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La grève dans les Facultés de médecine tourne à la guerre d’usure

Les étudiants en médecine et en pharmacie reprennent de plus belle leur mouvement de protestation. Après une période de trêve «accordée» au ministère de l’Enseignement supérieur pour relancer le dialogue et après le report de la marche de la «Résilience» qui était prévue le 25 avril, ils sont revenus à la charge en organisant un sit-in lundi sur l’emblématique place Bab El Had au centre-ville de Rabat. Ce sit-in, qui était étroitement encadré par les forces de l’ordre, empêchant les protestataires de se diriger vers le siège du ministère de la Santé via le boulevard Mohammed V, a connu la participation des étudiants des sixième et septième années, qui ont décidé également de boycotter les stages au sein des CHU les 6 et 7 mai.

Ph : Saouri
Ph : Saouri
Le bras de fer entre le ministère de l’Enseignement supérieur et les étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie n’est pas près de prendre fin. Après avoir décidé de reporter la marche prévue le 25 avril en signe de bonne volonté et pour créer un climat propice au dialogue, ces futurs professionnels de la santé se sont rendus à l’évidence : ils sont désormais engagés dans une guerre d’usure qu’il envisagent de mener jusqu’au bout. Partant de là, ils ont entrepris d’organiser une marche hier qui devait prendre le départ de Bab El Had pour se terminer devant le siège du ministère de la Santé, en passant par le boulevard Mohammed V. Seulement, la présence des forces de l’ordre a empêché ces étudiants de quitter le point de départ. Du coup, ils étaient obligés d’observer leur sit-in de protestation sur la Place Bab El Had.



Les milliers de manifestants qui ont investi cette espace mythique de la capitale ont scandé des slogans dénonçant les «conditions déplorables de leur formation et l’absence de toute volonté de dialogue chez le gouvernement». «Le gouvernement déclare qu’il ne souhaite pas que le scénario de l’année blanche se produise. Pourtant, il fait tout pour que ce scénario se concrétise. Les deux départements (Santé et Enseignement supérieur, NDLR) ont totalement coupé les canaux de dialogue et refusent de reprendre les négociations. Cette attitude hautaine ne fera qu’envenimer la situation et provoquer de nouvelles tensions dans un secteur où la paix sociale demeure fragile», s’indigne un jeune étudiant en médecine avant de replonger dans la masse des protestataires.

Grève dans les Facultés de médecine : La vague de protestation fait tache d’huile

Justement, en l’absence de toute initiative de nature à faire entendre la voix de la raison, la tension ne fait que monter dans les Facultés de médecine et de pharmacie. C’est ce qui explique la décision des étudiants des sixième et septième années de médecine de boycotter les stages au niveau des Centres hospitaliers universitaires le 6 et le 7 mai, en guise de soutien à leurs collègues en grève depuis plus de quatre mois. Dans un communiqué publié en fin de semaine, la Commission nationale des étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie a indiqué que ce nouveau boycott intervenait suite au refus du ministère de l’Enseignement supérieur de relancer le dialogue, malgré les initiatives prises par les étudiants pour témoigner de leur bonne foi, notamment le report de la marche nationale du 25 avril dernier.

Dans cette atmosphère lourde, le spectre de l’année blanche n’a jamais été aussi proche. Pourtant, plus de flexibilité et de sagesse pourrait éviter ce scénario qui n’arrange personne. Ni les étudiants, ni les autorités de tutelle n’ont intérêt à ce que ce bras de fer perdure. Il y va de l’avenir de la réforme du secteur de la santé, pilier essentiel du projet de la généralisation de la protection sociale. Le coût à payer serait extrêmement élevé, comparé aux revendications des étudiants qui portent grosso modo sur l’amélioration des conditions de formation et sur plus de visibilité concernant la réforme des études de troisième cycle.
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