Le Matin : En quoi la réforme actuelle du système national de santé, notamment celle de l’AMO, marque-t-elle une rupture avec les dispositifs antérieurs ?
Jaafar Heikel : La refonte actuelle de notre système de santé ne constitue pas une simple réforme. Nous avons connu plusieurs réformes de notre système de santé depuis l’indépendance. Ce à quoi nous assistons aujourd’hui est une véritable refonte.
D’ailleurs, le Discours de S.M. le Roi Mohammed VI, en juillet 2018 à l’occasion de la Fête du Trône a été très clair à ce sujet. Le Souverain a appelé à «une restructuration globale et profonde des programmes et des politiques nationales d’appui et de protection sociale...»
Cette transformation s’est imposée face aux nouveaux défis, démographiques, épidémiologiques, socio-économiques, et, j’oserais dire, humains que connaît le Maroc sous la Direction éclairée de Sa Majesté. Il s’agit de faire en sorte que ce secteur fondamental, celui de la santé, devienne un levier central du développement socio-économique et humain.
Pourquoi cette refonte est-elle nécessaire ?
Parce que l’accessibilité aux soins, l’équité, les ressources humaines, les systèmes d’information, les modes de financement, et surtout la couverture sanitaire universelle, n’étaient pas à la hauteur des besoins et aspirations de la population marocaine. Je rappelle qu’il y a seulement vingt ans, à peine 15% de la population bénéficiaient d’une couverture sanitaire, c’est-à-dire d’une assurance maladie permettant un accès aux soins, sans devoir supporter des dépenses de santé excessives. Le problème ne résidait pas tant dans l’accès aux structures, qui a toujours été libre dans le secteur public comme privé, mais plutôt dans la capacité à payer les services, dont le coût restait élevé, même dans le secteur public, en raison de certains frais, souvent inabordables pour les populations les plus pauvres et les plus vulnérables. C’était là un enjeu majeur.
Le deuxième enjeu concernait la qualité des soins, donc la nécessité de moderniser les infrastructures, aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé.
Le troisième enjeu, tout aussi crucial, portait sur les ressources humaines en santé : médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes, infirmiers, etc. Le capital humain est au cœur de toute politique de santé efficace. Renforcer sa qualité et sa disponibilité est donc indispensable pour répondre aux besoins croissants de la population.
C’est pour toutes ces raisons que cette refonte était indispensable. Et pour qu’elle puisse réellement aboutir, il est fondamental qu’elle soit adéquatement financée. Car, en fin de compte, même avec les meilleures intentions et des objectifs ambitieux, notamment en matière d’équité rien ne pourra se concrétiser sans un financement solide.
Or, malgré une augmentation très significative du budget de l’État au cours des 15 dernières années, celui-ci reste insuffisant face à la dépense nationale de santé, qui s’élevait, selon les derniers comptes nationaux de santé de 2022, à environ 81 milliards de dirhams. Sur ce total, le citoyen contribue encore directement à hauteur de 38%, et si l’on inclut les contributions indirectes, ce chiffre grimpe à 52%, ce qui représente aujourd’hui une charge lourde pour les ménages.
Quels impacts concrets la refonte du système de santé aura-t-elle sur les citoyens marocains ?
Déjà, le simple fait d’avoir une assurance maladie obligatoire améliore l’accès aux soins. C’est une évidence. Les déterminants de l’accès aux services de santé sont multiples : géographiques bien sûr, mais aussi liés à la confiance, aux moyens disponibles, et surtout à la capacité financière des citoyens.
Disposer d’une assurance maladie qui prend en charge une partie des dépenses est donc un levier essentiel pour faciliter cet accès. Ainsi, cette refonte jouera un rôle majeur, d’une part, pour garantir un accès plus équitable et plus large aux soins, et d’autre part, pour améliorer la qualité des services de santé, qu’ils soient préventifs ou curatifs. Cela ne signifie pas que les services actuels ne sont pas de qualité, mais qu’il est nécessaire de renforcer cette qualité. Comment ? Par un investissement accru de l’État dans la remise à niveau des infrastructures, tant ambulatoires (centres de santé) qu’hospitalières.
Un autre aspect fondamental de cette refonte concerne le parcours de soins du patient, qui sera amélioré grâce à des structures mieux équipées et organisées.
Ensuite, un troisième pilier essentiel est celui, encore une fois, des ressources humaines. Il s’agit de former davantage de professionnels de santé : médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes, infirmiers, techniciens, administratifs, etc. Cette formation, qu’elle soit publique ou privée, a un coût que l’État s’engage à financer pour la partie publique. Plus on forme de façon adaptée et nouvelle de professionnels, plus ils seront disponibles, compétents et productifs, ce qui renforcera in fine la performance du système de santé.
