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La formation des médecins urgentistes sera ramenée de 5 à 3 ans

Pour remédier au manque de médecins urgentistes au Maroc, le gouvernement a révélé son intention de réduire la durée de formation de 5 à 3 ans. L'annonce a été faite par Amin Tahraoui, ministre de la Santé. 

Le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Amin Tahraoui, a présenté les initiatives prévues par le gouvernement pour combler le déficit en personnel médical dans les services d’urgences à travers le Maroc. Cette déclaration a été faite lors de la discussion du budget sectoriel du ministère dans le cadre de la loi de finances 2025 devant les deux chambres du Parlement.

Un déficit chronique en ressources médicales

Selon le ministre, les services des urgences souffrent d’un manque structurel de personnel médical qualifié, notamment en médecine d’urgence, conformément aux normes établies dans la carte sanitaire nationale. Actuellement, le Maroc compte seulement 595 médecins généralistes en médecine d’urgence, tandis que le nombre d’infirmiers et de techniciens de santé ne dépasse pas 7 842 professionnels.



Pour pallier ce déficit, le gouvernement envisage de réduire la durée de formation des médecins spécialisés en médecine d’urgence, passant de cinq à trois ans. Par ailleurs, il est prévu de réorganiser le parcours de soins afin d’atténuer la pression sur les services d’urgences. Ainsi, l’accès au système de santé se ferait prioritairement via un médecin généraliste ou un centre de santé, ce qui permettrait de désengorger les structures hospitalières.

Mise en place des Groupements Sanitaires Territoriaux

M. Tahraoui a également évoqué la mise en œuvre des Groupements Sanitaires Territoriaux (GST) suite à l’adoption de la loi correspondante. Ces entités auront pour mission d’élaborer et de mettre à jour la carte sanitaire régionale, en alignement avec les orientations nationales. Elles organiseront et réguleront les services d’urgences hospitalières ainsi que les urgences préhospitalières.

Chaque année, plus de 6 millions de personnes de tous âges et de toutes régions se rendent dans les services d’urgences des hôpitaux publics, selon le ministre. Pourtant, ces services fonctionnent avec seulement 10 % des ressources humaines hospitalières, bien qu’ils assument près de 50 % des activités des hôpitaux publics. Certains établissements, notamment les centres hospitaliers universitaires (CHU) et les hôpitaux régionaux, peuvent accueillir jusqu’à 700 patients par jour, ce qui exerce une forte pression sur le personnel.

Des efforts pour renforcer les ressources et les infrastructures

Le ministre a souligné que les médicaments utilisés en urgence reçoivent une attention particulière, étant classés comme essentiels. Ces médicaments sont achetés dans le cadre de contrats-cadres de trois ans, pour un montant annuel allant de 220 millions de dirhams en 2019 à 202 millions de dirhams en 2022.

Par ailleurs, de nouveaux centres hospitaliers et hôpitaux de proximité ont été récemment inaugurés, augmentant ainsi la capacité d’accueil des services d’urgences dans plusieurs régions. Cette dynamique sera renforcée par l’ouverture prochaine de nouveaux CHU et d’autres infrastructures hospitalières en cours de finalisation.

Le responsable gouvernemental a également annoncé une série de mesures pour moderniser les services d’urgences :
  • Réhabilitation des infrastructures selon les standards définis par le guide de référence des urgences médicales ;
  • Renforcement des ressources humaines et des équipements biomédicaux ;
  • Développement de la télémédecine, permettant une meilleure coordination entre les hôpitaux régionaux et les unités de proximité ;
  • Mise en place de protocoles de triage pour optimiser la prise en charge des patients en urgence.
Ces réformes vont permettre de répondre aux besoins croissants des citoyens en matière de soins d’urgence, tout en allégeant la pression sur les professionnels de santé, souligne le ministre.
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