Un an après le lancement du Plan gouvernemental pour l’égalité 2023-2026, baptisé «Moussawat», les premières lignes du bilan commencent à se dessiner. Interpellée par le conseiller Khalid Essati au Parlement, la ministre de la Solidarité, de l'intégration sociale et de la famille, Naïma Ben Yahya, a présenté dans le cadre d’une réponse écrite, les avancées enregistrées, sans éluder les zones d’ombre qui continuent d’entraver la pleine réalisation des objectifs fixés.
Une mobilisation inédite de l’appareil gouvernemental
Dans un contexte de fortes attentes, ce plan ambitieux, qui s’appuie sur une feuille de route de 288 mesures, a mobilisé 34 ministères et 12 institutions nationales. À l’issue de cette première année de mise en œuvre, le taux global de réalisation atteint 49%. Un chiffre modéré, mais qui reflète à la fois l’ampleur du chantier engagé et les résistances structurelles auxquelles il se heurte.
Des avancées visibles sur le terrain
Certains indicateurs témoignent de progrès indéniables. Plus de 5.180 classes préscolaires ont été créées, tandis que près de 87.000 femmes ont été inscrites sur des plateformes d’autonomisation économique. Par ailleurs, le ministère a injecté 26 millions de dirhams dans les dispositifs de protection des victimes de violences, signe d’une volonté politique affirmée en matière de droits des femmes.
L’autonomisation économique en tête de file
Le volet économique constitue le socle le plus avancé du plan. Avec 66% des mesures déjà réalisées, le gouvernement revendique des résultats tangibles. Plus de 65.000 femmes ont été formées dans des métiers porteurs et près de 11.500 entrepreneures ont été accompagnées grâce à des fonds de garantie mis à leur disposition. Le lancement de 49 incubateurs spécialisés, dont 29 réservés aux coopératives féminines, témoigne également de la priorité accordée à l’entrepreneuriat féminin. À cela s’ajoute l’essor de la plateforme numérique «Altissia», qui a enregistré plus de 37.000 inscriptions en quelques mois seulement.
Des inégalités d’accès persistantes
Pourtant, l’accès aux opportunités économiques reste inégalement réparti. Seules 1.503 agricultrices en situation de vulnérabilité ont pu bénéficier de programmes générateurs de revenus, bien en-deçà des ambitions annoncées au lancement du plan. Une situation qui rappelle combien les écarts territoriaux et sociaux pèsent sur l’égalité effective.
Lutte contre les violences : des avancées fragiles
Sur le front des violences faites aux femmes, les efforts engagés montrent des résultats encourageants, mais encore très partiels. Quarante-sept centres d’accueil ont été équipés sur les 49 initialement prévus, et plus de 3.700 éducateurs ont été formés à la prévention des violences sexistes. La campagne nationale «Tous concernés» a permis de sensibiliser près de 1,3 million de citoyens. Toutefois, les limites du dispositif restent criantes. La plateforme numérique «Amane Lak», bien qu’innovante, ne couvre encore qu’une partie du territoire national. Le numéro vert 8350, pourtant essentiel pour l’accès à l’aide d’urgence, demeure largement méconnu dans les zones rurales.
Le changement des mentalités : le défi le plus dur
Plus préoccupant encore, le pilier consacré à la lutte contre les stéréotypes et les discriminations accuse un retard significatif, avec seulement 35% de réalisation. Pourtant fondamental, ce volet du plan bute sur des résistances culturelles persistantes. Malgré la formation de 120 «ambassadeurs de l’égalité» et l’installation de 69 centres judiciaires destinés à faciliter l’accès au droit, les mentalités évoluent lentement. La campagne contre le mariage des mineures, qui a touché plus de 7.200 établissements scolaires, peine à infléchir les pratiques dans certaines régions marquées par le poids des traditions.
2024, une année de relance et de renforcement
Face à ces constats, le ministère entend accélérer la cadence en 2024, qui s’annonce comme une année décisive pour l’avenir du plan Moussawat. Parmi les mesures prévues figurent le doublement des budgets alloués aux centres d’hébergement, le déploiement de cent nouvelles unités mobiles d’écoute et la mise en place d’un Observatoire national pour mesurer l’impact réel des politiques menées. «Les chiffres ne sont qu’un début», souligne, dans ce sens, la ministre Ibn Yahia. «La vraie révolution, c’est quand chaque petite fille marocaine pourra se projeter dans un avenir sans plafond de verre».
