«L’argent public ne se distribue pas, il se mérite.» Par cette formule, Karim Zidane, ministre délégué à l’Investissement, a posé d’emblée le cadre d’un échange où chaque mot pesait son poids de responsabilité. En effet, l’invité de «Nabd Al Omk», a été interpellé sur la gestion des aides publiques et a tenu à clarifier la position du gouvernement concernant les subventions destinées aux cliniques privées. Ces aides, a-t-il précisé, n’ont à ce jour fait l’objet d’aucun versement, leur attribution restant conditionnée par des critères stricts de performance et d’équité.
Au-delà du dossier, le ministre a réaffirmé une ligne de conduite : celle d’une gouvernance qui fait de la transparence non un art du discours, mais une exigence de légitimité. Dans un climat social traversé par le doute, il prône une action publique jugée non à ses promesses, mais à la constance de ses actes.
Au-delà du dossier, le ministre a réaffirmé une ligne de conduite : celle d’une gouvernance qui fait de la transparence non un art du discours, mais une exigence de légitimité. Dans un climat social traversé par le doute, il prône une action publique jugée non à ses promesses, mais à la constance de ses actes.
Les subventions aux cliniques privées : le principe avant la dépense
Plus qu’un débat technique, la question des subventions aux cliniques privées engage la notion même d’équité dans l’usage de l’argent public. Karim Zidane a tenu à en préciser les contours : aucune aide n’a, à ce jour, été versée, les dossiers restant à l’étude dans le cadre du Pacte national pour l’investissement. Parmi les sept cliniques ayant déposé une demande, une seule a signé un accord, «sans percevoir le moindre dirham», a-t-il indiqué, en insistant sur le fait que le décaissement n’interviendra qu’après vérification du respect des engagements pris, création d’emplois, conformité sanitaire et implantation dans les territoires où le déficit médical demeure préoccupant. «Nous n’interdisons à personne d’investir, mais le soutien de l’État ne va qu’à ceux qui servent l’intérêt collectif», a-t-il ajouté, rappelant que le gouvernement n’a pas vocation à accompagner toutes les initiatives, mais à soutenir celles qui répondent à un besoin réel et produisent un impact tangible sur la société.
Dans cette perspective, la carte sanitaire nationale jouera un rôle déterminant : elle fixera, région par région, les priorités en matière d’infrastructures et de services de santé, afin que l’investissement public ne se concentre plus dans les zones déjà pourvues, mais irrigue celles demeurées à la marge. L’objectif, affirme-t-il, est limpide : faire de l’appui financier un instrument d’équilibre territorial, capable de replacer la politique de santé dans une logique d’aménagement équitable du pays.
Dans cette perspective, la carte sanitaire nationale jouera un rôle déterminant : elle fixera, région par région, les priorités en matière d’infrastructures et de services de santé, afin que l’investissement public ne se concentre plus dans les zones déjà pourvues, mais irrigue celles demeurées à la marge. L’objectif, affirme-t-il, est limpide : faire de l’appui financier un instrument d’équilibre territorial, capable de replacer la politique de santé dans une logique d’aménagement équitable du pays.
La méthode : de la transparence à la redevabilité
Au-delà du seul dossier des cliniques, Karim Zidane a défendu une méthode : celle d’une gouvernance où la transparence précède la décision et où la redevabilité devient la condition même de l’action publique. «Toute aide doit être justifiée, contrôlée et orientée vers l’intérêt collectif», a-t-il souligné, estimant que la rigueur n’est pas une posture, mais une exigence démocratique. Dans cette logique, il insiste sur l’importance d’un cadre clair : la mise en place de mécanismes de contrôle indépendants, l’obligation de vérifier avant de verser et la volonté d’expliquer avant d’arbitrer. Une discipline que le ministre présente comme un gage de crédibilité : «Le citoyen doit pouvoir comprendre comment l’argent public est dépensé, et au profit de qui».
De fil en aiguille, le propos s’élargit à une réflexion sur la légitimité du politique. Pour Karim Zidane, la confiance ne naît ni des discours ni des slogans, mais de la traçabilité des actes : «La transparence n’est pas un exercice de communication, c’est une responsabilité devant le citoyen», dit-il. Ainsi, la méthode qu’il décrit n’est pas seulement administrative : elle se veut éthique et opératoire à la fois, fondée sur un principe simple, rendre compte, c’est déjà gouverner.
