Après avoir franchi plusieurs étapes législatives, le projet de loi organique sur la grève se se heurte de nouveau à une opposition syndicale féroce. Cinq centrales syndicales ont décidé de monter au créneau pour dénoncer ce qu'elles considèrent comme un «passage en force» du projet de loi organique n°97.15 qu'elles jugent restrictif, voire coercitif pour les travailleurs. Ainsi, quatre syndicats, à savoir la Confédération démocratique du travail (CDT), l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM), l’Organisation démocratique du travail (ODT) et la Fédération des syndicats démocratiques (FSD), ont appelé à une grève générale nationale d’avertissement de 24 heures ce mercredi 5 février, au moment où l’Union marocaine du travail (UMT) a opté pour une grève plus longue, de 48 heures, s’étalant sur deux jours, mercredi et jeudi.
Cette mobilisation syndicale intervient alors que le projet de loi en question passe sous les fourches caudines de la Chambre des conseillers (où les syndicats sont fortement représentés). Pour les syndicats, ce texte constitue une entrave au droit de grève, puisqu’il impose des «restrictions» considérées comme excessives. Ils dénoncent également l'absence d'un véritable dialogue social et reprochent au gouvernement de ne pas avoir suffisamment pris en compte leurs revendications dans l’élaboration de cette loi.L’impact de cette grève serait significatif, plusieurs secteurs vitaux risquant d’être paralysés. Les services publics, les transports, l’éducation, la santé, les banques et d’autres branches d’activité pourraient être fortement perturbés. Les centrales syndicales entendent ainsi envoyer un signal fort aux autorités, mettant en garde contre les conséquences sociales et économiques d’une adoption sans concertation de cette réforme.
Lors de la conférence de presse organisée ce lundi 3 février, la CDT, l’UNTM, l’ODT et la FSD ont annoncé une grève nationale pour protester contre la dégradation de la situation sociale et les difficultés croissantes rencontrées par les travailleurs. Ayant farouchement critiqué le gouvernement, l'accusant de vouloir imposer des lois jugées «restrictives et répressives», notamment la loi organique sur la grève, les responsables syndicaux ont souligné que ledit texte risquait de limiter les droits fondamentaux des travailleurs et de restreindre leur capacité à revendiquer de meilleures conditions de travail.
Dénonçant une «atteinte graves aux libertés syndicales», ils ont évoqué la possibilité de porter l'affaire devant la Cour constitutionnelle et l'Organisation internationale du travail (OIT). «Nous explorerons toutes les voies légales aussi bien au niveau national qu’international pour défendre les droits de la classe ouvrière», ont-ils affirmé à l’unisson.
L'ODT dénonce un projet de loi «anticonstitutionnel»
Les quatre syndicats reprochent au gouvernement de ne pas avoir tenu compte de leurs avertissements concernant le projet de loi sur la grève. «La coordination syndicale quadripartite exprime son rejet de ce projet de loi anticonstitutionnel, qui va à l'encontre des conventions internationales relatives aux droits de l'Homme et aux droits des travailleurs, en particulier leur droit à protester contre les injustices sociales», a déclaré Ali Lotfi, secrétaire général de l'Organisation démocratique du travail. Et d’ajouter : «le texte présenté par le ministre de l'Intégration économique, des petites entreprises, de l'emploi et des compétences, Younes Sekkouri, contient des dispositions totalement illogiques et contraires à l'article 29 de la Constitution, qui reconnaît le droit de grève comme un droit fondamental, individuel et collectif. Toutes les dispositions de ce projet sont donc juridiquement et constitutionnellement inacceptables, ce qui justifie la mobilisation syndicale actuelle». Dans le même ordre d’idées, M. Lotfi estime que «le gouvernement aurait dû, comme il l’a fait pour huit autres projets de loi, retirer ce texte et le remettre sur la table des négociations dans le cadre du dialogue social en impliquant toutes les parties concernées».
