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La Marche verte, symbole d’un Royaume aspirant à la liberté et au progrès

Le peuple marocain célèbre, ce jeudi 6 novembre, le cinquantième anniversaire de la Marche Verte, jalon historique majeur dans le processus de parachèvement de l’intégrité territoriale du Royaume. Symbole intemporel de la cohésion indéfectible entre le Trône et le peuple, cette épopée glorieuse incarne l’unanimité du Maroc autour de ses constantes nationales et de ses valeurs sacrées. Elle demeure, à ce titre, la plus éclatante illustration du génie politique et de la clairvoyance de Feu Sa Majesté le Roi Hassan II, artisan visionnaire de cette initiative historique.

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Conscient des réalités politiques de l’époque et des équilibres géostratégiques régionaux et mondiaux, le Souverain avait opté pour l’organisation d’une Marche pacifique destinée à la récupération des provinces sahariennes alors sous occupation coloniale. Par cette initiative d’une audace exceptionnelle, le Maroc a non seulement recouvré son intégrité territoriale, mais il a également suscité l’admiration du monde entier, qui a salué en cet acte un modèle unique de résistance pacifique et d’attachement légitime à la souveraineté nationale.

Une marche pour traverser les frontières fictives
Le 50e anniversaire de la Marche Verte constitue une occasion solennelle de se remémorer, avec fierté et émotion, l’un des moments les plus glorieux de l’histoire contemporaine du Maroc. Ce jour-là, plus de 350.000 volontaires civils, venus des quatre coins du Royaume, ont convergé de manière organisée, pacifique et disciplinée vers le Sud, franchissant les frontières artificielles et hissant fièrement le drapeau national sur un territoire qui a toujours fait partie intégrante du Maroc.

Cette marée humaine a répondu spontanément à l’appel historique lancé le 16 octobre 1975 par Feu Sa Majesté le Roi Hassan II, appelant le peuple marocain à participer à la récupération des provinces sahariennes. Cet appel intervenait à la suite de l’avis rendu par la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye, qui confirmait l’existence de liens juridiques et d’allégeance entre les Sultans du Maroc et les tribus sahraouies. En reconnaissant que le Sahara n’avait jamais été une terra nullius – une terre sans maître – et qu’il existait bel et bien des «liens juridiques d’allégeance» entre ce territoire et le Royaume du Maroc, la CIJ validait la légitimité historique et juridique des revendications marocaines pour le recouvrement de ses territoires spoliés. Cet avis a ainsi constitué l’élément déclencheur d’une marche pacifique et exemplaire, qui allait sceller, dans les faits, la libération des provinces du Sud et l’unité retrouvée du territoire national.

«Le monde entier a reconnu que le Sahara était en notre possession depuis très longtemps, le monde entier a reconnu qu’il existait des liens entre le Maroc et le Sahara qui n’ont été altérés que par le colonisateur», avait indiqué le regretté Souverain, soulignant qu’«il ne nous reste donc qu’à entreprendre une marche pacifique du Nord au Sud pour nous rendre au Sahara et renouer avec nos frères». Après trois semaines de préparatifs minutieux, la Marche Verte fut lancée le 6 novembre 1975, dans un élan d’exaltation nationale et de parfaite symbiose entre le Trône et le peuple. Animés d’une foi inébranlable en Dieu et en la justesse de leur cause, 350.000 volontaires, dont 10% de femmes, ont répondu à l’appel historique de Feu Sa Majesté Hassan II avec un enthousiasme et une spontanéité exemplaires. Brandissant le Saint Coran et le drapeau national, ces marcheurs ont entamé une longue marche pacifique, symbole de patriotisme et de détermination collective. Lorsqu’ils ont franchi les frontières artificielles, l’émotion fut à son comble : les participants se sont prosternés en signe de gratitude et de remerciement envers Dieu, célébrant la réussite d’une épopée qui allait marquer à jamais la mémoire nationale.

