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La course à la Commission de la justice compromet la reprise de la Chambre des représentants

Un bras de fer plutôt inattendu entre les principales forces d’opposition à la Chambre des représentants vient retarder le parachèvement des instances de l’Institution législative. Et pour cause, la présidence de la stratégique Commission de justice est âprement disputée par l’USFP et le Mouvement populaire. Une lutte qui menace d’affaiblir le poids de l’opposition face à une majorité numériquement forte. Dans une tentative de médiation, le PPS joue les bons offices, et l’issue de sa démarche pourrait être connue dès ce lundi. Le dénouement de ce différend est d’autant plus crucial que a reprise du travail normal en dépend.

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Le processus de mise en place des instances clés au sein de la Chambre des représentants est dans l’impasse. La pierre d’achoppement réside dans l’attribution de la présidence de la Commission de justice, de législation et des droits de l’Homme, un poste constitutionnellement dévolu à l’opposition.

Des divergences menaçant la cohésion des forces de l’opposition

Les deux principales forces d’opposition, l’Union socialiste des forces populaires (USFP), menée par Driss Lachgar, et le Mouvement populaire, conduit par Mohamed Ouzzine, se livrent à un bras de fer intense. Chacune des deux formations revendique mordicus son droit légitime à présider cette commission permanente hautement stratégique. Les deux partis ne lésinent pas sur les arguments pour appuyer leurs prétentions respectives. Du coup, le suspense demeure entier quant à l’issue de ce bras de fer entre forces de l’opposition et cela ralentit considérablement le parachèvement de la mise en place des structures parlementaires. Mais au-delà du fonctionnement normal de l’Institution législative, la rivalité entre les deux principales forces d’opposition risque surtout d’affaiblir davantage le poids politique de cette dernière, face à une majorité confortable de 268 députés sur les 395 que compte la Chambre des représentants (sans compter l’appui des 22 élus du groupe constitutionnel démocratique et social). En effet, l’opposition ne totalise que 95 sièges répartis entre l’USFP, le MP, le PPS et le PJD.

La difficile quête du compromis

Conscient des risques d’effritement engendrés par ces luttes intestines, le Parti du progrès et du socialisme (PPS) a jugé nécessaire de jouer les bons offices entre les deux formations rivales. «J’ai entrepris des contacts dans ce sens. Nous attendons le résultat de notre démarche et sur quoi elle va déboucher ce lundi 22 avril», a déclaré Nabil Benabdallah, le secrétaire général du PPS, qui tente d’apaiser les tensions et de trouver un terrain d’entente en vue de préserver l’unité et la cohésion de l’opposition parlementaire. Cette initiative vise, selon ses promoteurs, à éviter une fragilisation accrue de l’opposition qui peine déjà à remplir son rôle en tant que contre-pouvoir et force de proposition. «Mais je suis confiant», nous affirme le secrétaire général du PPS, Nabil Benabdallah, insistant sur l’importance cruciale de préserver la cohésion au sein des forces de l’opposition, notamment dans le contexte politique actuel. Mais cet optimisme contraste avec le blocage persistant et l’entêtement des deux principaux protagonistes. En effet, rien n’indique pour le moment que l’USFP et le Mouvement populaire soient disposés à faire des concessions permettant de surmonter cette impasse. «Il y a des prises de contact dans ce sens au niveau des directions des deux partis. Mais pour l’instant, il n’y a aucun changement de position», confirme Driss Sentissi, chef du groupe parlementaire haraki.

La pression de l’échéance pour dénouer la crise

«De toute façon, nous allons tenir une réunion de notre groupe parlementaire ce lundi 22 avril pour mettre en phase les dernières décisions», explique Driss Sentissi, soulignant l’importance de cette ultime concertation. Car à partir de 15 heures, les députés seront appelés à procéder aux élections permettant enfin le parachèvement complet des instances de la Chambre des représentants. Un pas indispensable pour permettre le lancement dans des conditions normales des travaux très attendus de la première Chambre. Et pour cause, l’un des premiers défis majeurs à relever sera d’accueillir le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, qui devrait présenter, en séance plénière commune aux deux Chambres du Parlement, un bilan d’étape détaillé de l’action gouvernementale. Une échéance cruciale qui ne pourra avoir lieu que lorsque la mise en place définitive des instances aura été définitivement bouclée.
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