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Béni Mellal-Khénifra se rêve en pôle d’attraction pour les investisseurs

La région de Béni Mellal-Khénifra se prépare à lancer en mai 2024 un grand Forum dédié à l’investissement. Cet événement d’envergure constituera le couronnement du «Dialogue régional sur l’investissement», lancé mardi dernier dans le chef-lieu de la région. Les détails.

Ph. Sradni
Ph. Sradni
La région de Béni Mellal-Khénifra se prépare à passer à la vitesse supérieure dans le chantier névralgique relatif à l’amélioration du climat des affaires et la promotion de l’investissement. C’est en effet une nouvelle dynamique qui vient d’être enclenchée ce 27 février 2024 avec le lancement du «Dialogue régional sur l’investissement», un événement majeur qui s’inscrit dans un contexte national caractérisé par une forte volonté Royale de faire de l’investissement privé une véritable locomotive de développement.



Le dialogue régional de l’investissement constitue en fait un prélude à un événement d’une plus grande envergure : le Forum de l’investissement de Béni Mellal-Khénifra «Investir au cœur du Maroc». Ce Forum, prévu en mai prochain, se tiendra sous l’égide du ministère de l’Investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques et de la wilaya de la région de Béni Mellal-Khénifra, et ce en collaboration avec le Conseil régional, le Centre régional d’investissement, la Chambre de commerce, d’industrie et de services, la Société Atlas de promotion touristique et le projet de développement socio-économique inclusif BMK-ISED (USAID).

Une centaine de recommandations en perspective

Ph. Sradni

«Le Forum de l’investissement de Béni Mellal-Khénifra sera organisé en deux temps. Il y a tout d’abord le dialogue régional sur l’investissement qui démarre officiellement aujourd’hui et qui s’achèvera le 24 avril prochain. Il y aura ensuite le Forum “Investir au cœur du Maroc” qui se tiendra au mois de mai 2024, et qui réunira les principaux intervenants aux niveaux national et international dans le domaine de l’investissement. Il constituera bien entendu un événement phare pour la promotion de la région», explique Adil Azmi, directeur général du Centre régional d’investissement (CRI) de Béni Mellal-Khénifra. Les deux événements, précise-t-il, totaliseront 16 journées de débat et de réflexion, avec au programme plus de 24 panels et ateliers qui mobiliseront plus de 74 panélistes et quelque 5.200 participants.

Le dialogue ainsi que le forum ont pour objectifs de mettre le doigt sur les contraintes limitant la capacité de la région à attirer les grands investissements, mais aussi d’identifier les difficultés entravant la concrétisation des projets. La réflexion devra ensuite déboucher sur la formulation de solutions, de mesures et de recommandations pour le renforcement de l’attractivité, la promotion de l’investissement et l’amélioration du climat des affaires de la région. «Nous visons la collecte de plus d’une centaine de recommandations concrètes et pertinentes pour la promotion des investissements au niveau régional, mais aussi national. Nous tablons aussi sur plus d’un million d’occasions de voir, ce qui contribuera au rayonnement de la région», fait savoir de le DG du CRI.

Un baromètre du climat des affaires en cours d’élaboration

Le dialogue sur l’investissement est structuré autour de quatre temps forts, le premier étant un atelier dédié à l’élaboration du baromètre régional du climat des affaires. «Nous allons essayer d’identifier les indicateurs qui nous permettront d’apprécier le climat des affaires dans la région. Ceci nous permettra de donner aux acteurs régionaux plus de visibilité sur les actions adéquates à engager pour améliorer ces indicateurs», développe Adil Azmi. Pour le deuxième temps fort, l’événement sillonnera du 4 au 8 mars prochain les provinces de Khouribga, Fquih Bensaleh, Azilal et Khénifra. «Nous allons consacrer ces journées à définir le positionnement, les vocations, les potentialités et les contraintes spécifiques à chaque province», explique le directeur du CRI.

