Le Matin : La diplomatie algérienne a dénoncé dans un communiqué la «confiscation de sièges de ses représentations diplomatiques au Maroc» alors qu’il s’agit en fait d’une simple opération d’expropriation conforme aux règles, aux us et coutumes diplomatiques. Ce à quoi le Maroc a répondu par des preuves réfutant ces allégations. Quelles sont les motivations réelles de la démarche d’Alger ?
Talal Cherkaoui : L’approche de l’Algérie dans le conflit sur l’expropriation de biens à Rabat révèle une tactique de provocation délibérée et de diabolisation du Maroc, utilisée par Alger pour masquer ses propres échecs internes dans une mise en scène de distraction politique. Dans un contexte marqué par une crise économique et sociale aigüe, avec des pénuries flagrantes de produits de première nécessité comme le lait, le poisson et la viande, notamment à l’occasion de ce mois sacré du Ramadan, l’Algérie cherche désespérément à détourner l’attention de sa population des défaillances criantes de sa gouvernance et de son incapacité à adresser les crises de politiques publiques. Par une rhétorique agressive et infondée, elle vise à dépeindre le Maroc en ennemi, exploitant un sentiment nationaliste pour souder une unité factice face à des «menaces» extérieures.
Ce stratagème, révélateur d’un régime à bout de souffle, trahit une tentative pathétique de légitimation, où Alger préfère fomenter l’hostilité et attiser les tensions régionales plutôt que d’affronter avec courage et transparence les véritables problèmes qui rongent le pays. La décision inattendue de l’Algérie d’avancer la présidentielle de décembre 2024 à septembre, sans fournir de justification claire, soulève de profondes interrogations sur la dynamique politique interne et le mépris du régime envers le peuple algérien. Ces manœuvres ne font que souligner l’urgence pour l’Algérie de se regarder dans le miroir et d’entreprendre les réformes profondes tant attendues par ses citoyens, au lieu de se livrer à une politique de l’autruche, coûteuse et destructrice pour toute la région.
Pourtant ce sont les autorités algériennes qui avaient demandé l’expropriation de sièges appartenant à l’appareil diplomatique marocain à Alger en 2022, comme le prouvent des documents authentiques publiés par la presse. Quelles seront selon vous les conséquences du comportement de la diplomatie algérienne sur l’image et la crédibilité du pays ?
L’Algérie, dans sa gestion de l’affaire d’expropriation avec le Maroc, a révélé une incohérence flagrante, exposant une crise de crédibilité profonde pour la diplomatie algérienne. Cette crise n’est pas un phénomène nouveau, mais le résultat de l’accumulation de contradictions, de doubles discours et d’actions contestables de l’Algérie sur divers fronts internationaux. Les réactions disproportionnées de l’Algérie, en contradiction avec ses propres actions passées similaires, ne font qu’amplifier l’impression d’une diplomatie en déroute, cherchant à masquer ses échecs internes et diplomatiques. Cette situation, exacerbée par des tensions avec des acteurs clés tels que certains pays du Golfe ou encore le Mali, menace non seulement de détériorer ses partenariats stratégiques, mais aussi d’isoler davantage l’Algérie sur la scène internationale. La persistance de cette approche pourrait avoir des répercussions durables sur son influence régionale et globale, soulignant l’urgence pour l’Algérie d’adopter une ligne diplomatique plus cohérente et transparente.
Comment expliquez-vous cette obsession de l’Algérie à incriminer le Maroc, à tort ou à raison, dans ses échecs et à vouloir systématiquement le faire passer pour la partie qui manigance contre elle ?
L’obsession de l’Algérie à incriminer le Maroc dans ses échecs révèle une stratégie de diversion pour détourner l’attention de ses propres manquements. Plutôt que de s’attaquer aux véritables causes de sa crise économique et sociale, l’Algérie préfère entretenir l’idée de complots imaginaires orchestrés par le Maroc. Cette fixation sur le voisin, marquée par des accusations sans fondement et une politique d’hostilité systématique, témoigne d’une constance dans l’obsession algérienne qui s’étend depuis des décennies.
En choisissant d’investir dans un armement inutile plutôt que dans des infrastructures essentielles pour le bien-être de sa population, l’Algérie illustre une déconnexion totale des besoins réels de ses citoyens. Cette haine irrationnelle envers le Maroc, en ignorant les offres de coopération, expose un régime cherchant désespérément à masquer ses propres échecs en inventant un ennemi extérieur. Cette démarche algérienne de longue date contre le Maroc souligne la nécessité d’une introspection profonde pour sortir d’un cycle de défaite auto-infligée, illustrant ainsi l’urgence d’adopter une approche constructive pour un avenir commun prospère.