Un chantier ouvert sur l’avenir
Si le chemin de l’égalité reste semé d'embûches, les graines sont bel et bien plantées. Il reste désormais à en cultiver les fruits avec détermination, engagement et persévérance, afin que l’égalité femmes-hommes cesse d’être une promesse et devienne une réalité vécue, dans chaque foyer, chaque école et chaque commune du Royaume.
Une mobilisation inédite de l’appareil gouvernemental
Dans un contexte de fortes attentes, ce plan ambitieux, qui s’appuie sur une feuille de route de 288 mesures, a mobilisé 34 ministères et 12 institutions nationales. À l’issue de cette première année de mise en œuvre, le taux global de réalisation atteint 49%. Un chiffre modéré, mais qui reflète à la fois l’ampleur du chantier engagé et les résistances structurelles auxquelles il se heurte.
Des avancées visibles sur le terrain
Certains indicateurs témoignent de progrès indéniables. Plus de 5.180 classes préscolaires ont été créées, tandis que près de 87.000 femmes ont été inscrites sur des plateformes d’autonomisation économique. Par ailleurs, le ministère a injecté 26 millions de dirhams dans les dispositifs de protection des victimes de violences, signe d’une volonté politique affirmée en matière de droits des femmes.
L’autonomisation économique en tête de file
Le volet économique constitue le socle le plus avancé du plan. Avec 66% des mesures déjà réalisées, le gouvernement revendique des résultats tangibles. Plus de 65.000 femmes ont été formées dans des métiers porteurs et près de 11.500 entrepreneures ont été accompagnées grâce à des fonds de garantie mis à leur disposition. Le lancement de 49 incubateurs spécialisés, dont 29 réservés aux coopératives féminines, témoigne également de la priorité accordée à l’entrepreneuriat féminin. À cela s’ajoute l’essor de la plateforme numérique «Altissia», qui a enregistré plus de 37.000 inscriptions en quelques mois seulement.
Des inégalités d’accès persistantes
Pourtant, l’accès aux opportunités économiques reste inégalement réparti. Seules 1.503 agricultrices en situation de vulnérabilité ont pu bénéficier de programmes générateurs de revenus, bien en-deçà des ambitions annoncées au lancement du plan. Une situation qui rappelle combien les écarts territoriaux et sociaux pèsent sur l’égalité effective.
Lutte contre les violences : des avancées fragiles
Sur le front des violences faites aux femmes, les efforts engagés montrent des résultats encourageants, mais encore très partiels. Quarante-sept centres d’accueil ont été équipés sur les 49 initialement prévus, et plus de 3.700 éducateurs ont été formés à la prévention des violences sexistes. La campagne nationale «Tous concernés» a permis de sensibiliser près de 1,3 million de citoyens. Toutefois, les limites du dispositif restent criantes. La plateforme numérique «Amane Lak», bien qu’innovante, ne couvre encore qu’une partie du territoire national. Le numéro vert 8350, pourtant essentiel pour l’accès à l’aide d’urgence, demeure largement méconnu dans les zones rurales.
Le changement des mentalités : le défi le plus dur
Plus préoccupant encore, le pilier consacré à la lutte contre les stéréotypes et les discriminations accuse un retard significatif, avec seulement 35% de réalisation. Pourtant fondamental, ce volet du plan bute sur des résistances culturelles persistantes. Malgré la formation de 120 «ambassadeurs de l’égalité» et l’installation de 69 centres judiciaires destinés à faciliter l’accès au droit, les mentalités évoluent lentement. La campagne contre le mariage des mineures, qui a touché plus de 7.200 établissements scolaires, peine à infléchir les pratiques dans certaines régions marquées par le poids des traditions.
2024, une année de relance et de renforcement
Face à ces constats, le ministère entend accélérer la cadence en 2024, qui s’annonce comme une année décisive pour l’avenir du plan Moussawat. Parmi les mesures prévues figurent le doublement des budgets alloués aux centres d’hébergement, le déploiement de cent nouvelles unités mobiles d’écoute et la mise en place d’un Observatoire national pour mesurer l’impact réel des politiques menées. «Les chiffres ne sont qu’un début», souligne, dans ce sens, la ministre Ibn Yahia. «La vraie révolution, c’est quand chaque petite fille marocaine pourra se projeter dans un avenir sans plafond de verre».
Un chantier ouvert sur l’avenir
Si le chemin de l’égalité reste semé d'embûches, les graines sont bel et bien plantées. Il reste désormais à en cultiver les fruits avec détermination, engagement et persévérance, afin que l’égalité femmes-hommes cesse d’être une promesse et devienne une réalité vécue, dans chaque foyer, chaque école et chaque commune du Royaume.
