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Découverte des premières traces de vie au Maroc datant de 539 millions d’années

Une équipe internationale de chercheurs, composée de scientifiques de l'Université Cadi Ayyad au Maroc, de France et d'Estonie, a récemment caractérisé, pour la première fois, les plus anciennes traces d'activité d'organismes pluricellulaires âgées de 539 millions d'années dans l'Anti-Atlas marocain.

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Menée dans la région de Taroudante, sous la direction d'Abdelfattah Azizi, professeur-chercheur à la Faculté des Sciences et Techniques de Marrakech et soutenue par l'Académie Hassan II des Sciences et Techniques, la Région Nouvelle-Aquitaine (France) et le Centre Estonien de la Chimie Analytique (Estonie), cette recherche a permis d'identifier les premiers marqueurs biologiques permettant de dater la transition entre les terrains d’âge Ediacarien et d’âge Cambrien. Cette dernière période marquée par l'explosion et la diversification de la vie pluricellulaire. Les résultats de cette recherche sont publiés dans le numéro de décembre 2023 de la revue Precambrian Research.

>> Lire aussi : Khouribga : Découverte inédite de deux nouveaux types de dinosaures

L’Anti-Atlas occidental présente de larges affleurements de couches sédimentaires marines, peu ou pas métamorphisées, qui couvrent l’intervalle temporel Ediacarien-Cambrien basal. Qui plus est, bien que réputé azoïque, présente localement des dépôts fossilifères dont l’activité des êtres vivants se présente sous forme de pistes ou terriers horizontaux et verticaux, attestant l’activité biologique de métazoaires vermiformes et d’autres organismes ressemblant aux anémones de mer, ces fossiles ayant été dénommés ; Treptichnids, Monomorphichnus, Helminthoidichnites, Gordia, Palaeophycus, Planolites et Conichnus. Ces traces témoignent de la première apparition d'organismes pluricellulaires capables de se déplacer et de creuser dans les sédiments, détaillent un communiqué des différents organismes prenant part à cette recherche.

Parallèlement, des analyses isotopiques δ13C effectuées sur l'intervalle Édiacarien-Cambrien du même site ont révélé la même signature enregistrée dans d'autres sites à travers le monde. L'intégration des données des traces fossiles et des enregistrements isotopiques du carbone δ13C suggère que la transition Édiacarien-Cambrien dans l'Anti-Atlas occidental peut être localisée au contact entre deux intervalles de couches sédimentaires nommées les membres de Tifnout et de Tabia, qui constituent la Formation appelée Adoudou.

Le site étudié dans le sud de la région de Taroudant représente un élément manquant crucial du registre stratigraphique du Maroc, englobant toute l'histoire de la vie sur Terre, depuis les formes unicellulaires du Précambrien jusqu'à l'émergence de l'Homme au Quaternaire, conclut la même source.
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