Inscrite en lettres d’or dans l’histoire du Maroc, cette épopée a permis la libération du Sahara marocain du joug colonial et le parachèvement de l’intégrité territoriale du Royaume. Pour le peuple marocain, la commémoration de la Marche Verte demeure un symbole de fierté et une source d’inspiration pour la poursuite de l’édification d’un Maroc uni, moderne et solidaire. Par sa dimension politique et historique exceptionnelle, elle continue d’incarner la clairvoyance et le génie de son initiateur, Feu S.M. Hassan II, ce Roi unificateur qui, par la voie pacifique, réussit à faire hisser le drapeau national dans le ciel de Laâyoune, annonçant ainsi la fin de la présence coloniale et l’aube d’une ère nouvelle pour les provinces sahariennes du Royaume.

Cinq décennies d’édification sans relâche
Aujourd’hui, cinq décennies après cet événement mémorable, le Maroc poursuit la marche du progrès dans ses provinces du Sud récupérées, dans le même esprit de patriotisme et de dévouement aux valeurs sacrées de la Nation. En effet, les provinces sahariennes du Royaume connaissent sous le règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI une dynamique de développement sans précédent, comme le confirment les projets lancés et les chantiers qui s’ouvrent presque tous les jours pour faire de cette partie du Royaume un véritable pôle de croissance et un trait d’union entre le Maroc et sa profondeur africaine.

Les provinces sahariennes du Royaume récoltent aujourd’hui donc les fruits des efforts considérables déployés par les pouvoirs publics afin de permettre à ces territoires de rattraper le retard accumulé durant la période d’occupation espagnole. Car, faut-il le rappeler, l’État marocain est depuis 1975 le premier investisseur et le premier employeur dans les provinces du Sud. Les investissements consentis ciblent particulièrement les secteurs sociaux prioritaires. Cet effort dépasse de très loin les recettes tirées de l’exploitation des ressources minières et halieutiques de ces provinces. Depuis la récupération du Sahara, «pour chaque dirham des recettes de la région, le Maroc investit 7 dirhams dans son Sahara, dans le cadre de la solidarité entre ses régions et entre les enfants de la Patrie unie», tenait à préciser Sa Majesté le Roi dans un discours adressé à la Nation à l’occasion du 39e anniversaire de la Marche Verte, le 6 novembre 2014. Entre 1975 et 2013, le Maroc a investi près de 120 milliards de dirhams (environ 12 milliards de dollars) dans les infrastructures (administrations, communications et télécommunications, électricité et eau, éducation, logement, santé...), dans l’objectif de hisser le niveau de vie de la population afin qu’il atteigne celui des régions les plus développées.

Un nouveau modèle de développement pour le Sud
Cette dynamique de développement a franchi un nouveau palier depuis le discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à l’occasion du 40e anniversaire de la Marche Verte depuis la ville de Laâyoune. À cette occasion, le Souverain a posé les jalons du nouveau modèle de développement des trois régions du Sud, Laâyoune-Sakia El Hamra, Dakhla-Oued Eddahab et Gulemim-Oued Noun. Du coup, les provinces sahariennes du Royaume sont devenues un vaste chantier à ciel ouvert. Tous les secteurs économiques et sociaux sont concernés : infrastructures, pêche, immobilier, santé, emploi, enseignement... l’élan de développement est global.

«Aujourd’hui, plus de sept ans environ après le lancement de ce programme, et avec un taux d’engagement proche de 80% de l’enveloppe budgétaire allouée, Nous nous réjouissons des résultats positifs atteints», se félicitait Sa Majesté le Roi dans Son Discours à l’occasion du 47e anniversaire de la glorieuse Marche Verte (2022). Doté d’une enveloppe budgétaire de plus de 8 milliards de dollars, ce programme de développement intégré est conçu pour initier une véritable dynamique économique et sociale dans la région. Sa vocation est de stimuler, dans ces territoires, la création d’emplois, d’y assurer un climat propice à l’investissement, de les pourvoir en infrastructures et équipements qui leur sont nécessaires. «Ce projet ambitieux répond exactement aux préoccupations et aux attentes de la population des provinces du Sud. La responsabilité de superviser la réalisation des projets qui le composent incombe aux autorités locales et aux conseils élus», soulignait le Souverain dans son discours de 2022.