Pour ce syndicaliste, le gouvernement s'obstine à faire passer ce texte en s'appuyant sur sa majorité parlementaire, sans concertation réelle avec les partenaires sociaux. Il s’agit d’une «démarche autoritaire» qui dénote une «volonté de museler le mouvement ouvrier et d'affaiblir les moyens de contestation des travailleurs».
Pour ce syndicaliste, le gouvernement s'obstine à faire passer ce texte en s'appuyant sur sa majorité parlementaire, sans concertation réelle avec les partenaires sociaux. Il s’agit d’une «démarche autoritaire» qui dénote une «volonté de museler le mouvement ouvrier et d'affaiblir les moyens de contestation des travailleurs».
La CDT dénonce l'approche unilatérale du gouvernement
Même son de cloche du côté de la Confédération démocratique du travail (CDT) qui a lancé un appel à une grève générale nationale pour protester contre l’approche du gouvernement en matière de législation sociale. Khalid Lahouir Alami, secrétaire général adjoint de la CDT, a dénoncé une politique basée sur le «contournement du dialogue social» et qui «impose des réformes sans concertation approfondie avec les syndicats». Il a ajouté dans le même ordre d’idées que le gouvernement adoptait des lois de manière précipitée, suivant des «calendriers opportunistes» qui ne tiennent pas compte des revendications des travailleurs. «Rompre le dialogue social et imposer des réformes de manière unilatérale sont inacceptables. Nous exigeons une véritable concertation sur les textes qui impactent directement les droits des travailleurs», a-t-il martelé. La CDT, aux côtés d’autres centrales syndicales, s’est dite particulièrement inquiète des réformes touchant le Code du travail, la retraite et les libertés syndicales. «Le gouvernement semble vouloir faire passer en force des lois qui engagent l’avenir des salariés sans laisser place à un débat ouvert et démocratique», déplore le syndicaliste.
Younes Firashine, membre du bureau exécutif de la CDT, a vivement critiqué lui aussi l’approche gouvernementale, qui consiste à s’appuyer sur la majorité parlementaire pour faire adopter des lois sans un véritable débat démocratique. M. Firashine a souligné que l’appel des syndicats à la grève visait à contester des décisions jugées «régressives» pour les travailleurs et la population en général. Parmi les mesures les plus contestées par ce syndicaliste, figure la fusion de la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS) avec la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), une «décision prise sans consultation préalable des partenaires sociaux» selon lui. Pour la CDT, cette fusion pourrait avoir des conséquences néfastes sur la qualité des prestations sociales des deux institutions et toucher ainsi des milliers de citoyens.
Younes Firashine, membre du bureau exécutif de la CDT, a vivement critiqué lui aussi l’approche gouvernementale, qui consiste à s’appuyer sur la majorité parlementaire pour faire adopter des lois sans un véritable débat démocratique. M. Firashine a souligné que l’appel des syndicats à la grève visait à contester des décisions jugées «régressives» pour les travailleurs et la population en général. Parmi les mesures les plus contestées par ce syndicaliste, figure la fusion de la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS) avec la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), une «décision prise sans consultation préalable des partenaires sociaux» selon lui. Pour la CDT, cette fusion pourrait avoir des conséquences néfastes sur la qualité des prestations sociales des deux institutions et toucher ainsi des milliers de citoyens.
L'UNTM rejette le projet de loi sur la grève et exige une révision en profondeur
Abondant dans le même sens, le secrétaire général de l'Union nationale du travail au Maroc (UNTM), Mohamed Zouiten, a vivement critiqué la méthodologie adoptée par le gouvernement dans l'élaboration et la présentation du projet de loi sur la grève. Il a dénoncé à cet égard « le manque de concertation avec les syndicats» et «une approche coercitive» allant à l’encontre des acquis des travailleurs en matière de liberté syndicale.
