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Grèves dans les Facultés de médecine : les étudiants en pharmacie veulent mener leur combat à part

Depuis la fin de la semaine dernière, les étudiants en pharmacie multiplient les sit-in devant les Facultés de médecine et de pharmacie pour appeler le ministère à traiter leur dossier revendicatif séparément de celui des étudiants en médecine et en médecine dentaire. Une démarche qui pourrait augurer des premières fissures dans le mouvement de protestation que mènent les futurs professionnels de la santé depuis 4 mois.

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Assistera-t-on bientôt aux premières discordances dans le mouvement de protestation que mènent les étudiants en médecine et en pharmacie depuis plus de 4 mois contre la détérioration de leurs conditions de formation ? S’il est difficile d’apporter une réponse tranchée à cette question, des indices montrent que la cohésion et l’esprit de solidarité ayant caractérisé ce mouvement depuis son lancement sont sérieusement menacés.



Car c’est la première fois depuis le démarrage des grèves que les étudiants en pharmacie haussent le ton pour exiger des deux ministères de tutelle que leur dossier soit traité séparément de celui des étudiants en médecine. Les futurs pharmaciens ont organisé, vendredi dernier, un sit-in devant la Faculté de médecine de Casablanca, suivi d’un deuxième organisé mardi à la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat. Lors des deux manifestations, ils ont appelé le ministère à plancher sérieusement sur leurs doléances qui «restent indépendantes de celles formulées par les étudiants en médecine et en médecine dentaire».

Les étudiants en pharmacie ont des revendications différentes

«Les étudiants en pharmacie sont une minorité au sein des Facultés de médecine. Leur nombre ne dépasse pas 1.700 étudiants sur les 23.000 que comptent les Facultés de médecine. Ayant des revendications différentes de celles des étudiants en médecine, ils ne cachent plus leur disposition à rompre leur mouvement de protestation si le ministère décide de relancer le dialogue, d’autant plus qu’ils ne sont pas concernés par la suppression de la septième année de formation, qui constitue le principal point de discorde entre les étudiants en médecine et le ministère de tutelle», déclare une étudiante en pharmacie qui a préféré garder l’anonymat.

Selon la même étudiante, le ministère de l’Enseignement supérieur s’était déjà réuni le 23 février dernier avec les représentants des étudiants en pharmacie et avait formulé un certain nombre de propositions qui auraient pu aboutir si le département de M. Miraoui n’avait pas refusé de sanctionner cette rencontre par un procès-verbal contenant les propositions formulées. Cette attitude n’était pas de nature à dissiper la défiance des futurs pharmaciens qui ont décidé par conséquent de poursuivre leur mouvement de protestation.

La qualité de la formation universitaire en jeu

S’agissant des principales revendications des étudiants en pharmacie, elles portent essentiellement sur la relance du dialogue avec le ministère autour de l’amélioration de la qualité de la formation, surtout après l’augmentation actée du nombre des étudiants inscrits dans cette branche qui a quasiment doublé au cours des deux dernières années. Les étudiants appellent également le département de tutelle à mettre en place un cahier pédagogique relatif à la réforme du troisième cycle de pharmacie et au renforcement des stages programmés à la cinquième année.

«La hausse du nombre des étudiants ne s’est pas accompagnée d’un renforcement des structures de formation ni de l’acquisition du matériel nécessaire pour la conduite des travaux pratiques, ce qui se répercute sur la qualité de la formation et pourra créer des lacunes dans les compétences acquises. Il en est de même pour les stages dont bénéficient les étudiants en pharmacie inscrits en cinquième année et qui restent insuffisants pour qu’ils puissent parfaire leur formation», conclut la même étudiante.
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