Le Centre marocain de recherches polytechniques et d’innovation (CMRPI), en partenariat avec le ministère de la Justice et le Conseil de l’Europe, et avec le soutien de l’ambassade de Suisse au Maroc, annonce le lancement officiel de la 5e édition de la Campagne nationale de prévention contre la cyberviolence et le cyberharcèlement, du 4 au 30 décembre 2025. Cette campagne, placée sous le thème «Vers un espace numérique inclusif et plus propice au bien-être pour toutes et tous», et qui coïncide avec la campagne internationale des 16 jours d’activisme pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles, met l’accent sur la sensibilisation aux cyberviolences basées sur le genre, le renforcement des capacités des familles, des éducateurs et des professionnels, ainsi que la promotion d’un espace numérique responsable, protecteur et inclusif pour tous.
La conférence de lancement, organisée à Rabat jeudi dernier, a réuni des représentants d’institutions publiques, des organisations nationales et internationales, des experts, des associations, des acteurs technologiques et de nombreux jeunes engagés. Dans son allocution d’ouverture, le président du CMRPI, Pr Youssef Bentaleb, a salué «l’engagement constant du ministère de la Justice et du Conseil de l’Europe, partenaires centraux depuis la première édition». Il a également rendu hommage à Carmen Morte Gomez, cheffe du Bureau du Conseil de l’Europe au Maroc, soulignant «son rôle humain et institutionnel, son soutien précieux et sa sensibilité particulière aux enjeux de santé mentale des enfants et des femmes».
Face à la montée des contenus manipulés par IA et à la sophistication croissante des cyberattaques, le CMRPI insiste sur l’importance de renforcer les capacités des institutions et des associations. Le partenariat avec l’Observatoire national de la criminalité permettra de produire des études plus fines et actualisées, indispensables pour suivre l’évolution des violences numériques et adapter les réponses publiques. «Nous voulons fournir aux décideurs des données fiables afin d’adapter les réponses institutionnelles», a souligné Pr Bentaleb, évoquant une démarche scientifique essentielle pour anticiper les menaces émergentes.
La campagne 2025 se déclinera à travers des actions de terrain dans plusieurs régions pilotes comme Rabat, Casablanca et Tanger avant une extension prévue en 2026. Des formations intensives seront proposées aux cellules de prise en charge des femmes et des enfants victimes de violence, aux centres d’écoute, aux associations et aux professionnels de première ligne. Des actions éducatives seront menées dans les écoles, collèges et lycées, en parallèle avec des journées portes ouvertes dans les locaux de l’EMC Helpline et d’une vaste campagne digitale visant à toucher un maximum de jeunes internautes.
La conférence a également été marquée par l’intervention de Sofana Benyahia, cheffe de division chargée de l’Observatoire national de la criminalité au ministère de la Justice, qui a insisté sur la nécessité de moderniser le cadre juridique pour faire face aux nouvelles formes de criminalité numérique. Elle a rappelé que «la protection des enfants, des femmes et des filles dans l’espace numérique nécessite une réponse coordonnée et évolutive», soulignant que la participation du ministère s’inscrivait pleinement dans les 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre.
En plaçant la santé mentale, la prévention et l’inclusion au cœur de sa 5e édition, la campagne 2025 ambitionne de donner un nouvel élan à la lutte contre les cyberviolences au Maroc. L’engagement des institutions, la mobilisation des associations, la participation active des jeunes et l’intégration de solutions technologiques novatrices offrent des perspectives solides pour construire un environnement numérique plus protecteur et plus humain. Comme l’a conclu Pr Bentaleb, «l’objectif est de protéger, d’accompagner et de renforcer la résilience des citoyens, en particulier les plus vulnérables, face à des risques numériques en constante évolution».
