitivité, nouveaux défis du secteur
Par ailleurs, désireux d’ouvrir de nouveaux horizons aux artisans marocains, le secrétariat d’État chargé de l’Artisanat a mis en place une stratégie ambitieuse de promotion des produits à l’échelle nationale et internationale. Salons, foires, expositions : autant d’événements où les artisans peuvent exposer leur savoir-faire et conquérir de nouveaux marchés.D’ailleurs pour encourager cette dynamique, le gouvernement a prévu de générer régulièrement des données précises sur les tendances du marché, afin d’aider les coopératives et entreprises artisanales à mieux cibler leur clientèle. Des partenariats stratégiques seront également signés avec des acteurs locaux et internationaux dans les domaines de la formation et de l’exportation.
Un défi majeur : l’accès aux matières premières
S’agissant de l’approvisionnement en matières premières qui constitue l’une des préoccupations majeures du secteur, ce volet fait désormais l’objet d’une approche intégrée. Objectif : trouver des solutions durables pour sécuriser les ressources essentielles aux artisans. D’après le secrétariat d’État, ce point est pris en considération. Dans ce sens, il a été prévu de mettre en place plusieurs points de vente spécialisés dans la vente des matières premières dans les provinces du Sud afin que les artisans soient encouragés à se regrouper en associations et coopératives et bénéficier ainsi de tarifs préférentiels. Une convention a d’ailleurs été signée avec le Haut-Commissariat aux eaux et forêts, garantissant aux artisans du bois de thuya des conditions d’achat avantageuses.Le secteur coopératif, moteur de développement social
S’agissant du secteur coopératif, véritable levier d’insertion socio-économique, il a connu selon le secrétariat d’État une croissance sans précédent. En 2023, le nombre de coopératives artisanales a dépassé 58.500, avec 750.000 adhérents, dont une part croissante représentant 13% sont des coopératives féminines (soit 7.730). Ainsi, conscient de son importance, le gouvernement est décidé à poursuivre cet élan en créant un écosystème favorable au développement des coopératives. Parmi les mesures phares prévues pour dynamiser le secteur, il y a lieu de citer le renforcement des compétences des artisans, l’accès facilité aux financements et la dynamisation du rôle de l’Office de développement de la coopération.Grâce à ces réformes ambitieuses et une meilleure structuration, l’artisanat marocain se modernise tout en préservant son héritage. En soutenant les artisans, en renforçant leur protection sociale et en ouvrant de nouveaux débouchés, le secteur s’impose comme un moteur de développement, prêt à relever les défis de l’avenir.