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Bensaïd : la communication du gouvernement n’a pas répondu aux attentes de la jeunesse

Mohammed Mehdi Bensaïd, ministre de la Jeunesse, de la culture et de la communication, a réitéré son appel au dialogue avec les jeunes Marocains, notamment ceux de la «Génération Z». Intervenant dans le cadre d’une émission diffusée samedi dernier sur la chaîne de télévision Médi1, le responsable gouvernemental a expliqué avoir tenté de les rencontrer pour discuter des questions qui les concernent, mais sans obtenir de réponse. Le ministre a ainsi affirmé être prêt à dialoguer ouvertement, sur n’importe quelle plateforme, tout en soulignant la difficulté d’échanger avec un mouvement dont les représentants ne sont pas identifiés. Reconnaissant que la communication du gouvernement n’a pas répondu aux attentes de la jeunesse, il a appelé à améliorer le contact avec cette génération, afin de rétablir le lien de confiance.

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Dans un climat social tendu, Mohammed Mehdi Bensaïd, ministre de la Jeunesse, de la culture et de la communication, a renouvelé samedi soir son appel au dialogue avec la jeunesse marocaine. Mais cette main tendue semble rester, pour l’instant, sans

réponse.

Le dialogue en quête d’interlocuteurs

Intervenant dans le cadre de l’émission «Moutir Lljadal» diffusée sur la chaîne Médi1 TV, le ministre est revenu sur les invitations qu’il a adressées à des représentants de la «Génération Z», mais qui n’ont pas eu l’écho souhaité. «Je suis prêt à aller à la rencontre de ces jeunes où qu’ils soient, mais avec qui, concrètement, dois-je discuter ?», s’est-il interrogé, résumant ainsi l’impasse créée par ce vaste mouvement de protestation des jeunes. Pour le gouvernement, le cadre du dialogue – présentiel ou numérique – ne serait qu’un «aspect technique», car «le véritable enjeu» est ailleurs, dans les revendications elles-mêmes, souligne-t-il.

Mais la position officielle reste claire : impossible de «dialoguer avec un millier de personnes à la fois», affirme le ministre qui plaide pour une représentation structurée de la jeunesse, par des «figures connues, capables d’engager un dialogue». M. Bensaïd a révélé que des jeunes de son propre parti, le PAM, auraient rejoint le mouvement de protestation, conduisant le ministre à les appeler à privilégier les «structures du parti» pour exprimer leurs revendications.

Autocritique et défis structurels

Dans un rare moment d’autocritique, M. Bensaïd a reconnu que le communiqué gouvernemental répondant aux protestations «n’a pas répondu aux attentes de la jeunesse». Un constat d’échec qui aurait motivé sa proposition de dialogue direct. Sur le volet des dysfonctionnements sociaux, le ministre a concédé qu’il était nécessaire d’améliorer la «gouvernance quotidienne», notamment dans le secteur de la santé, fragilisé par le déficit en ressources humaines. Mais il a immédiatement nuancé en rappelant le caractère «structurel» de ce problème, précisant que le secteur avait hérité d’un déficit estimé à 20.000 médecins bien avant l’actuel gouvernement.

«Dès son investiture, le gouvernement s’est attelé à une augmentation progressive de 20% du nombre d’étudiants en médecine chaque année», a-t-il indiqué tout en mettant en avant les contraintes des calendriers académiques : «Les fruits des réformes engagées prendront du temps. La formation d’un médecin spécialiste prend au moins entre huit et dix ans», a-t-il souligné.

La communication gouvernementale en crise de sens Abordant le volet communication, M. Bensaïd a dressé un constat sans fard des lacunes en matière de communication gouvernementale. Certains membres de l’Exécutif auraient privilégié d’autres canaux au détriment des médias traditionnels, notamment les plateaux de télévision, créant chez les citoyens une perception d’absence. «Le gouvernement a lancé plusieurs programmes destinés aux jeunes, mais ils ne sont pas au courant, parce que cette génération communique autrement», a déploré le ministre, actant le fossé générationnel dans la consommation de l’information.

Malgré les incompréhensions, le ministre dit maintenir ouverts les canaux du dialogue. «Personne n’est contre une politique sociale qui satisfait tout le monde», a-t-il affirmé, appelant à un «effort accrue pour communiquer davantage avec les Marocains». Le ministre de la Jeunesse réitère donc la volonté de dialoguer et révèle la volonté du gouvernement de dissiper les malentendus et les tensions. Mais la partie n’est pas gagnée d’avance. Il va falloir réinventer les modalités d’un dialogue constructif avec une jeunesse qui semble avoir tourné la page des formes traditionnelles de représentation et de communication.
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