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Enseignement supérieur : le PPS dénonce une réforme «sans dialogue»

Réuni le 2 septembre à Casablanca, le bureau politique du Parti du progrès et du socialisme (PPS) a vivement critiqué le projet de loi 59.24 sur l’enseignement supérieur, accusant le gouvernement d’imposer une réforme sans réelle concertation.

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Adopté en Conseil du gouvernement le 28 août 2025, le projet de loi 59.24 vise à réorganiser en profondeur l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, en remplaçant progressivement la loi 01-00. Présenté comme un levier de «modernisation» par l’Exécutif, le texte mise sur le renforcement de la gouvernance, l’amélioration de la performance des universités et la promotion de la recherche. Mais dès son annonce, la réforme a déclenché une vague de critiques. Syndicats, coordinations étudiantes et professionnels du secteur dénoncent une absence de dialogue en amont et s’alarment de ce qu’ils perçoivent comme un recul de l’université publique, tant sur le plan de l’autonomie que de l’égalité d’accès.

Dans un communiqué publié à l’issue de sa réunion hebdomadaire, le PPS dénonce une démarche «exclusiviste» de la part du gouvernement, qui aurait choisi de faire passer un texte structurant sans impliquer les premiers concernés, notamment le Syndicat national de l’enseignement supérieur (SNEsup). Une méthode qui, selon le parti, alimente les inquiétudes d’une réforme imposée «par le haut» et de plus en plus contestée sur le terrain.
Pour Youssef Kouari, membre du bureau politique du PPS et cadre au sein du SNEsup, le projet de loi 59.24 illustre une volonté de reconfigurer l’université marocaine selon une logique marchande. «Cette réforme est pensée à 60% pour s’adapter à l’enseignement supérieur privé», estime-t-il. Il critique également la composition des futurs conseils consultatifs, qui réduirait, selon lui, le rôle des enseignants au sein des instances décisionnelles. «Elle ne garantit en rien l’indépendance politique, financière et académique des universités», ajoute-t-il.
Exemple à l’appui, il cite la situation de l’Université Hassan II de Casablanca où «les différentes comités, pédagogiques et culturels sont privés de ressources suffisantes, ce qui nuit directement aux conditions de formation des étudiants.» Le parti attire particulièrement l’attention sur deux mesures controversées : l’élargissement du «temps aménagé» des cours du soir ou du week-end dans les universités publiques, mais payants et la sélection en master sur dossier, sans concours, ce qui risque, selon lui, d’accroître les inégalités. Sur la formation continue, M. Kouari dénonce une privatisation rampante déguisée. «Faire porter aux individus le coût de leur montée en compétences est injuste. Il vaudrait mieux mettre en place des contrats-programmes entre le ministère, les institutions et les entreprises», insiste-t-il.
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