Des investissements étatiques massifs
La voie express Tiznit-Dakhla, le projet de stations d’énergie solaire et éolienne, le grand port Dakhla Atlantique, l’industrie de transformation des produits halieutiques, les terres agricoles aménagées et mis à la disposition de jeunes agriculteurs, les projets prévus dans les filières du phosphate, de l’eau et de l’assainissement... sont autant de chantiers majeurs qui ne manqueront pas de transfigurer la région et d’en faire un véritable pôle de prospérité et de développement digne des sacrifices sublimes consentis par le peuple marocain et ses Souverains pour la récupération de leurs provinces sahariennes. Grâce à ces investissements massifs, les provinces du Sud ont connu une croissance plus rapide que celle des autres régions du Maroc. Au cours de la période 2013-2019, leur taux de croissance moyen annuel a été de près de 6%, dépassant de loin le taux national (3,3%). Cela a permis de porter le PIB par habitant dans ces provinces à près de 50.000 dirhams par an en moyenne pour la période en revue, excédant très largement la moyenne nationale (30.000 dirhams). La région de Dakhla-Oued-Eddahab a le PIB annuel par habitant le plus élevé du Maroc (74.359 dirhams), devançant de 57% celui de la région de Casablanca-Settat, pourtant considérée comme le cœur battant de l’économie marocaine (47.322 dirhams).

Le développement économique des provinces du Sud n’a pas été que quantitatif. L’économie régionale s’est progressivement émancipée de l’exploitation des richesses naturelles au profit des activités tertiaires (services marchands et non marchands), qui ont créé plus de 64% de la richesse régionale au cours de cette période 2013-2019. Au-delà des efforts de développement socioéconomique, le Sahara marocain se trouve aujourd’hui au cœur d’une vision ambitieuse de toutes la zone sahélo-atlantique. L’enjeu est de faire des provinces sahariennes une locomotive de la croissance de la région et le centre névralgique de sa croissance économique. L’Initiative Royale visant à faciliter l’accès des pays du Sahel à l’océan atlantique illustre parfaitement cette ambition tout à fait légitime.

Aziz Rabbah : «La Marche verte, un patrimoine mémorielle que les jeunes doivent s’approprier»

Depuis la vaste étendue saharienne jusqu’aux artères animées des grandes villes marocaines, le fil de notre histoire tisse une conscience collective forte. Quand on évoque le Sahara marocain, on ne parle pas uniquement d’un territoire : on parle d’un héritage vivant, d’un ensemble de récits et de traditions qui forgent l’identité d’un Royaume. Dans cette perspective, la jeunesse joue un rôle central : elle est appelée à porter en elle cette mémoire, tout en la rendant pertinente pour le temps présent. Face à cet héritage vivant, Aziz Rabbah, ancien ministre et président fondateur de l’association «Al Mobadara : la Patrie d’abord et toujours», rappelle que le patrimoine est un moteur de fierté, de cohésion et de rayonnement pour le Maroc de demain. L’exemple de la Marche Verte, dit-il, en est la meilleure illustration.

Le patrimoine, pilier de l’identité et de la cohésion nationale

Au Maroc, le patrimoine matériel et immatériel n’a jamais été un simple témoin du passé : il incarne l’âme du Royaume et la continuité de son identité. Selon M. Rabbah, «Les Hautes Instructions Royales ont constamment souligné l’importance de sa préservation et de sa valorisation», rappelant la volonté constante des Institutions de protéger ce legs unique. À travers tout le territoire, des programmes ambitieux et des moyens considérables ont été déployés pour assurer sa sauvegarde et sa transmission.

Sa richesse se déploie, poursuit-il, «dans le temps, à travers les siècles, et dans l’espace, à travers toutes les régions du pays». Au-delà des frontières, ce patrimoine rayonne, notamment en Espagne et en Afrique, faisant du Maroc une référence incontournable pour les chercheurs, touristes et investisseurs fascinés par cette histoire plurielle. «Ce trésor national, insiste-t-il, doit devenir un instrument de préservation de notre identité, un vecteur d’expression de notre fierté, un ciment pour la cohésion nationale et un moteur de rayonnement civilisationnel», conclut-il, rappelant ainsi le rôle central du patrimoine dans le projet de civilisation marocain.