«Nous refusons toute disposition qui porterait atteinte au droit constitutionnel de grève. Les syndicats ne peuvent renoncer aux acquis fondamentaux des travailleurs, et nous ne pouvons accepter une loi qui vise à restreindre cet exercice démocratique», a-t-il déclaré, alertant que le texte gouvernemental comportait plusieurs mesures répressives qui risquent de fragiliser le rôle des syndicats et de limiter la capacité des travailleurs à défendre leurs droits.
Pour ce syndicaliste, le texte en question vise davantage à circonscrire l’action syndicale qu'à protéger les droits des travailleurs, c’est pourquoi l'UNTM appelle à une révision du projet en concertation étroite avec les représentants des travailleurs. «Nous demandons un dialogue social réel et non pas un dialogue de façade. Le gouvernement doit écouter les revendications des syndicats pour aboutir à un texte équilibré et respectueux des droits fondamentaux», a insisté M. Zouiten.
«Nous refusons toute disposition qui porterait atteinte au droit constitutionnel de grève. Les syndicats ne peuvent renoncer aux acquis fondamentaux des travailleurs, et nous ne pouvons accepter une loi qui vise à restreindre cet exercice démocratique», a-t-il déclaré, alertant que le texte gouvernemental comportait plusieurs mesures répressives qui risquent de fragiliser le rôle des syndicats et de limiter la capacité des travailleurs à défendre leurs droits.
Pour ce syndicaliste, le texte en question vise davantage à circonscrire l’action syndicale qu'à protéger les droits des travailleurs, c’est pourquoi l'UNTM appelle à une révision du projet en concertation étroite avec les représentants des travailleurs. «Nous demandons un dialogue social réel et non pas un dialogue de façade. Le gouvernement doit écouter les revendications des syndicats pour aboutir à un texte équilibré et respectueux des droits fondamentaux», a insisté M. Zouiten.
FSD : halte aux atteintes aux acquis sociaux
Mustapha El Marzak, secrétaire général de la Fédération des syndicats démocratiques (FSD), a vivement critiqué à son tour la politique du gouvernement, la qualifiant de «régressive et défavorable aux droits des travailleurs». Il a par ailleurs insisté sur le fait que «le mouvement de grève annoncé vise à rejeter la politique régressive du gouvernement qui affaiblit les droits des travailleurs». Selon lui, les réformes mises en place par l'Exécutif ne font qu'aggraver la précarité et affaiblir les acquis sociaux durement obtenus par le mouvement syndical au fil des années.
En effet, la FSD reproche au gouvernement de prendre des mesures qui vont à l'encontre des intérêts des salariés, notamment en matière de réforme du marché du travail et de protection sociale. «Les travailleurs se retrouvent dans une situation de plus en plus précaire, avec des conditions de travail qui se détériorent et des droits fragilisés», a expliqué M. El Marzak, estimant que les décisions prises par le gouvernement réduisaient les garanties offertes aux employés et remettaient en cause des acquis fondamentaux.
Face à cette situation tendue, les quatre syndicats ont prévenu : «le mouvement syndical ne restera pas les bras croisés face à ces atteintes aux acquis sociaux. D'autres actions de protestation pourraient suivre si le gouvernement ne répondait pas aux revendications de la classe ouvrière».
En effet, la FSD reproche au gouvernement de prendre des mesures qui vont à l'encontre des intérêts des salariés, notamment en matière de réforme du marché du travail et de protection sociale. «Les travailleurs se retrouvent dans une situation de plus en plus précaire, avec des conditions de travail qui se détériorent et des droits fragilisés», a expliqué M. El Marzak, estimant que les décisions prises par le gouvernement réduisaient les garanties offertes aux employés et remettaient en cause des acquis fondamentaux.
Face à cette situation tendue, les quatre syndicats ont prévenu : «le mouvement syndical ne restera pas les bras croisés face à ces atteintes aux acquis sociaux. D'autres actions de protestation pourraient suivre si le gouvernement ne répondait pas aux revendications de la classe ouvrière».