Le quatrième pilier clé est la digitalisation du système de santé, une véritable nouveauté. Elle permettra de collecter des données sanitaires fiables afin de mieux orienter les décisions politiques et médicales. Jusqu’à présent, nous manquions de données, tant dans le secteur public que, surtout, dans le privé.
Le Maroc est actuellement en train de bâtir un système d’information sanitaire intégré et national, qui permettra de mieux comprendre la situation épidémiologique du pays ; analyser l’évolution des maladies et leur pronostic et adapter les politiques de santé aux besoins réels de la population.
Enfin, un autre aspect fondamental que cette réforme apporte est celui de la gouvernance du système de santé, aux niveaux national et régional.
Au niveau national, cela passe par la création d’instances telles que la Haute Autorité de santé ; l’Agence du médicament et l’Agence du sang.
Au niveau régional, ce sont les Groupements sanitaires territoriaux qui seront mis en place. Ces nouvelles structures permettront au ministère de la Santé, en tant que tutelle, de mieux définir les politiques de santé, de mieux les suivre, les coordonner et les évaluer et surtout, de rapprocher les services de santé du citoyen, dans une approche de santé de proximité, à la fois préventive et curative.
Tout cela, sans que l’État n’abandonne son rôle régalien, celui de définir les politiques publiques, d’évaluer leur impact, de soutenir leur mise en œuvre et de demeurer le principal financeur du système de santé.
L’objectif est clair : réduire la charge financière supportée par le citoyen, qui atteint aujourd’hui 52% des dépenses globales de santé (directes et indirectes). L’ambition est de ramener cette part à 25%, conformément aux recommandations internationales, notamment celles de l’Organisation mondiale de la santé.
C’est tout cela qui est actuellement en chantier au Maroc. Il est donc essentiel de comprendre que cette refonte va véritablement changer les choses. Il ne s’agit pas seulement d’un projet sanitaire, mais d’un projet sociétal. Ce changement doit se faire avec pragmatisme et intelligence sociale, en mobilisant le maximum de compétences pour l’élaboration et, surtout, pour la mise en œuvre. Les textes de loi sont là, ils ont été votés et publiés. L’enjeu, désormais, est dans l’application concrète, dans la gouvernance, dans la modernisation des infrastructures, dans la formation des ressources humaines, et dans la digitalisation du système.
Il ne suffit pas d’avoir la volonté, elle est là. Il ne suffit pas que le gouvernement donne des orientations, il l’a fait. Il faut maintenant les moyens, le calendrier, et les conditions nécessaires à la mise en œuvre.
Ce projet est crucial et fondamental pour le pays. C’est l’un des chantiers les plus importants de ces 25 dernières années qui va transformer en profondeur la vie des Marocains, améliorer leur santé, sauver des vies, et poser les fondations d’un développement harmonieux, socio-économique et humain. Et c’est cela, à mon sens, l’enjeu majeur.
Y a-t-il des priorités ?
Oui, clairement. Les priorités ne concernent pas seulement la mise en œuvre, comme je l’ai déjà mentionné, mais surtout un point essentiel : la mobilisation des ressources humaines avec des termes de référence clairs pour chaque mission dans ce vaste chantier. C’est un enjeu crucial et fondamental.
Beaucoup de choses ont déjà été réalisées: Les budgets ont été débloqués, Les objectifs définis, Les grandes orientations fixées, Et l’arsenal juridique mis en place. Maintenant, il faut des femmes et des hommes pour mettre en œuvre toutes les dimensions de cette refonte. Et il faut aussi avoir le recul et le pragmatisme nécessaires, sans oublier la neutralité bienveillante, afin de faire au mieux pour que ces personnes en charge portent ce projet avec efficacité, au profit de l’atteinte des objectifs de santé.
Il est indispensable de définir des termes de référence précis pour chaque niveau de responsabilité, afin que chacun des acteurs impliqués puisse et sache clairement ce qu’il doit faire pour contribuer à l’atteinte des objectifs de cette refonte. Et quand on parle de femmes et d’hommes, il ne s’agit pas uniquement des postes de haut niveau, notamment les présidents, les directeurs généraux ou les cadres dirigeants, mais de tous les échelons : de la personne qui assure les soins, qu’ils soient préventifs ou curatifs, à celle qui veille à l’hygiène, à celle qui accueille les patients, jusqu’au manager général ou au responsable de structure. À tous ces niveaux, il est impératif de choisir des personnes motivées, engagées et dotées non seulement de compétences techniques et humaines, mais aussi d’intelligence sociale, pour accompagner ce chantier d’envergure. Car encore une fois, ce n’est pas un simple projet de santé, c’est un projet de société.
C’est ainsi que notre pays pourra continuer à rayonner sur la scène internationale, renforcer sa place de leader en coopération Sud-Sud dans le domaine de la santé, et démontrer que le Maroc est capable de porter un modèle médico-économique performant.
