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Elections : des associations féminines veulent avoir voix au chapitre

À l’occasion de la Journée internationale de la démocratie, le Mouvement pour la démocratie paritaire réclame l’association pleine et entière des associations féminines au chantier de réforme du système électoral. En dénonçant l’exclusion des femmes des sphères où se décident les lois et les politiques publiques, il appelle à une démocratie participative, réelle et inclusive, où l’égalité ne soit plus un slogan, mais une pratique.

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Les associations féminines veulent être associées au processus de concertation sur le système électoral et ses lois organiques. C’est la volonté exprimée par le Mouvement pour la démocratie paritaire à l’occasion de la Journée internationale de la démocratie, célébrée le 15 septembre de chaque année. Le Mouvement en appelle, concrètement, à la mise en œuvre des mécanismes de la démocratie participative. Il déplore l’exclusion des femmes de l’élaboration des législations et des politiques publiques et, plus largement, l’absence de fondements pour une participation ample à la vie civile, politique, sociale, économique et environnementale. Une situation qui constitue, selon lui, une atteinte à la démocratie et aux droits humains.

Démocratie participative, pas de façade

Cette prise de position, exprimée via un communiqué, s’inscrit dans un contexte de réformes annoncées du système électoral au Maroc, touchant les partis politiques et la Chambre des représentants. Le Mouvement rappelle, à cette occasion, que la démocratie ne se réduit pas au seul gouvernement de la majorité : elle repose sur un socle de liberté, d’égalité effective, de bonne gouvernance, de justice et de participation réelle de toutes et tous.

Pour étayer son appel, l’organisation s’appuie sur le rapport «The Global State of Democracy 2025», publié par l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (IDEA), qui classe le Maroc au 107e rang mondial. Le document pointe la performance limitée des institutions élues, la fragilité de l’État de droit, un accès et une effectivité insuffisants des droits civils et politiques, ainsi qu’une participation populaire jugée faible. Au registre des propositions, le Mouvement pour la démocratie paritaire réclame d’abord une «démocratie globale inclusive», fondée sur l’effectivité de l’ensemble des droits civils, politiques, économiques, sociaux et environnementaux. Il plaide pour une réforme en profondeur des textes discriminatoires, au premier rang desquels le Code de la famille, assortie de mesures concrètes pour transformer la culture sociale dominante.

Sur le terrain électoral, il propose d’évaluer l’effet des lois actuelles sur l’autonomisation politique des femmes, de relier méthodiquement la révision de la loi organique relative aux partis politiques, celle de la Chambre des représentants et la gouvernance électorale à l’ambition d’une démocratie réellement inclusive, et de faire de l’égalité effective un principe cardinal guidant ces révisions.

Parité : dépasser la logique des quotas

Le Mouvement réaffirme en outre le principe constitutionnel de la parité, estimant que l’ancienne logique des quotas d’un «tiers» a atteint ses limites. Il appelle à renforcer la présence des femmes à toutes les étapes du processus électoral, de la fabrique des lois à la sélection des candidates selon des critères clairs, et à garantir l’égalité en matière d’investiture et de conduite des campagnes, avec accès direct au financement public et à la couverture médiatique.

Par ailleurs, l’organisation met en garde contre toute fragmentation des droits : on ne peut, dit-elle, défendre les droits politiques des femmes sans veiller à l’ensemble des droits civils, économiques, sociaux, culturels et environnementaux. Elle demande, en conclusion, d’institutionnaliser la participation des associations féminines et démocratiques dans la concertation autour du système électoral et de ses lois organiques.
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