De fil en aiguille, le propos s’élargit à une réflexion sur la légitimité du politique. Pour Karim Zidane, la confiance ne naît ni des discours ni des slogans, mais de la traçabilité des actes : «La transparence n’est pas un exercice de communication, c’est une responsabilité devant le citoyen», dit-il. Ainsi, la méthode qu’il décrit n’est pas seulement administrative : elle se veut éthique et opératoire à la fois, fondée sur un principe simple, rendre compte, c’est déjà gouverner.
L’investissement comme levier d’équilibre et d’emploi
Poursuivant son raisonnement, Karim Zidane a replacé la question des aides dans une perspective plus large : celle du Pacte national pour l’investissement, présenté comme le socle stratégique de la relance économique. Ce dispositif, rappelle-t-il, vise à canaliser l’effort public vers plusieurs secteurs prioritaires – l’industrie, les énergies renouvelables, le tourisme, l’artisanat, la santé ou encore l’agroalimentaire – tout en accordant une place centrale aux petites et moyennes entreprises, considérées comme le premier maillon de la croissance réelle. «L’investissement n’est pas une dépense, c’est un engagement envers l’avenir», souligne le ministre, mettant en avant l’importance d’un accompagnement cohérent et durable : appui financier, simplification administrative et suivi de proximité à travers les Centres régionaux d’investissement.
«Le dispositif actuellement déployé permet un soutien pouvant atteindre 30% du montant investi pour les TPE et PME, sous forme de subvention non remboursable, assorti d’un accompagnement technique destiné à garantir la viabilité des projets», précise-t-il. Au fil des dix réunions de la Commission nationale de l’investissement, quelque 250 projets ont été validés, représentant plus de 414 milliards de dirhams d’engagements et la création potentielle de près de 179.000 emplois. Mais au-delà des chiffres, le ministre évoque un effet d’entraînement : «Chaque grand projet en appelle d’autres. Quand un investisseur s’installe, il crée un écosystème autour de lui – fournisseurs, sous-traitants, formation, mobilité».
«Le dispositif actuellement déployé permet un soutien pouvant atteindre 30% du montant investi pour les TPE et PME, sous forme de subvention non remboursable, assorti d’un accompagnement technique destiné à garantir la viabilité des projets», précise-t-il. Au fil des dix réunions de la Commission nationale de l’investissement, quelque 250 projets ont été validés, représentant plus de 414 milliards de dirhams d’engagements et la création potentielle de près de 179.000 emplois. Mais au-delà des chiffres, le ministre évoque un effet d’entraînement : «Chaque grand projet en appelle d’autres. Quand un investisseur s’installe, il crée un écosystème autour de lui – fournisseurs, sous-traitants, formation, mobilité».
La santé, entre urgence et réforme structurelle
Abordant la question du système de santé, Karim Zidane a reconnu la profondeur du malaise exprimé à travers les récentes protestations, tout en rappelant les efforts entrepris pour en corriger les causes. Dans cet esprit, il cite notamment la situation du centre hospitalier d’Agadir, devenue le symbole d’un service public sous tension. «Nous ne pouvons accepter que de telles tragédies se reproduisent. C’est un devoir moral avant d’être politique», a-t-il déclaré, rendant hommage aux victimes et soulignant la nécessité de réformer en profondeur plutôt que d’intervenir à chaud.
Selon lui, l’action du ministre de la Santé, entre déplacements sur le terrain, audits des structures et décisions immédiates, s’inscrit dans une logique double : répondre à l’urgence sans détourner l’attention du chantier de fond. Car, rappelle-t-il, la réforme sanitaire a déjà été amorcée depuis un an, à travers une restructuration administrative et financière du secteur, la mise à niveau des hôpitaux régionaux et une hausse significative du budget alloué à la santé. «Les résultats se verront dans la durée», concède-t-il, reconnaissant la difficulté d’un système longtemps fragilisé par des retards accumulés. Cette temporalité, dit-il, ne relève pas de la lenteur, mais de la construction durable : celle d’un modèle capable d’assurer à chaque citoyen un accès équitable aux soins.
