Menu
Search
Lundi 07 Octobre 2024
S'abonner
close
Lundi 07 Octobre 2024
Menu
Search
lock image Réservé aux abonnés

Incidents de Fnideq : les enseignements que le gouvernement doit tirer selon l’opposition

La tentative menée par des centaines de jeunes Marocains et d’autres nationalités, dimanche dernier, pour rejoindre la préside marocaine occupée de Sebta, a fait couler beaucoup d’encre et suscité des commentaires véhéments. Pour l’opposition parlementaire, le silence du gouvernement est inexplicable et ajoute au désarroi de l’opinion publique qui a été inondée d’informations aussi tendanceuses que difficilement vérifiables.

No Image
La tentative menée par des centaines de jeunes Marocains et d’autres nationalités, dimanche dernier, pour rejoindre la préside marocaine occupée de Sebta, a fait couler beaucoup d’encre et suscité des commentaires véhéments. Orchestrée suite à des appels anonymes lancés sur les réseaux sociaux, cette opération de migration irrégulière a été contrée par les forces de l’ordre. Mais si l’incident en soi n’est pas nouveau – des tentatives similaires avaient eu lieu par le passé –, c’est son caractère coordonné ainsi que les campagnes de médiatisation intense l’ayant accompagné qui suscitent nombre d’interrogations, au même titre que le mutisme du gouvernement qui laisse perplexe. Partant de là, plusieurs partis d’opposition sont montés au créneau, appelant à une analyse fine et lucide des événement de Fnideq. Que ce soit pour le Parti du progrès et du socialisme (PPS), le Mouvement populaire (MP) ou l’USFP, ces tentatives d’exode mettent en lumière une «crise profonde touchant la jeunesse marocaine et soulèvent des interrogations quant à l’efficacité des politiques publiques en la matière». Ces formations politiques ont fermement condamné le silence et l’inaction du gouvernement, tout en appelant à des mesures urgentes pour traiter les causes de cet incident, tout en tirant les enseignements qui s’imposent.

Pour le Mouvement populaire, il faut s’attaquer aux causes profondes



Ainsi, dans une question écrite adressée au porte-parole du gouvernement, le groupe parlementaire du Mouvement populaire à la Chambre des représentants a exprimé sa préoccupation face à l’absence de réaction de l’Exécutif. Il a notamment souligné le manque de communication et d’initiatives adéquates face à la vague de jeunes migrants qui a déferlé sur la ville de Fnideq, suite à un appel anonyme largement diffusé sur les réseaux sociaux. Ce silence du gouvernement a engendré la confusion dans l’opinion publique, qui a été submergée par un flot d’informations difficilement vérifiables, rendant difficile de distinguer entre les faits avérés et les fake news.

Le groupe Haraki a également relevé que l’incident, dont l’ampleur est sans précédent, remet en question les politiques publiques dédiées aux jeunes. «Cette crise nous interpelle tous et soulève des questions essentielles sur l’élaboration des politiques publiques destinées aux jeunes, dans toutes leurs dimensions», affirme-t-il. Ce mouvement migratoire, poursuit la même source, a terni l’image du pays, un fait amplifié par le silence assourdissant des médias publics et l’absence injustifiée de toute déclaration ou initiative officielle expliquant ce qui s’est passé.

Dans ce contexte, le MP a interpellé le Chef du gouvernement quant aux mesures urgentes à prendre pour établir la vérité sur les événements survenus à Fnideq. Il l’a également invité à clarifier la vision du gouvernement pour s’attaquer aux causes profondes qui incitent un nombre croissant de jeunes à migrer clandestinement. Le groupe parlementaire s’est aussi interrogé sur les alternatives envisagées pour élaborer de nouvelles politiques publiques susceptibles de favoriser l’intégration positive et efficace des jeunes dans les divers aspects de la vie publique et au sein de l’État social, en adéquation avec le nouveau modèle de développement.

PPS : le gouvernement doit revoir ses orientations



De son côté, le Parti du progrès et du socialisme a exprimé sa «vive inquiétude» face à l’incident, qui révèle une tendance préoccupante : un nombre croissant de jeunes aspirent à quitter leur pays, souvent pour des horizons incertains. Dans un communiqué publié le 19 septembre, le parti a également remis en question l’efficacité des politiques publiques visant les jeunes et leur intégration dans le processus de développement. Le PPS souligne que, malgré les progrès réalisés, notre pays doit intensifier ses efforts pour assurer des conditions de vie dignes à tous. À cet égard, le parti estime qu’une remise en question des orientations actuelles du gouvernement est indispensable. Ce dernier est appelé à écouter les aspirations de la société au lieu de «persister dans l’inaction politique et le silence assourdissant».

«Il est impératif de cesser de se vanter de réalisations économiques et sociales qui ne reflètent pas la réalité, marquée par une hausse des prix, des faillites d’entreprises, une augmentation sans précédent du chômage, ainsi qu’une incapacité à résoudre de nombreux problèmes sociaux. Il est également temps d’admettre le déni coupable face à la chute alarmante des taux de participation politique», déplore le PPS, qui appelle à l’instauration d’une nouvelle génération de réformes économiques, sociales et politiques. Ces réformes doivent garantir l’inclusion de tous les citoyens dans le processus de développement national, afin qu’ils puissent bénéficier équitablement de ses fruits. «Elles doivent également insuffler un nouvel élan démocratique à notre espace politique, ouvrir de nouvelles perspectives, restaurer la confiance, garantir la dignité et renforcer le sentiment d’appartenance à notre patrie, tout en favorisant l’appropriation de son projet sociétal», conclut le communiqué.

L’USFP déplore l’absence de toute communication officielle



Pour sa part, le groupe parlementaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) a appelé le président de la première Chambre à convoquer une réunion conjointe de la Commission de l’Intérieur et des collectivité territoriales, de l’habitat et de la politique de la ville, et de la Commission de la justice, de la législation et des droits de l’Homme. Cette réunion, à laquelle devraient assister les ministres de l’Intérieur et de la Justice, serait destinée à apporter des éclaircissements sur ces «événements malheureux» et sur la véracité des informations qui circulent sur les réseaux sociaux, mais aussi sur les mesures prises pour éviter que ce qui s’est passé ne se reproduise. Le groupe socialiste d’opposition ittihadi a déploré l’absence totale du gouvernement face à ces graves événements et l’absence de toute réaction de sa part, tant au niveau de la communication qu’au niveau de l’initiative, laissant l’opinion publique nationale en proie à une fatras d’informations peu crédibles, mais non démenties.
Lisez nos e-Papers
Nous utilisons des cookies pour nous assurer que vous bénéficiez de la meilleure expérience sur notre site. En continuant, vous acceptez notre utilisation des cookies.