Jaafar Heikel : La refonte actuelle de notre système de santé ne constitue pas une simple réforme. Nous avons connu plusieurs réformes de notre système de santé depuis l’indépendance. Ce à quoi nous assistons aujourd’hui est une véritable refonte.
D’ailleurs, le Discours de S.M. le Roi Mohammed VI, en juillet 2018 à l’occasion de la Fête du Trône a été très clair à ce sujet. Le Souverain a appelé à «une restructuration globale et profonde des programmes et des politiques nationales d’appui et de protection sociale...»
Cette transformation s’est imposée face aux nouveaux défis, démographiques, épidémiologiques, socio-économiques, et, j’oserais dire, humains que connaît le Maroc sous la Direction éclairée de Sa Majesté. Il s’agit de faire en sorte que ce secteur fondamental, celui de la santé, devienne un levier central du développement socio-économique et humain.
Pourquoi cette refonte est-elle nécessaire ?
Parce que l’accessibilité aux soins, l’équité, les ressources humaines, les systèmes d’information, les modes de financement, et surtout la couverture sanitaire universelle, n’étaient pas à la hauteur des besoins et aspirations de la population marocaine. Je rappelle qu’il y a seulement vingt ans, à peine 15% de la population bénéficiaient d’une couverture sanitaire, c’est-à-dire d’une assurance maladie permettant un accès aux soins, sans devoir supporter des dépenses de santé excessives. Le problème ne résidait pas tant dans l’accès aux structures, qui a toujours été libre dans le secteur public comme privé, mais plutôt dans la capacité à payer les services, dont le coût restait élevé, même dans le secteur public, en raison de certains frais, souvent inabordables pour les populations les plus pauvres et les plus vulnérables. C’était là un enjeu majeur.
Le deuxième enjeu concernait la qualité des soins, donc la nécessité de moderniser les infrastructures, aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé.
Le troisième enjeu, tout aussi crucial, portait sur les ressources humaines en santé : médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes, infirmiers, etc. Le capital humain est au cœur de toute politique de santé efficace. Renforcer sa qualité et sa disponibilité est donc indispensable pour répondre aux besoins croissants de la population.
C’est pour toutes ces raisons que cette refonte était indispensable. Et pour qu’elle puisse réellement aboutir, il est fondamental qu’elle soit adéquatement financée. Car, en fin de compte, même avec les meilleures intentions et des objectifs ambitieux, notamment en matière d’équité rien ne pourra se concrétiser sans un financement solide.
Or, malgré une augmentation très significative du budget de l’État au cours des 15 dernières années, celui-ci reste insuffisant face à la dépense nationale de santé, qui s’élevait, selon les derniers comptes nationaux de santé de 2022, à environ 81 milliards de dirhams. Sur ce total, le citoyen contribue encore directement à hauteur de 38%, et si l’on inclut les contributions indirectes, ce chiffre grimpe à 52%, ce qui représente aujourd’hui une charge lourde pour les ménages.
Quels impacts concrets la refonte du système de santé aura-t-elle sur les citoyens marocains ?
Déjà, le simple fait d’avoir une assurance maladie obligatoire améliore l’accès aux soins. C’est une évidence. Les déterminants de l’accès aux services de santé sont multiples : géographiques bien sûr, mais aussi liés à la confiance, aux moyens disponibles, et surtout à la capacité financière des citoyens.
Disposer d’une assurance maladie qui prend en charge une partie des dépenses est donc un levier essentiel pour faciliter cet accès. Ainsi, cette refonte jouera un rôle majeur, d’une part, pour garantir un accès plus équitable et plus large aux soins, et d’autre part, pour améliorer la qualité des services de santé, qu’ils soient préventifs ou curatifs. Cela ne signifie pas que les services actuels ne sont pas de qualité, mais qu’il est nécessaire de renforcer cette qualité. Comment ? Par un investissement accru de l’État dans la remise à niveau des infrastructures, tant ambulatoires (centres de santé) qu’hospitalières.
Un autre aspect fondamental de cette refonte concerne le parcours de soins du patient, qui sera amélioré grâce à des structures mieux équipées et organisées.
Ensuite, un troisième pilier essentiel est celui, encore une fois, des ressources humaines. Il s’agit de former davantage de professionnels de santé : médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes, infirmiers, techniciens, administratifs, etc. Cette formation, qu’elle soit publique ou privée, a un coût que l’État s’engage à financer pour la partie publique. Plus on forme de façon adaptée et nouvelle de professionnels, plus ils seront disponibles, compétents et productifs, ce qui renforcera in fine la performance du système de santé.