Quelles sont les autres formes et expressions d’hostilité manifestées par Alger à l’égard du Maroc depuis la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays ?
Le comportement de l’Algérie à l’égard du Maroc, depuis la rupture des relations diplomatiques, témoigne d’une hostilité croissante qui se manifeste de manière évidente à travers la manipulation médiatique et le soutien renforcé aux mouvements séparatistes, notamment le Polisario et désormais les soi-disant séparatistes rifains. Cette stratégie d’agression, loin d’être spontanée, semble être une politique délibérée de la part du régime algérien, marquée par une obsession malsaine envers le Maroc.
Premièrement, la manipulation médiatique s’illustre par le volume disproportionné de couverture négative du Maroc par l’Agence de presse algérienne (APS). L’APS a transformé ses plateformes en véritables outils de propagande, publiant plus de 4.500 articles négatifs sur le Maroc en deux ans, représentant plus de 60% de son contenu international, dépassant ainsi largement les normes journalistiques pour se muer en campagne de diffamation. Cette pratique ne se limite pas à l’APS, mais s’étend à la majorité des médias algériens, qui semblent obéir à des ordres supérieurs, transformant le paysage médiatique en une arène d’affrontements contre le Maroc.
Deuxièmement, le soutien aux séparatistes s’est intensifié, marquant une escalade dangereuse de l’ingérence algérienne dans la souveraineté territoriale du Maroc. En témoigne le financement et l’ouverture d’un bureau de «représentation» du soi-disant «Parti national rifain» par le régime algérien, une manœuvre visant à semer la discorde et à compromettre l’intégrité territoriale du Maroc. Cette action, loin d’être un acte isolé, s’inscrit dans la continuité des tentatives algériennes de soutenir le Polisario et d’autres mouvements séparatistes, notamment au Mali, dans une claire violation des principes de non-ingérence et du respect de l’intégrité territoriale des États, principes fondamentaux des relations internationales.
Ces actions hostiles ne se limitent pas à l’aspect médiatique et politique, mais s’étendent également à des mesures économiques comme l’interdiction des navires transitant par le Maroc, démontrant ainsi une volonté de nuire à tout ce qui est marocain, même au détriment des intérêts économiques et commerciaux régionaux. Une mesure aussitôt retirée suite à une prise de conscience tardive des conséquences socio-économiques désastreuses de ces décisions sur la population algérienne.
Au niveau régional, l’Algérie est de plus en plus isolée. Elle a des problèmes avec les pays du Sahel, avec l’Espagne, avec le Maroc. Seules la Tunisie et la Mauritanie font exception pour le moment. Pourquoi selon vous ?
L’isolement régional croissant de l’Algérie peut être attribué à une série de décisions et d’actions diplomatiques malavisées qui ont exacerbé les tensions avec ses voisins et d’autres pays sur la scène internationale. Le régime dirigé par le duo Tebboune-Chengriha semble avoir adopté une approche diplomatique provocatrice, exacerbant les conflits plutôt que de chercher à les apaiser. La Tunisie et la Mauritanie font exception actuellement, mais ça ne saurait tarder, car concernant la Mauritanie, les projets entre l’Algérie et la Mauritanie, tels que le poste frontalier et la zone franche à Tindouf ainsi que la route Tindouf-Zouerate, illustrent parfaitement l’approche à courte vue et les ambitions démesurées d’Alger. Les investissements colossaux nécessaires pour de tels projets ne semblent pas être justifiés économiquement, comme le montre la faiblesse des échanges commerciaux actuels et le manque d’infrastructures de base et de marché potentiel à Tindouf. De plus, le fait que ces projets soient perçus comme des gestes politiques plutôt que des initiatives économiquement viables souligne une tendance de l’Algérie à privilégier l’image au détriment de la substance. Cette approche pourrait conduire à l’échec, rendant la coopération avec l’Algérie peu attrayante pour la Mauritanie, d’autant plus que cette dernière dispose déjà d’une zone franche à Nouadhibou, mieux située et avec un accès aux routes maritimes internationales.
