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Enseignants suspendus : ce que propose le ministère... et le niet des syndicats

Pas d’issue en vue pour le dossier des 545 enseignants suspendus sur fond de leur participation aux grèves qui ont paralysé le secteur de l’Éducation nationale durant près de deux mois. Selon des sources syndicales, il est difficile de trouver un terrain d’entente avec le ministère de tutelle qui se montre intransigeant envers «ceux qui ont exhorté les élèves à commettre des actes violents». Toujours est-il que le département de Benmoussa a fait preuve d’une certaine souplesse en proposant deux scénarios de sortie de crise. Le premier consiste à transférer les cas des enseignants suspendus aux conseils disciplinaires, alors que le second prévoit la mise en place de 12 commissions au niveau des AREF, lesquelles seront chargées de trancher sur leur sort. Seulement, les syndicats ne l’entendent pas de cette oreille et tiennent mordicus à la réintégration immédiate et non conditionnée de ces enseignants.

Chakib Benmoussa visitant un établissement scolaire. Ph. archives
Chakib Benmoussa visitant un établissement scolaire. Ph. archives
Depuis lundi dernier, le ministère de l’Éducation nationale, du préscolaire du sport enchaîne les réunions avec les cinq centrales syndicales les plus représentatives en vue de trouver une issue au dossier 545 enseignants suspendus. Le département de Chakib Benmoussa espère ainsi fermer définitivement la parenthèse des protestations avant le transfert du projet du décret relatif au statut unifié au Conseil de gouvernement pour adoption (prévue le 8 février). Il souhaite donc que la crise ayant paralysé le secteur durant plusieurs semaines prenne fin sans qu’aucun protagoniste ne perde la face.

Selon le secrétaire général de la Fédération nationale de l’enseignement-Orientation démocratique, Abdellah Ghmimat, le secrétaire général du ministère s’est réuni lundi dernier avec une délégation de l’Union nationale de l’enseignement relevant de l’UMT, avant d’enchaîner une deuxième réunion au cours de la même journée avec des représentants du Syndicat national de l’enseignement affilié à la CDT. Quant à la journée de mardi, elle a été consacrée à la rencontre des représentants de la Fédération libre de l’enseignement (UGTM), du Syndicat national de l’enseignement (FDT) et de la Fédération nationale de l’enseignement-Orientation démocratique (FNE).

«Lors de ces différentes rencontres, le principal point à l’ordre du jour était l’examen des modalités de l’annulation des suspensions ayant touché 545 enseignants et qui a entraîné la suspension des salaires des concernés. Chose qui a suscité un sentiment de tristesse et de solidarité chez les autres enseignants qui regrettent la situation de leurs collègues et espèrent qu’une solution sera trouvé dans les plus brefs délais», explique M. Ghmimat.

Dans cette optique, le responsable syndical a précisé que deux solutions ont été proposées par le secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale en vue de résoudre le problème des suspensions. La première consiste à transférer les dossiers des enseignants suspendus aux conseils disciplinaires relevant des Académies régionales pour examen. Cette instance pourra par la suite statuer dans chaque dossier. La deuxième solution consistera à créer 12 commissions régionales, à savoir une commission au niveau de chaque AREF, laquelle sera présidée par le directeur de l’Académie et regroupera des représentants des cinq syndicats les plus représentatifs ainsi qu’un représentant du service des ressources humaines. Ainsi, chaque commission examinera les dossiers des enseignants relevant du périmètre d’intervention de leur Académie.

Mais ces deux propositions semblent ne pas faire l’unanimité au sein des cinq centrales syndicales qui ont réservé un accueil tiède à cette initiative. La Fédération nationale de l’enseignement-Orientation démocratique, quant à elle, a rejeté en bloc les deux solutions proposées, appelant à une réintégration directe et sans conditions des enseignants suspendus.

Il convient de rappeler que le ministère de l’Éducation nationale a procédé depuis le début du mois de janvier à la suspension temporaire du travail de 545 enseignants. Le ministère avait justifié cette décision par l’implication des enseignants concernés dans des actes constituant des fautes professionnelles graves. Il leur reproche notamment d’avoir incité à la violence et l’intimidation des enseignants non-grévistes. Il leur reproche également d’avoir fait obstruction au fonctionnement normal des établissements scolaires et leur manquement aux obligations

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