Le quatrième pilier clé est la digitalisation du système de santé, une véritable nouveauté. Elle permettra de collecter des données sanitaires fiables afin de mieux orienter les décisions politiques et médicales. Jusqu’à présent, nous manquions de données, tant dans le secteur public que, surtout, dans le privé.
Le Maroc est actuellement en train de bâtir un système d’information sanitaire intégré et national, qui permettra de mieux comprendre la situation épidémiologique du pays ; analyser l’évolution des maladies et leur pronostic et adapter les politiques de santé aux besoins réels de la population.
Enfin, un autre aspect fondamental que cette réforme apporte est celui de la gouvernance du système de santé, aux niveaux national et régional.
Au niveau national, cela passe par la création d’instances telles que la Haute Autorité de santé ; l’Agence du médicament et l’Agence du sang.
Au niveau régional, ce sont les Groupements sanitaires territoriaux qui seront mis en place. Ces nouvelles structures permettront au ministère de la Santé, en tant que tutelle, de mieux définir les politiques de santé, de mieux les suivre, les coordonner et les évaluer et surtout, de rapprocher les services de santé du citoyen, dans une approche de santé de proximité, à la fois préventive et curative.
Tout cela, sans que l’État n’abandonne son rôle régalien, celui de définir les politiques publiques, d’évaluer leur impact, de soutenir leur mise en œuvre et de demeurer le principal financeur du système de santé.
L’objectif est clair : réduire la charge financière supportée par le citoyen, qui atteint aujourd’hui 52% des dépenses globales de santé (directes et indirectes). L’ambition est de ramener cette part à 25%, conformément aux recommandations internationales, notamment celles de l’Organisation mondiale de la santé.
C’est tout cela qui est actuellement en chantier au Maroc. Il est donc essentiel de comprendre que cette refonte va véritablement changer les choses. Il ne s’agit pas seulement d’un projet sanitaire, mais d’un projet sociétal. Ce changement doit se faire avec pragmatisme et intelligence sociale, en mobilisant le maximum de compétences pour l’élaboration et, surtout, pour la mise en œuvre. Les textes de loi sont là, ils ont été votés et publiés. L’enjeu, désormais, est dans l’application concrète, dans la gouvernance, dans la modernisation des infrastructures, dans la formation des ressources humaines, et dans la digitalisation du système.
Il ne suffit pas d’avoir la volonté, elle est là. Il ne suffit pas que le gouvernement donne des orientations, il l’a fait. Il faut maintenant les moyens, le calendrier, et les conditions nécessaires à la mise en œuvre.
Ce projet est crucial et fondamental pour le pays. C’est l’un des chantiers les plus importants de ces 25 dernières années qui va transformer en profondeur la vie des Marocains, améliorer leur santé, sauver des vies, et poser les fondations d’un développement harmonieux, socio-économique et humain. Et c’est cela, à mon sens, l’enjeu majeur.
Y a-t-il des priorités ?
Oui, clairement. Les priorités ne concernent pas seulement la mise en œuvre, comme je l’ai déjà mentionné, mais surtout un point essentiel : la mobilisation des ressources humaines avec des termes de référence clairs pour chaque mission dans ce vaste chantier. C’est un enjeu crucial et fondamental.
Beaucoup de choses ont déjà été réalisées: Les budgets ont été débloqués, Les objectifs définis, Les grandes orientations fixées, Et l’arsenal juridique mis en place. Maintenant, il faut des femmes et des hommes pour mettre en œuvre toutes les dimensions de cette refonte. Et il faut aussi avoir le recul et le pragmatisme nécessaires, sans oublier la neutralité bienveillante, afin de faire au mieux pour que ces personnes en charge portent ce projet avec efficacité, au profit de l’atteinte des objectifs de santé.
Il est indispensable de définir des termes de référence précis pour chaque niveau de responsabilité, afin que chacun des acteurs impliqués puisse et sache clairement ce qu’il doit faire pour contribuer à l’atteinte des objectifs de cette refonte. Et quand on parle de femmes et d’hommes, il ne s’agit pas uniquement des postes de haut niveau, notamment les présidents, les directeurs généraux ou les cadres dirigeants, mais de tous les échelons : de la personne qui assure les soins, qu’ils soient préventifs ou curatifs, à celle qui veille à l’hygiène, à celle qui accueille les patients, jusqu’au manager général ou au responsable de structure. À tous ces niveaux, il est impératif de choisir des personnes motivées, engagées et dotées non seulement de compétences techniques et humaines, mais aussi d’intelligence sociale, pour accompagner ce chantier d’envergure. Car encore une fois, ce n’est pas un simple projet de santé, c’est un projet de société.
C’est ainsi que notre pays pourra continuer à rayonner sur la scène internationale, renforcer sa place de leader en coopération Sud-Sud dans le domaine de la santé, et démontrer que le Maroc est capable de porter un modèle médico-économique performant.
