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Digital Morocco 2030 : comment le gouvernement compte gagner le pari de l’économie numérique

La Stratégie nationale «Digital Morocco 2030» a été lancée officiellement, mercredi à Rabat, dans l'objectif d'impulser une nouvelle dynamique à l'économie numérique et d’en faire un des leviers de création de l’emploi. Cette feuille de route ambitionne également d’ériger le Maroc en pôle numérique pour accélérer le développement socio-économique du pays et digitaliser les services publics. L’enjeu est majeur : faire passer le Maroc de la 113e à la 50e place mondiale dans l'indice de développement du e-gouvernement et faciliter l'accès aux services publics.

Coup d’envoi officiel de la stratégie nationale «Digital Morocco 2030». Cette nouvelle feuille de route, lancée mercredi en grande pompe à Rabat, ambitionne de faire du Maroc un hub digital pour accélérer le développement social et économique du Royaume. Faisant partie intégrante du programme gouvernemental, cette stratégie a pour vocation de booster l’économie numérique, de simplifier et digitaliser les services pour un développement durable, en adoptant pleinement les technologies numériques.

Dans une allocution via visioconférence, le Chef du gouvernement ,Aziz Akhannouch, a indiqué que le lancement de «Digital Morocco 2030» constituait l’un des principaux leviers de la feuille de route du gouvernement en faveur de la création de l’emploi, en particulier pour les jeunes, qu'ils soient titulaires de diplômes supérieurs ou sans éducation, sans emploi ou sans formation.

Pas moins de 11 milliards de dirhams mobilisés entre 2024 et 2026

«À travers cette stratégie, qui mobilise 11 milliards de dirhams entre 2024 et 2026, le gouvernement ambitionne de former 100.000 jeunes annuellement dans le domaine du numérique (au lieu de 14.000 en 2022) et se fixe l'objectif d'en employer 240.000 dans le secteur numérique national», a-t-il souligné. Pour ce faire, la stratégie prévoit de renforcer les infrastructures numériques et les compétences techniques des jeunes, et de soutenir les nouvelles startups travaillant dans le domaine numérique.



S’agissant des leviers et mécanismes de cette nouvelle feuille de route, M. Akhannouch a indiqué qu’ils portaient essentiellement sur l’expansion de l’offre outsourcing et l’exportation des services numériques, le renforcement du système des startups à travers la mise en place d’un cadre juridique favorisant leur développement sur le plan international et améliorant leur accès aux marchés publics et, enfin, la mise en place ds mécanismes de financement adaptés pour accompagner les jeunes porteurs de projets tout au long du cycle de vie de la startup.

M. Akhannouch tient néanmoins à souligner que la réussite de l’objectif de favoriser la création de l’emploi dans le domaine numérique dépendra de la capacité du pays à former des talents et des compétences de qualité. C’est dans ce sens que le gouvernement a pris l'initiative d'augmenter le nombre de diplômés des universités publiques marocaines dans les disciplines numériques à partir de 2023, dans le but de tripler leur nombre d'ici 2027.

Valorisation du capital humain

En outre, ajoute le Chef du gouvernement, le Royaume a procédé à la signature de plusieurs accords avec des entreprises multinationales de premier plan dans le domaine du numérique, de la recherche, du développement et de l'innovation, afin d'accélérer la transformation numérique et de valoriser le capital humain local. En effet, la valorisation du capital humain et la création de nouvelles opportunités d’emploi semblent être la priorité de cette nouvelle stratégie digitale, mais pas uniquement. La nouvelle feuille de route fixe d'autres objectifs, notamment la numérisation de l'administration pour faciliter la vie des citoyens et des entreprises lorsqu'ils ont recours aux services publics, tout en renforçant la transparence et en luttant efficacement contre la corruption.



«Bien que le Maroc propose plus de 600 services digitalisés en faveur des citoyens et des entreprises, nombre d’entre eux demeurent méconnus d’une grande partie des citoyens. En plus, les documents délivrés ne sont pas pris en compte parfois par les administrations, en l’absence de textes réglementaires accordant un caractère officiel à ces documents», déplore Ghita Mezour, ministre déléguée auprès du Chef du gouvernement, chargée de la Transition numérique et de la réforme de l'administration.

Portail unifié des services administratifs digitalisés

Pour surmonter ces difficultés, Mme Mezour a annoncé la création prochaine d’un portail unifié qui regrouperait tous les services administratifs digitalisés. Il sera en outre question de prioriser la digitalisation des processus liés aux réformes gouvernementales dans les secteurs que les citoyens considèrent comme prioritaires, tels que la santé, la protection sociale, l’investissement, l’éducation et l’emploi. Le gouvernement table également sur le renforcement du rôle de l’Agence marocaine de développement numérique (ADD) pour accompagner la digitalisation des administrations. L’objectif de ces actions est l’amélioration du classement du Royaume en matière de gouvernance numérique afin qu'il figure à la première place en Afrique et parmi les 50 premiers au niveau mondial.

Chakib Alj plaide pour l’accompagnement des startups numériques

Le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj, a plaidé, mercredi lors du lancement de la stratégie «Digital Morocco 2030», pour le soutien des startups qui n’ont pas pour seule ambition de conquérir leur marché local, mais de conquérir le monde. «Une solution innovante n’a pas de frontières et il est important que nos entrepreneurs développent ce mindset. Pour cela, il est important d’adopter et de promouvoir des démarches d’open innovation, des fablabs et des centres de prototypage. L’émergence de ce nouvel écosystème technologique va attirer des géants mondiaux de la technologie pour s’installer et produire au Maroc, et renforcer l’offre de valeur actuelle, notamment automobile et aéronautique, en permettant également d’augmenter la valeur ajoutée dans l’outsourcing. Ces démarches sont de nature à accélérer la création de plusieurs centaines de milliers d’emplois et de valeur», a-t-il indiqué. M. Alj a également mis l’accent sur l’importance d’activer un autre levier, à savoir le financement. «Nos startups aujourd’hui accueillent une part négligeable des financements en Afrique : seulement 0,5% en 2023. Il est nécessaire de fluidifier et de diversifier les sources d’investissement dans les startups à travers les business angels, le crowdfunding et les fonds d’investissements publics et privés», a insisté le président de la CGEM.

Accords de partenariat

La cérémonie de, lancement de la Stratégie nationale «Digital Morocco 2030» a été marquée par la signature de plusieurs accords de partenariat entre le ministère de la Transition numérique et de la réforme de l’administration et des établissements des secteurs public et privé. Il s’agit notamment du contrat programme 2024-2030 pour le développement du secteur de l’offshoring, du contrat de bourses des doctorants moniteurs à l’horizon 2026, ainsi qu’un mémorandum d’entente sur le renforcement de l’offre de formation professionnelle dans le domaine digital et la promotion de l’attractivité du Maroc. La cérémonie de lancement officiel de la Stratégie nationale «Maroc digital 2030» a également connu le coup d'envoi de la deuxième phase du plan national pour le développement du haut et très haut débit.
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