Pour la Tunisie, le rapprochement avec l’Algérie s’avère être un calcul risqué et nuisible. Bien que les relations entre ces deux pays n’aient pas encore atteint le niveau de tension observé avec d’autres voisins de l’Algérie, l’engagement d’Alger dans les affaires tunisiennes et sa tentative d’influencer politiquement le pays soulèvent des préoccupations significatives. L’Algérie, cherchant à étendre son influence, pourrait impliquer la Tunisie dans son isolement régional croissant et ses conflits diplomatiques, compromettant ainsi la stabilité et les intérêts tunisiens. En alignant trop étroitement sa politique extérieure sur celle d’un régime algérien de plus en plus isolé, la Tunisie risque de se retrouver marginalisée au sein de la communauté internationale, ce qui pourrait affecter négativement ses propres intérêts stratégiques et économiques. De plus, la réputation de l’Algérie d’adopter une approche unilatérale et souvent conflictuelle dans ses relations internationales pourrait forcer la Tunisie à naviguer dans un environnement géopolitique encore plus complexe et instable.
La situation se complique davantage avec la tentative maladroite du régime algérien de créer un nouveau groupement maghrébin, avec la Tunisie, la Libye et la Mauritanie, en excluant le Maroc, une démarche qui non seulement a échoué, mais a également souligné l’incapacité de l’Algérie à jouer un rôle constructif dans l’intégration régionale. Cette tentative désespérée montre clairement la volonté d’Alger de pointer du doigt le Maroc comme un ennemi.
Selon vous, l’Initiative Royale visant à offrir un accès aux pays du Sahel sur l’Atlantique est-elle pour quelque chose dans la fébrilité des réactions algériennes contre le Maroc ?
L’Initiative Royale marocaine pour faciliter l’accès des pays du Sahel à l’océan Atlantique met en évidence certaines fébrilités de l’Algérie, principalement en raison de son potentiel à redéfinir les dynamiques géopolitiques et économiques régionales. Cette initiative est perçue comme un mouvement stratégique du Maroc pour renforcer son influence dans la région du Sahel, une zone où l’Algérie a historiquement cherché à maintenir un rôle dominant. En effet, l’initiative marocaine est vue comme une tentative de renforcer son influence et sa présence en Afrique, particulièrement dans le Sahel, une région que l’Algérie considère comme stratégiquement importante. En offrant aux pays du Sahel l’accès à ses infrastructures, le Maroc sape l’influence traditionnelle de l’Algérie dans la région.
L’Algérie voit d’un mauvais œil le dynamisme économique que l’Initiative Royale cherche à apporter au Sahel, en contraste avec une approche plus conservatrice ou statique de sa propre politique étrangère en Afrique. Le Maroc cherche à se poser comme un acteur clé de la transformation économique de l’Afrique, en promouvant le développement et la coopération Sud-Sud, ce qui remet en question le rôle traditionnel de l’Algérie. La fébrilité de l’Algérie peut donc être vue comme une réaction à la perspective de voir le Maroc gagner en influence dans une région stratégiquement importante, tout en offrant une alternative de développement et de coopération régionale qui contraste avec les approches traditionnelles.
L’Influence de l’Algérie recule de manière perceptible en Afrique et ses thèses ne font plus recette. Quelles sont les facteurs qui expliquent cela ?
Le recul perceptible de l’influence de l’Algérie en Afrique s’explique par une combinaison de facteurs internes et externes, marquant un échec à s’adapter aux dynamiques contemporaines du continent. Malgré de piètres tentatives, les stratégies algériennes se heurtent à des obstacles structurels profondément enracinés et à un manque de vision adaptée aux nouvelles exigences africaines.
Premièrement, l’économie algérienne, engoncée dans une dépendance aux hydrocarbures et entravée par une bureaucratie envahissante, peine à se projeter sur le continent africain. Les initiatives n’ont pas réussi à surmonter la rigidité du système bancaire et les restrictions sur les échanges de devises, ce qui entrave sévèrement l’investissement et l’exportation vers d’autres pays africains.
Deuxièmement, sur le plan diplomatique, l’Algérie a tenté de redéployer son influence en misant sur la sécurité et la médiation dans les conflits régionaux. Cependant, ces efforts semblent limités par les préoccupations sécuritaires liées à la stabilité de ses propres frontières et par un contexte régional instable.
Troisièmement, l’absence d’initiatives innovantes et le manque de leadership visionnaire ont empêché l’Algérie de se positionner comme un leader dans les domaines émergents. Pendant que d’autres acteurs, comme le Maroc, l’Égypte ou le Rwanda, déploient des stratégies ambitieuses pour adresser les défis du continent, l’Algérie reste en retrait, avec une approche plus conservatrice et moins adaptée aux besoins actuels de l’Afrique.