Une autre série de rencontres constituera le troisième temps fort du dialogue régional et sera axée cette fois-ci sur les 4F de l’investissement : le foncier, le financement, la formation et la fiscalité. «Cette étape nous permettra d’établir la situation de la région par rapport à ces paramètres et d’explorer les moyens d’utiliser ces leviers pour simplifier le parcours et l’expérience de l’investisseur», indique-t-il. L’événement se terminera par une quatrième série de rencontres qui mènera les participants «au cœur des filières» porteuses, dans le but d’explorer les potentialités de la région dans quatre secteurs stratégiques pour la région, à savoir l’agro-industrie, le tourisme, les énergies renouvelables et les métiers d’avenir. «Tout ce travail sera couronné par l’édition d’un livre blanc sur l’investissement à Béni Mellal-Khénifra qui orientera l’action des acteurs régionaux en matière de promotion de l’investissement», annonce-t-il.

La journée de lancement, un avant-goût de la suite



En attendant mai, le dialogue régional de l’investissement a démarré mardi dernier sur les chapeaux de roue depuis Béni Mellal, chef-lieu de la région. La journée du lancement a permis de planter le décor en rappelant le contexte et les enjeux de développement des investissements privés et en dressant le bilan de ces investissements au niveau de la région. Elle a été également l’occasion d’évoquer les obstacles liés à la concrétisation des projets et de proposer des recommandations pour faciliter davantage l’acte d’investir et d’entreprendre dans la région.

Un rappel des potentialités sectorielles de la région a été fait également par le wali Khatib El Hebil. Le responsable a exposé avec force détails les richesses et les opportunités d’affaires qui s’offrent aux investisseurs, principalement dans les secteurs touristique, minier, agricole, agro-industriel et des énergies renouvelables. Il a aussi mis en avant les efforts menés pour la diversification de l’économie régionale à travers son orientation vers d’autres secteurs stratégiques et des métiers d’avenir, tels que les énergies renouvelables et les technologies de l’information. Des efforts qui portent aussi sur la mise en place des infrastructures d’accueil des investisseurs, l’amélioration du climat des affaires et le renforcement des dispositifs d’appui aux investisseurs et aux TPME au niveau de la région, ajoute le wali.

Chaîne de l’investissement : plusieurs maillons faibles à renforcer



«Aujourd’hui, la région a toutes les potentialités et tous les services, équipements et infrastructures de base pour attirer les investissements. Ce qu’il nous faut, c’est renforcer la confiance de l’investisseur», assure Khatib El Hebil. Une confiance qui ne peut être gagnée, selon lui, qu’en éliminant les maillons faibles de la chaîne d’investissement dans la région, dont le foncier, le financement et la fiscalité. Sans oublier la problématique de l’eau qui doit être prise à bras le corps. «L’investissement est une chaîne composée de plusieurs maillons. Sa résistance dépend de la force de ses maillons. Il suffit d’un maillon faible pour briser cette chaîne», signale-t-il.

Le wali de la région a également pointé l’administration en tant qu’un des maillons qui affaiblissent la chaîne de l’investissement. «Il y a encore des efforts à faire au niveau de l’administration. Certes, l’investissement est une responsabilité commune, mais c’est d’abord la responsabilité de l’administration. Celle-ci doit jouer pleinement son rôle dans l’accompagnement de l’investisseur et dans la facilitation et l’accélération de l’acte d’investir. Il faut aussi une mise en œuvre effective de la déconcentration administrative», note-t-il.

«De cette tribune, je lance un appel à tous les responsables, chacun à son niveau, afin qu’ils assument pleinement leurs responsabilités. Chacun doit avoir le courage de prendre les décisions qui s’imposent pour faciliter et accompagner les projets d’investissement. Il est inconcevable aujourd’hui qu’un responsable régional se cache derrière l’administration centrale dans la prise de décision !», relève-t-il.



Adil Barakat, président du Conseil régional de Béni Mellal-Khénifra, a pour sa part insisté sur l’importance de cet événement qui permettra de dresser l’état des lieux du secteur de l’investissement dans la région et de définir les initiatives à mettre en œuvre pour en faire un levier de développement économique et social. À cet égard, le dialogue en cours devra créer les conditions d’une mobilisation collective pour identifier les meilleures approches à déployer au service du secteur. Des approches «qui prennent en considération les spécificités territoriales de la région de Béni Mellal-Khénifra», précise-t-il.

