Menu
Search
Dimanche 19 Janvier 2025
S'abonner
close
Dimanche 19 Janvier 2025
Menu
Search

Les hôpitaux publics en paralysie générale : Cinq jours de grève de tous les professionnels de Santé

Le secteur de la santé s’apprête à vivre une nouvelle vague de contestation avec des grèves nationales prévues les 29 et 30 janvier ainsi que les 4, 5 et 6 février 2025. Ces mobilisations, initiées par la coordination syndicale nationale, témoignent d’un malaise profond parmi les professionnels du secteur, exaspérés par le non-respect des engagements pris par le gouvernement. Au cœur de leur colère : la non-application de l’accord signé le 23 juillet 2024 et un sentiment croissant d’être abandonnés par la tutelle. Ces grèves, qui viennent s’ajouter à celles déjà observées par les médecins du secteur public, laissent planer le spectre d’une crise majeure dans un secteur vital pour le pays.

No Image
La crise se précise dans le secteur de la Santé. Les grèves se multiplient, témoignant d’un malaise profond parmi les professionnels du secteur. Après les médecins du secteur public qui ont annoncé trois nouvelles semaines de colère marquées par plusieurs jours de grève, c’est au tour du «Collectif national du secteur de la santé» de monter au créneau annonçant de nouvelles grèves nationales les 29 et 30 janvier, suivis d’autres débrayages les 4, 5 et 6 février prochain. À travers cette mobilisation, la coordination dénonce des promesses non tenues, des engagements restés lettre morte et une absence de vision claire pour un secteur pourtant vital.

Ces nouvelles actions viennent s’ajouter à une grève nationale et une manifestation organisées le 15 janvier dernier. En effet, malgré les avertissements du collectif du risque d’une paralysie générale du secteur, la situation reste bloquée, alimentant le mécontentement d’une profession qui se sent délaissée.



Selon un communiqué de la coordination syndicale publié en fin de semaine, les grèves récentes et à venir reflètent un ras-le-bol général. Les six syndicats formant le collectif dénoncent ainsi «le silence inquiétant» du ministère de la Santé et du gouvernement face à leurs revendications. Au cœur de la colère : l’absence d’application de l’accord signé le 23 juillet 2024, qui devait répondre à des attentes cruciales, telles que la valorisation des ressources humaines et l’amélioration des conditions de travail. «Les soignants sont fatigués de voir leurs demandes reléguées au second plan, alors qu’ils sont au cœur de tout projet de réforme du système de santé», affirme un représentant syndical. Ce dernier pointe également du doigt «une administration insensible» qui, selon lui, aggrave la crise en ignorant les priorités du secteur.

Comme dans ses communiqués précédents, la coordination syndicale accuse la nouvelle administration du ministère de la Santé de changer les priorités en plaçant la valorisation des professionnels au bas de l’agenda. Cette attitude, selon le communiqué, risque de conduire à «un blocage total du secteur», avec des conséquences graves sur les prestations de santé pour les citoyens.

Les syndicats déplorent également le manque de suivi des engagements gouvernementaux et l’absence d’initiatives concrètes pour calmer la situation. «Depuis l’accord de juillet, rien n’a été fait pour rassurer les professionnels ou améliorer leurs conditions. Le silence du ministère ne fait qu’amplifier la colère», souligne un leader syndical. Face à l’indifférence du gouvernement, la coordination syndicale promet donc de durcir le ton. Outre les grèves annoncées, les syndicats envisagent des formes de protestation plus radicales, incluant des manifestations régionales et nationales, la suspension de programmes de santé et d’autres actions inédites.

Le secteur de la santé marocain se retrouve aujourd’hui à un tournant critique. Entre des engagements non respectés et une mobilisation sans précédent, les tensions atteignent un niveau alarmant. Si aucune mesure concrète n’est prise rapidement, la crise pourrait s’aggraver, compromettant non seulement le bien-être des professionnels, mais aussi l’accès aux soins pour des millions de citoyens. Les regards se tournent désormais vers le gouvernement, sommé de réagir pour éviter que cette situation, déjà tendue, ne dégénère en une crise sanitaire nationale.
Lisez nos e-Papers