Talal Cherkaoui : L’approche de l’Algérie dans le conflit sur l’expropriation de biens à Rabat révèle une tactique de provocation délibérée et de diabolisation du Maroc, utilisée par Alger pour masquer ses propres échecs internes dans une mise en scène de distraction politique. Dans un contexte marqué par une crise économique et sociale aigüe, avec des pénuries flagrantes de produits de première nécessité comme le lait, le poisson et la viande, notamment à l’occasion de ce mois sacré du Ramadan, l’Algérie cherche désespérément à détourner l’attention de sa population des défaillances criantes de sa gouvernance et de son incapacité à adresser les crises de politiques publiques. Par une rhétorique agressive et infondée, elle vise à dépeindre le Maroc en ennemi, exploitant un sentiment nationaliste pour souder une unité factice face à des «menaces» extérieures.
Ce stratagème, révélateur d’un régime à bout de souffle, trahit une tentative pathétique de légitimation, où Alger préfère fomenter l’hostilité et attiser les tensions régionales plutôt que d’affronter avec courage et transparence les véritables problèmes qui rongent le pays. La décision inattendue de l’Algérie d’avancer la présidentielle de décembre 2024 à septembre, sans fournir de justification claire, soulève de profondes interrogations sur la dynamique politique interne et le mépris du régime envers le peuple algérien. Ces manœuvres ne font que souligner l’urgence pour l’Algérie de se regarder dans le miroir et d’entreprendre les réformes profondes tant attendues par ses citoyens, au lieu de se livrer à une politique de l’autruche, coûteuse et destructrice pour toute la région.
Pourtant ce sont les autorités algériennes qui avaient demandé l’expropriation de sièges appartenant à l’appareil diplomatique marocain à Alger en 2022, comme le prouvent des documents authentiques publiés par la presse. Quelles seront selon vous les conséquences du comportement de la diplomatie algérienne sur l’image et la crédibilité du pays ?
L’Algérie, dans sa gestion de l’affaire d’expropriation avec le Maroc, a révélé une incohérence flagrante, exposant une crise de crédibilité profonde pour la diplomatie algérienne. Cette crise n’est pas un phénomène nouveau, mais le résultat de l’accumulation de contradictions, de doubles discours et d’actions contestables de l’Algérie sur divers fronts internationaux. Les réactions disproportionnées de l’Algérie, en contradiction avec ses propres actions passées similaires, ne font qu’amplifier l’impression d’une diplomatie en déroute, cherchant à masquer ses échecs internes et diplomatiques. Cette situation, exacerbée par des tensions avec des acteurs clés tels que certains pays du Golfe ou encore le Mali, menace non seulement de détériorer ses partenariats stratégiques, mais aussi d’isoler davantage l’Algérie sur la scène internationale. La persistance de cette approche pourrait avoir des répercussions durables sur son influence régionale et globale, soulignant l’urgence pour l’Algérie d’adopter une ligne diplomatique plus cohérente et transparente.
Comment expliquez-vous cette obsession de l’Algérie à incriminer le Maroc, à tort ou à raison, dans ses échecs et à vouloir systématiquement le faire passer pour la partie qui manigance contre elle ?
L’obsession de l’Algérie à incriminer le Maroc dans ses échecs révèle une stratégie de diversion pour détourner l’attention de ses propres manquements. Plutôt que de s’attaquer aux véritables causes de sa crise économique et sociale, l’Algérie préfère entretenir l’idée de complots imaginaires orchestrés par le Maroc. Cette fixation sur le voisin, marquée par des accusations sans fondement et une politique d’hostilité systématique, témoigne d’une constance dans l’obsession algérienne qui s’étend depuis des décennies.
En choisissant d’investir dans un armement inutile plutôt que dans des infrastructures essentielles pour le bien-être de sa population, l’Algérie illustre une déconnexion totale des besoins réels de ses citoyens. Cette haine irrationnelle envers le Maroc, en ignorant les offres de coopération, expose un régime cherchant désespérément à masquer ses propres échecs en inventant un ennemi extérieur. Cette démarche algérienne de longue date contre le Maroc souligne la nécessité d’une introspection profonde pour sortir d’un cycle de défaite auto-infligée, illustrant ainsi l’urgence d’adopter une approche constructive pour un avenir commun prospère.