Préserver, valoriser, transmettre : un triptyque d’action

Pour Aziz Rabbah, la préservation du patrimoine ne saurait se limiter à la conservation : il doit être vivant, porté et transmis avec force et inspiration. Il plaide pour la numérisation des manuscrits, la création de musées thématiques, la sauvegarde des constructions historiques, ainsi que la relance de l’artisanat et des métiers traditionnels, afin que ces savoir-faire continuent de nourrir notre identité. Mais l’essentiel, souligne-t-il, réside dans l’investissement dans le champ de la connaissance et de la création. «Il faut développer de nouvelles filières universitaires, créer des facultés dédiées au patrimoine, introduire des programmes pédagogiques dans les écoles et encourager la production de jeux électroniques, de chansons, de films et de séries célébrant nos dynasties, nos sultans, nos érudits, nos artistes et nos explorateurs», affirme-t-il.

En vue de donner vie cet héritage mémoriel dont la Marche Verte est une composante majeur, il recommande également l’organisation de salons, de compétitions et de documentaires, autant d’initiatives capables de susciter l’intérêt et la curiosité des jeunes, tout en inscrivant la mémoire nationale dans le quotidien et la créativité des générations à venir.

Une mobilisation collective et une gouvernance nouvelle

La sauvegarde du patrimoine doit s’appuyer sur un réseau national d’historiens, de chercheurs et de spécialistes, chargé de coordonner les initiatives et d’assurer la cohérence des actions publiques. «Tous les secteurs concernés doivent converger vers cet objectif», insiste Aziz Rabbah, citant notamment l’éducation nationale, les affaires islamiques, les médias, la culture et la jeunesse. Ces institutions sont appelées à se moderniser, tant dans leurs contenus que dans leurs outils, afin de promouvoir de manière efficace les constantes du Royaume, dont l’unité nationale demeure la pierre angulaire. L’ancien ministre souligne également le rôle crucial de la société civile : «Les associations qui travaillent au service de la jeunesse, qu’elles soient politiques ou apolitiques, doivent être pleinement associées à cette dynamique», afin de créer un élan collectif autour de la préservation et de la valorisation du patrimoine.

Identité et modernité : l’équilibre fondateur de la personnalité marocaine

Abordant les défis contemporains, Aziz Rabbah insiste sur l’idée de dépasser la simple conservation du patrimoine pour élaborer un véritable programme d’encadrement des jeunes, avec des contenus attractifs et des moyens incitatifs. La génération actuelle est influencée par des courants et des outils hautement destructifs», souligne-t-il, rappelant l’urgence d’une approche intelligente et constructive permettant une transmission fluide et motivante du patrimoine. Pour concrétiser cette vision, Aziz Rabbah propose la création d’une Agence nationale pour la promotion du patrimoine, conçue comme un instrument stratégique pour mettre en œuvre une politique publique forte et cohérente. «Une Agence nationale de promotion du patrimoine pourrait devenir un véritable levier pour coordonner les efforts et mobiliser toutes les forces vives autour de notre héritage», affirme-t-il.

Indépendante des enjeux politiques, cette institution serait dotée de ressources humaines attachées aux valeurs nationales et de moyens à la hauteur de sa mission civilisationnelle. Elle associerait également les jeunes sélectionnés à l’élaboration et à la mise en œuvre des programmes, leur permettant de devenir à la fois acteurs et bénéficiaires de la valorisation du patrimoine marocain. «Il est essentiel que la jeunesse participe directement à ces programmes, afin de ressentir pleinement la responsabilité et la fierté de transmettre notre identité», insiste-t-il.

Il ne s’agit plus seulement de conserver un héritage, mais d’en faire une force d’avenir, capable de nourrir l’âme des générations à venir. «C’est un grand défi, dit Aziz Rabbah, qu’il faut relever avec sérieux, intelligence et passion. Car transmettre notre patrimoine, c’est prolonger notre marocanité, vivante, consciente et fière, jusque dans le cœur de notre jeunesse.»
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