Selon lui, l’action du ministre de la Santé, entre déplacements sur le terrain, audits des structures et décisions immédiates, s’inscrit dans une logique double : répondre à l’urgence sans détourner l’attention du chantier de fond. Car, rappelle-t-il, la réforme sanitaire a déjà été amorcée depuis un an, à travers une restructuration administrative et financière du secteur, la mise à niveau des hôpitaux régionaux et une hausse significative du budget alloué à la santé. «Les résultats se verront dans la durée», concède-t-il, reconnaissant la difficulté d’un système longtemps fragilisé par des retards accumulés. Cette temporalité, dit-il, ne relève pas de la lenteur, mais de la construction durable : celle d’un modèle capable d’assurer à chaque citoyen un accès équitable aux soins.
Jeunesse : de la colère à la confiance
Revenant sur le climat social, Karim Zidane a reconnu que la jeunesse exprimait moins une colère qu’un besoin d’écoute et de considération. «La colère des jeunes n’est pas une menace, c’est une interpellation légitime», a-t-il affirmé, en invitant à lire ce mouvement non comme une rupture, mais comme une demande de sens et de participation.
Selon lui, le dialogue ne doit plus être ponctuel, mais structuré, pour permettre à chaque génération d’apporter sa part à la construction du pays. Il cite en exemple les initiatives lancées en collaboration avec les ministères de l’Enseignement supérieur et de l’Emploi, destinées à accompagner les startups, les projets innovants et les jeunes entrepreneurs. «Il faut créer des passerelles, non des barrières. La jeunesse veut être associée, pas rassurée», résume-t-il, appelant à refonder le lien entre l’État et les jeunes sur la confiance et la reconnaissance mutuelle.
Cette ouverture s’inscrit dans la continuité d’un discours de méthode : replacer l’action publique dans le réel, donner des preuves avant des promesses, et faire de la participation un levier de stabilité. Ainsi, à mesure que les tensions s’expriment, le ministre voit dans cette parole jeune non une défiance, mais une exigence de cohérence, celle d’un pays qui change et veut comprendre la direction qu’il prend.
Selon lui, le dialogue ne doit plus être ponctuel, mais structuré, pour permettre à chaque génération d’apporter sa part à la construction du pays. Il cite en exemple les initiatives lancées en collaboration avec les ministères de l’Enseignement supérieur et de l’Emploi, destinées à accompagner les startups, les projets innovants et les jeunes entrepreneurs. «Il faut créer des passerelles, non des barrières. La jeunesse veut être associée, pas rassurée», résume-t-il, appelant à refonder le lien entre l’État et les jeunes sur la confiance et la reconnaissance mutuelle.
Cette ouverture s’inscrit dans la continuité d’un discours de méthode : replacer l’action publique dans le réel, donner des preuves avant des promesses, et faire de la participation un levier de stabilité. Ainsi, à mesure que les tensions s’expriment, le ministre voit dans cette parole jeune non une défiance, mais une exigence de cohérence, celle d’un pays qui change et veut comprendre la direction qu’il prend.
La confiance comme horizon
En filigrane de l’entretien, une même idée traverse les propos de Karim Zidane, qui a tenté tant bien que mal de réconcilier la parole publique avec la preuve, l’action gouvernementale avec la confiance citoyenne : la confiance n’est ni un acquis ni un slogan, mais une responsabilité qui se mérite et se prouve.
Interrogé sur le rythme du changement, il rappelle la succession des crises (pandémie, sécheresse, inflation) qui ont freiné les ambitions de départ sans en altérer la direction. «Nous avons connu des chocs durs, mais nous n’avons jamais dévié du cap», confie-t-il, soulignant que les réformes structurelles ne se mesurent pas à la rapidité de leur annonce, mais à la solidité de leurs effets.
Interrogé sur le rythme du changement, il rappelle la succession des crises (pandémie, sécheresse, inflation) qui ont freiné les ambitions de départ sans en altérer la direction. «Nous avons connu des chocs durs, mais nous n’avons jamais dévié du cap», confie-t-il, soulignant que les réformes structurelles ne se mesurent pas à la rapidité de leur annonce, mais à la solidité de leurs effets.