Quelles sont les autres formes et expressions d’hostilité manifestées par Alger à l’égard du Maroc depuis la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays ?
Le comportement de l’Algérie à l’égard du Maroc, depuis la rupture des relations diplomatiques, témoigne d’une hostilité croissante qui se manifeste de manière évidente à travers la manipulation médiatique et le soutien renforcé aux mouvements séparatistes, notamment le Polisario et désormais les soi-disant séparatistes rifains. Cette stratégie d’agression, loin d’être spontanée, semble être une politique délibérée de la part du régime algérien, marquée par une obsession malsaine envers le Maroc.
Premièrement, la manipulation médiatique s’illustre par le volume disproportionné de couverture négative du Maroc par l’Agence de presse algérienne (APS). L’APS a transformé ses plateformes en véritables outils de propagande, publiant plus de 4.500 articles négatifs sur le Maroc en deux ans, représentant plus de 60% de son contenu international, dépassant ainsi largement les normes journalistiques pour se muer en campagne de diffamation. Cette pratique ne se limite pas à l’APS, mais s’étend à la majorité des médias algériens, qui semblent obéir à des ordres supérieurs, transformant le paysage médiatique en une arène d’affrontements contre le Maroc.
Deuxièmement, le soutien aux séparatistes s’est intensifié, marquant une escalade dangereuse de l’ingérence algérienne dans la souveraineté territoriale du Maroc. En témoigne le financement et l’ouverture d’un bureau de «représentation» du soi-disant «Parti national rifain» par le régime algérien, une manœuvre visant à semer la discorde et à compromettre l’intégrité territoriale du Maroc. Cette action, loin d’être un acte isolé, s’inscrit dans la continuité des tentatives algériennes de soutenir le Polisario et d’autres mouvements séparatistes, notamment au Mali, dans une claire violation des principes de non-ingérence et du respect de l’intégrité territoriale des États, principes fondamentaux des relations internationales.
Ces actions hostiles ne se limitent pas à l’aspect médiatique et politique, mais s’étendent également à des mesures économiques comme l’interdiction des navires transitant par le Maroc, démontrant ainsi une volonté de nuire à tout ce qui est marocain, même au détriment des intérêts économiques et commerciaux régionaux. Une mesure aussitôt retirée suite à une prise de conscience tardive des conséquences socio-économiques désastreuses de ces décisions sur la population algérienne.
Au niveau régional, l’Algérie est de plus en plus isolée. Elle a des problèmes avec les pays du Sahel, avec l’Espagne, avec le Maroc. Seules la Tunisie et la Mauritanie font exception pour le moment. Pourquoi selon vous ?
L’isolement régional croissant de l’Algérie peut être attribué à une série de décisions et d’actions diplomatiques malavisées qui ont exacerbé les tensions avec ses voisins et d’autres pays sur la scène internationale. Le régime dirigé par le duo Tebboune-Chengriha semble avoir adopté une approche diplomatique provocatrice, exacerbant les conflits plutôt que de chercher à les apaiser. La Tunisie et la Mauritanie font exception actuellement, mais ça ne saurait tarder, car concernant la Mauritanie, les projets entre l’Algérie et la Mauritanie, tels que le poste frontalier et la zone franche à Tindouf ainsi que la route Tindouf-Zouerate, illustrent parfaitement l’approche à courte vue et les ambitions démesurées d’Alger. Les investissements colossaux nécessaires pour de tels projets ne semblent pas être justifiés économiquement, comme le montre la faiblesse des échanges commerciaux actuels et le manque d’infrastructures de base et de marché potentiel à Tindouf. De plus, le fait que ces projets soient perçus comme des gestes politiques plutôt que des initiatives économiquement viables souligne une tendance de l’Algérie à privilégier l’image au détriment de la substance. Cette approche pourrait conduire à l’échec, rendant la coopération avec l’Algérie peu attrayante pour la Mauritanie, d’autant plus que cette dernière dispose déjà d’une zone franche à Nouadhibou, mieux située et avec un accès aux routes maritimes internationales.