Évolution rapide des risques numériques
Cette nouvelle édition s’ouvre dans un contexte où les risques numériques connaissent une évolution rapide sous l’effet de la multiplication des usages digitaux, de la montée de l’intelligence artificielle et de la circulation de contenus malveillants. Deepfakes, usurpations d’identité, diffusion non consentie d’images intimes et cyberharcèlement touchent de plus en plus de citoyens, en particulier les femmes, les filles et les enfants. Le CMRPI souligne que les conséquences ne sont plus uniquement sociales ou numériques mais aussi psychologiques, avec une hausse inquiétante du stress numérique, de l’anxiété, de la perte d’estime de soi et de l’isolement. Depuis la création de la plateforme EMC (Espace Maroc Cyberconfiance) en 2021, plus de trois mille signalements ont été reçus et plus de quatre millions de citoyens sensibilisés, un chiffre qui reflète l’ampleur du phénomène. La mise en place, en 2024, d’un département psychologique au sein de l’Espace Maroc Cyberconfiance a révélé un besoin croissant d’accompagnement émotionnel. Selon l’équipe de l’EMC, «de nombreuses victimes demandent aujourd’hui un soutien psychologique avant même l’assistance technique», une évolution qui montre à quel point la violence numérique affecte la santé mentale. Cette dimension est au cœur de l’édition 2025, qui entend renforcer les mécanismes d’écoute, d’orientation et d’accompagnement pour tous les publics exposés.La conférence de lancement, organisée à Rabat jeudi dernier, a réuni des représentants d’institutions publiques, des organisations nationales et internationales, des experts, des associations, des acteurs technologiques et de nombreux jeunes engagés. Dans son allocution d’ouverture, le président du CMRPI, Pr Youssef Bentaleb, a salué «l’engagement constant du ministère de la Justice et du Conseil de l’Europe, partenaires centraux depuis la première édition». Il a également rendu hommage à Carmen Morte Gomez, cheffe du Bureau du Conseil de l’Europe au Maroc, soulignant «son rôle humain et institutionnel, son soutien précieux et sa sensibilité particulière aux enjeux de santé mentale des enfants et des femmes».
Mobilisation des jeunes volontaires
Pr Bentaleb a mis en avant le travail des bénévoles de l’Espace Maroc Cyberconfiance, rappelant que «cette équipe citoyenne fait preuve d’un dévouement exceptionnel, souvent au détriment de sa vie personnelle, pour accompagner les victimes de cyberviolences». Il a également salué la mobilisation des jeunes volontaires EMC Youth, âgés de quinze à vingt-deux ans, ainsi que celle des ONG ayant contribué à la création de l’EMC Helpline for Women, une ligne spécialement dédiée aux femmes victimes de cyberviolence, dont les besoins ne cessent d’augmenter.Face à la montée des contenus manipulés par IA et à la sophistication croissante des cyberattaques, le CMRPI insiste sur l’importance de renforcer les capacités des institutions et des associations. Le partenariat avec l’Observatoire national de la criminalité permettra de produire des études plus fines et actualisées, indispensables pour suivre l’évolution des violences numériques et adapter les réponses publiques. «Nous voulons fournir aux décideurs des données fiables afin d’adapter les réponses institutionnelles», a souligné Pr Bentaleb, évoquant une démarche scientifique essentielle pour anticiper les menaces émergentes.
La campagne 2025 se déclinera à travers des actions de terrain dans plusieurs régions pilotes comme Rabat, Casablanca et Tanger avant une extension prévue en 2026. Des formations intensives seront proposées aux cellules de prise en charge des femmes et des enfants victimes de violence, aux centres d’écoute, aux associations et aux professionnels de première ligne. Des actions éducatives seront menées dans les écoles, collèges et lycées, en parallèle avec des journées portes ouvertes dans les locaux de l’EMC Helpline et d’une vaste campagne digitale visant à toucher un maximum de jeunes internautes.
Version bêta du chatbot conversationnel
L’un des temps forts de cette édition est le lancement de la version bêta du chatbot conversationnel EMC, développé par de jeunes talents marocains grâce à l’intelligence artificielle. Cet outil, disponible vingt-quatre heures sur vingt-quatre, offrira un premier niveau d’orientation technique, juridique et psychologique aux internautes. Selon le CMRPI, «le chatbot représente une avancée majeure vers un accompagnement plus accessible, rapide et inclusif», permettant de toucher notamment les jeunes, qui privilégient souvent une première prise de contact numérique et anonyme.La conférence a également été marquée par l’intervention de Sofana Benyahia, cheffe de division chargée de l’Observatoire national de la criminalité au ministère de la Justice, qui a insisté sur la nécessité de moderniser le cadre juridique pour faire face aux nouvelles formes de criminalité numérique. Elle a rappelé que «la protection des enfants, des femmes et des filles dans l’espace numérique nécessite une réponse coordonnée et évolutive», soulignant que la participation du ministère s’inscrivait pleinement dans les 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre.
En plaçant la santé mentale, la prévention et l’inclusion au cœur de sa 5e édition, la campagne 2025 ambitionne de donner un nouvel élan à la lutte contre les cyberviolences au Maroc. L’engagement des institutions, la mobilisation des associations, la participation active des jeunes et l’intégration de solutions technologiques novatrices offrent des perspectives solides pour construire un environnement numérique plus protecteur et plus humain. Comme l’a conclu Pr Bentaleb, «l’objectif est de protéger, d’accompagner et de renforcer la résilience des citoyens, en particulier les plus vulnérables, face à des risques numériques en constante évolution».