M. Barakat n’a pas manqué de souligner l’importance de l’intérêt accordé au développement du secteur, mettant en avant les efforts déployés par le Conseil régional pour améliorer le climat des affaires, créer de la compétitivité et impulser le développement régional afin de créer un territoire attractif pour les investissements. Des projets structurants ont ainsi vu le jour dans le cadre du programme de développement régional (PDR), dont la réalisation d’un agropole et de plusieurs zones industrielles et d’activités économiques, outre la création de deux fonds régionaux d’appui adressés à toutes les catégories des investisseurs et des porteurs de projets.

Feuille de route sur le climat des affaires : 70% des initiatives déjà lancées

Reportage photos Sradni

Pour Ghali Skalli, directeur général de l’investissement et du climat des affaires au ministère de l’Investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques, le climat des affaires est une affaire d’amélioration continue, surtout dans l’esprit de la régionalisation avancée. «Les forces vives régionales jouent aujourd’hui un rôle de plus en plus prégnant dans cette amélioration continue du climat des affaires à travers une territorialisation des enjeux et des défis, mais surtout des solutions», note-t-il.

Le responsable a également assuré les acteurs régionaux de la disposition du ministère à les accompagner dans le dialogue régional sur l’investissement, et ce «en faisant en sorte que ce dialogue soit le plus ouvert et le plus franc possible afin d’adresser tous les enjeux», et en s’engageant à les «accompagner dans l’implémentation de solutions pragmatiques et spécifiques à la région». Il a annoncé à cette occasion que la mise en œuvre de la feuille de route nationale pour l’amélioration du climat des affaires avance à grands pas. «Parmi les 46 initiatives que contient cette feuille de route, je peux vous dire aujourd’hui que plus de 70% ont été initiées et 41% sont d’ores et déjà finalisées ou en cours de finalisation», fait-il savoir.

CGEM régionale : des recommandations toutes prêtes

Ph. Sradni

La représentation régionale de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a partagé ses recommandations concernant les leviers prioritaires à activer pour dynamiser l’investissement dans la région de Béni Mellal-Khénifra. Par la voix de son président, Abdelaziz El Farsi, la CGEM régionale a préconisé de renforcer les infrastructures de la connectivité et d’investir dans un mode de vie de qualité. «Cela renforcera notre position géographique et stratégique au cœur du Maroc et encouragera les investisseurs et les talents à s’installer dans notre région», souligne-t-il lors de la journée du lancement du dialogue sur l’investissement à Béni Mellal-Khénifra.

M. El Farsi a également appelé les acteurs régionaux à garantir des facteurs de production compétitifs, notamment en mobilisant un foncier adapté avec un coût attractif et en réduisant les coûts de logistique avec la concrétisation du projet de port sec. «La promotion aussi du marketing territorial et sa déclinaison par provinces est également essentielle», ajoute Abdelaziz El Farsi. «Il faut qu’on identifie ensemble et qu’on développe l’identité de notre région en créant un label région», poursuit-il. Le responsable régional a par ailleurs souligné la nécessité de booster le partenariat public-privé afin d’en faire un levier majeur de développement, notamment en impliquant le secteur privé dans la gouvernance des institutions régionales et en communiquant autour du PDR de la région, afin que les opérateurs privés puissent se positionner sur les projets à développer.

La problématique de l’eau et la menace qu’elle fait planer sur le secteur agricole a également fait l’objet de recommandations, de même que la fidélisation des talents de la région. «Malgré un vivier de talents qualifiés dans notre région, trop souvent sous-exploité, de nombreux diplômés choisissent de s’installer ailleurs. Ainsi, il est nécessaire d’explorer d’autres secteurs d’activité, tels que l’offshoring et le numérique. L’implantation d’un technoparc régional pour l’incubation des startups constitue une voie prometteuse», préconise-t-il. «Ensemble, en diversifiant nos activités économiques, en valorisant nos ressources humaines et en investissant dans les projets d’envergure, nous pouvons assurer un avenir florissant à Béni Mellal-Khénifra», affirme-t-il en guise de conclusion.
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