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La politique socio-économique du gouvernement préoccupe l'USFP

Invité de «L’Info en Face», Mehdi Mezouari, membre du bureau politique de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), a livré un éclairage sur l’évolution récente des questions sociales et économiques dans le paysage politique marocain. L’entretien a mis en exergue, à la lumière du débat sur le PLF 2024, la manière dont des thématiques traditionnellement défendues par la gauche se retrouvent désormais investies par des partis de droite, tout en mettant en avant les inquiétudes concernant la gestion gouvernementale, la nécessité de prioriser l’emploi, la précarisation croissante de la classe moyenne et les enjeux cruciaux dans le domaine éducatif paralysé par la grève des enseignants.

Lors de son passage à l’émission «L’Info en Face», Mehdi Mezouari a affirmé que «les partis de droite, dont le Rassemblement national des indépendants (RNI), adoptent actuellement des idéologies qui, auparavant, ne figuraient pas dans leur référentiel politique. L’État social, historiquement au cœur des préoccupations de la gauche, est désormais capté par ces formations sans qu’elles en aient l’ADN ni la conviction nécessaire».

Une gestion gouvernementale préoccupante

Exprimant des réserves sur la mise en œuvre des politiques sociales par le gouvernement actuel, M. Mezouari a déclaré que «le chantier de l’État social est crucial et doit être mené avec conviction. Malheureusement, le gouvernement semble plus axé sur une gestion quotidienne que sur des réformes substantielles, conformément au nouveau modèle de développement».

Précarisation de la classe moyenne et priorités économiques

L’USFP attire l’attention sur l’ignorance persistante de la classe moyenne dans les politiques fiscales, souligne l’invité de L’Info en Face : «cette couche de la population est en voie de précarisation, et le gouvernement ne semble pas prendre en compte ses besoins en matière de pouvoir d’achat et de réformes fiscales adaptées».

Urgence sur les questions éducatives et de l’emploi

M. Mezouari insiste sur la nécessité de geler le décret sur le nouveau statut des enseignants pour apaiser les tensions et promouvoir un dialogue constructif : «nous relevons des dysfonctionnements dans la gestion de ce dossier, témoignant d’un malaise dans sa gouvernance par cette majorité gouvernementale. Il est impératif de revenir à la table des négociations pour apaiser les tensions et créer un climat de confiance».

En élargissant ses propos, M. Mezouari a abordé l’urgence d’une priorisation du débat sur l’emploi, alors que le chômage atteint le niveau record de 13,5%: «Les engagements du gouvernement concernant cette question et d’autres aspects économiques restent en suspens, en dépit des chiffres alarmants fournis par le HCP». Concernant la politique économique, M. Mezouari a critiqué le manque de clarté et d’orientation dans la gestion des subventions: «les subventions sont une opportunité, mais elles doivent être correctement dirigées pour soutenir le pouvoir d’achat des citoyens, et non pour enrichir des groupes économiques et des cartels».

En conclusion, Mehdi Mezouari souligne les préoccupations majeures de l’USFP concernant la politique sociale, économique et éducative du Maroc actuel. Il met en lumière l’urgence de réformes stratégiques et la nécessité d’une prise en compte plus attentive des couches sociales vulnérables pour instaurer un véritable changement au sein du pays.
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