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Comité exécutif de l’Istiqlal : Nizar Baraka à l’heure des choix cornéliens

Plus d'un mois après sa réélection à la tête du Parti de l'Istiqlal, Nizar Baraka peine encore à former son comité exécutif. Visiblement enlisé dans des consultations marathon avec les représentants des différents courants du parti, le secrétaire général semble avoir du mal à établir la liste des 30 personnes devant figurer dans ce comité exécutif. Dès lors, une bataille d'influence aussi âpre que décisive se joue en coulisses, au risque de compromettre les ambitions du doyen des partis politiques marocains. Éclairage.

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La séance du conseil national qui a reconduit Nizar Baraka à la tête du Parti de l'Istiqlal le 28 avril dernier aurait dû n’être qu’une formalité. Mais il n’en fut rien, notamment pour ce qui est de la désignation des membres du comité exécutif. Plus d'un mois après le 18e congrès, la suite logique du processus – la composition de ce comité – s'enlise dans des consultations qui s’éternisent.

Des divisions tenaces

Pour rappel, l'élection du secrétaire général du Parti de l’Istiqlal a été émaillée de tiraillements en coulisses et de tractations ardues entre les différentes sensibilités qui cohabitent au sein de la formation politique. Ces divergences, qui s’ont l’expression d'intérêts parfois contradictoires, compliquent à l’évidence la tâche à Nizar Baraka pour la composition du comité exécutif, à telle enseigne que le processus s'enlise littéralement. «Dès le lendemain de son élection, M. Baraka s'est attelé à mener des consultations tous azimuts, conscient des lignes de fracture qui persistent entre les différents courants du parti», confie un cadre du parti sous le sceau de l'anonymat. Et d'ajouter : «L'objectif était bien évidemment de calmer le jeu et d'œuvrer dans un esprit d'apaisement pour la désignation du comité exécutif, mais les choses ne semblent pas être aussi simples».

Baraka, homme de compromis ?

Décrit comme un fin stratège, mais également comme un homme de compromis, Nizar Baraka semble avoir rencontré plus de difficultés que prévu pour composer son équipe. Il a déjà passé plus de quatre semaines dans les consultations, rencontrant des figures de proue représentant des courants différents, voire divergents. Selon des sources bien informées, le secrétaire général cherche également à intégrer au comité exécutif et assurer la représentativité de certaines «alliances», ces structures au sein desquelles sont regroupés les avocats, les économistes, les ingénieurs et d'autres corps de métier adhérant au parti. «Nizar Baraka a fait le pari du rassemblement en vue de préserver l'unité du parti, mais il se heurte aujourd'hui à une équation complexe pour satisfaire tout le monde», analyse un quadra istiqlalien proche du secrétaire général.

Le casse-tête des 107 candidatures

La principale difficulté qui se dresse devant le ministre de l’Équipement et de l’eau concerne le nombre pléthorique de candidatures reçues pour les 30 postes à pourvoir au sein du comité exécutif du Parti de l'Istiqlal. Pas moins de 107 candidats se sont en effet manifestés, et M. Baraka doit faire une sélection rigoureuse et impartiale, quitte à en fâcher certains. Interrogé sur les critères qui guideraient son choix, le patron de l'Istiqlal avait énoncé plusieurs prérequis, à commencer par «la compétence, le parcours militant, les qualités morales, le travail de terrain et le rayonnement intellectuel».
M. Baraka avait également insisté sur la représentativité territoriale et la fidélité aux valeurs fondatrices du parti, une manière, semble-t-il, de donner leur chance aux vieilles figures, tout en ouvrant la voie à un rajeunissement des instances dirigeantes. Autant dire que sa tâche sera ardue, dès lors qu’il ne peut pas donner satisfaction à tous les prétendants. Selon notre source, le chef du parti a pour principal souci d’avoir une équipe homogène avec laquelle il pourra travailler en vue faire face aux prochains enjeux et échéances électoraux. Car l’Istiqlal ne cache plus son ambition de reprendre sa place en tant première force politique au lendemain des législatives de 2026.

Une course contre la montre ?

N'ayant pas pu arrêter la composition du comité exécutif lors du 18e congrès national fin avril, Nizar Baraka avait reçu l'aval pour proposer la liste des 30 membres au conseil national. Mais face aux divergences profondes entre les différents courants du parti, le secrétaire général a préféré prolonger les travaux de cette instance, plutôt que de bâcler la formation de son équipe dirigeante. «Baraka n'a pas de contrainte de délai, il prendra le temps qu'il faudra pour dénouer cette équation complexe !», explique un proche du dossier. D'autant que le chef de l'Istiqlal dispose aussi de la prérogative de nommer personnellement quatre membres supplémentaires au comité exécutif, en plus des 30 à faire valider par le conseil national.

Dans ce contexte délicat, la grande inconnue demeure de savoir qui, du secrétaire général ou des puissants «clans» du parti, parviendra à imposer ses hommes et femmes dans la future direction. Une bataille d'influence aussi âpre que décisive se joue en coulisses, au risque de compromettre les ambitions du doyen des partis politiques marocains.
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