Pour la Tunisie, le rapprochement avec l’Algérie s’avère être un calcul risqué et nuisible. Bien que les relations entre ces deux pays n’aient pas encore atteint le niveau de tension observé avec d’autres voisins de l’Algérie, l’engagement d’Alger dans les affaires tunisiennes et sa tentative d’influencer politiquement le pays soulèvent des préoccupations significatives. L’Algérie, cherchant à étendre son influence, pourrait impliquer la Tunisie dans son isolement régional croissant et ses conflits diplomatiques, compromettant ainsi la stabilité et les intérêts tunisiens. En alignant trop étroitement sa politique extérieure sur celle d’un régime algérien de plus en plus isolé, la Tunisie risque de se retrouver marginalisée au sein de la communauté internationale, ce qui pourrait affecter négativement ses propres intérêts stratégiques et économiques. De plus, la réputation de l’Algérie d’adopter une approche unilatérale et souvent conflictuelle dans ses relations internationales pourrait forcer la Tunisie à naviguer dans un environnement géopolitique encore plus complexe et instable.
La situation se complique davantage avec la tentative maladroite du régime algérien de créer un nouveau groupement maghrébin, avec la Tunisie, la Libye et la Mauritanie, en excluant le Maroc, une démarche qui non seulement a échoué, mais a également souligné l’incapacité de l’Algérie à jouer un rôle constructif dans l’intégration régionale. Cette tentative désespérée montre clairement la volonté d’Alger de pointer du doigt le Maroc comme un ennemi.
Selon vous, l’Initiative Royale visant à offrir un accès aux pays du Sahel sur l’Atlantique est-elle pour quelque chose dans la fébrilité des réactions algériennes contre le Maroc ?
L’Initiative Royale marocaine pour faciliter l’accès des pays du Sahel à l’océan Atlantique met en évidence certaines fébrilités de l’Algérie, principalement en raison de son potentiel à redéfinir les dynamiques géopolitiques et économiques régionales. Cette initiative est perçue comme un mouvement stratégique du Maroc pour renforcer son influence dans la région du Sahel, une zone où l’Algérie a historiquement cherché à maintenir un rôle dominant. En effet, l’initiative marocaine est vue comme une tentative de renforcer son influence et sa présence en Afrique, particulièrement dans le Sahel, une région que l’Algérie considère comme stratégiquement importante. En offrant aux pays du Sahel l’accès à ses infrastructures, le Maroc sape l’influence traditionnelle de l’Algérie dans la région.
L’Algérie voit d’un mauvais œil le dynamisme économique que l’Initiative Royale cherche à apporter au Sahel, en contraste avec une approche plus conservatrice ou statique de sa propre politique étrangère en Afrique. Le Maroc cherche à se poser comme un acteur clé de la transformation économique de l’Afrique, en promouvant le développement et la coopération Sud-Sud, ce qui remet en question le rôle traditionnel de l’Algérie. La fébrilité de l’Algérie peut donc être vue comme une réaction à la perspective de voir le Maroc gagner en influence dans une région stratégiquement importante, tout en offrant une alternative de développement et de coopération régionale qui contraste avec les approches traditionnelles.
L’Influence de l’Algérie recule de manière perceptible en Afrique et ses thèses ne font plus recette. Quelles sont les facteurs qui expliquent cela ?
Le recul perceptible de l’influence de l’Algérie en Afrique s’explique par une combinaison de facteurs internes et externes, marquant un échec à s’adapter aux dynamiques contemporaines du continent. Malgré de piètres tentatives, les stratégies algériennes se heurtent à des obstacles structurels profondément enracinés et à un manque de vision adaptée aux nouvelles exigences africaines.
Premièrement, l’économie algérienne, engoncée dans une dépendance aux hydrocarbures et entravée par une bureaucratie envahissante, peine à se projeter sur le continent africain. Les initiatives n’ont pas réussi à surmonter la rigidité du système bancaire et les restrictions sur les échanges de devises, ce qui entrave sévèrement l’investissement et l’exportation vers d’autres pays africains.
Deuxièmement, sur le plan diplomatique, l’Algérie a tenté de redéployer son influence en misant sur la sécurité et la médiation dans les conflits régionaux. Cependant, ces efforts semblent limités par les préoccupations sécuritaires liées à la stabilité de ses propres frontières et par un contexte régional instable.
Troisièmement, l’absence d’initiatives innovantes et le manque de leadership visionnaire ont empêché l’Algérie de se positionner comme un leader dans les domaines émergents. Pendant que d’autres acteurs, comme le Maroc, l’Égypte ou le Rwanda, déploient des stratégies ambitieuses pour adresser les défis du continent, l’Algérie reste en retrait, avec une approche plus conservatrice et moins adaptée aux besoins actuels de l’Afrique.