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Driss Lachgar : pourquoi la place naturelle de l’USFP est dans le gouvernement

Alors que le gouvernement Akhannouch vient de franchir le cap du mi-mandat, le secrétaire général de l’USFP nourrit toujours l’espoir d’en faire partie. Driss Lachgar ne fait pas mystère du souhait du parti de la rose de prendre le train en marche de la majorité. Dans une nouvelle sortie médiatique, il a réaffirmé que la place de son parti était dans le gouvernement. M. Lachgar est par ailleurs revenu sur le cheminement de l’USFP depuis qu’il a quitté le gouvernement d’alternance en 2002 et sur le déclin du politique au profit du technocrate.

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Dans une nouvelle sortie médiatique du premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), Driss Lachgar a encore une fois affiché clairement son ambition de faire partie du gouvernement actuel en cas remaniement gouvernemental. Dans un entretien accordé au journal «Al-Araby Al-Jadeed» mardi dernier, le chef du parti de la rose a révélé, en réponse à une question sur une éventuelle possibilité pour l’USFP de participer au gouvernement en cas de remaniement ministériel, que «la place naturelle de l’Union est dans le gouvernement et non dans l’opposition, compte tenu des chantiers majeurs en vue, tels que la Coupe du monde 2030 ou encore la mise en œuvre du nouveau modèle de développement».

«La place naturelle de l’USFP est dans le gouvernement»

Pour étayer son point de vue, le responsable politique est allé d’ailleurs plus loin dans son raisonnement, estimant que les «formations politiques ont pour vocation de participer à la gestion des affaires publiques. Et tout parti qui estime que sa place par définition est dans l’opposition doit s’auto-dissoudre». C’est dans cette optique que M. Lachgar a exprimé la disposition de l’USFP à examiner toute offre qui lui serait soumise et à demeurer prête à intégrer le gouvernement. «Nous verrons simplement s’il est dans l’intérêt du pays de rejoindre le gouvernement ou de rester dans l’opposition», a-t-il précisé, rappelant que le remaniement ministériel à mi-mandat constituait une tradition qui a été instaurée par l’ancien Premier ministre Abderrahmane Youssoufi. Ce remaniement, a-t-il expliqué, peut prendre la forme d’un changement qui peut toucher les partis politiques formant la majorité gouvernementale ou se limiter à un changement partiel préservant la même composition de la majorité. Ceci étant, M. Lachgar a affirmé que son parti serait disposé à continuer à remplir pleinement son rôle de contrôle au sein l’opposition, si cette option lui était «imposée».

«Le RNI a choisi en 2021 des alliances étranges»

Revenant sur les circonstances de la formation du gouvernement en 2021, Driss Lachgar a confié qu’il s’attendait à ce que le chef du le Rassemblement national des indépendants fasse appel au Parti de l’Union socialiste après sa nomination par S.M. Roi en tant que Chef du gouvernement. Or Aziz Akhannouch a préféré recourir à des «alliances étranges, qui ont forcé l’USFP à se retrouver dans les rangs de l’opposition». Pourtant, le Chef du gouvernement avait déclaré, en présentant le bilan de mi-mandat de son gouvernement il y a quelques jours au Parlement, que le programme mis en œuvre par son Exécutif était bel et bien celui proposé par l’USFP ! «Aujourd’hui, j’appelle le Chef du gouvernement à ne pas mettre en œuvre le programme de notre formation politique, mais à adopter plutôt une véritable politique libérale et à œuvrer pour le développement d’une démocratie émergente qui veille à l’élargissement du cercle des droits et libertés individuels et collectifs et qui fasse preuve de libéralisme lorsqu’il s’agit de la réforme du Code de la famille», souligne-t-il.

Déclin des politiques au profit des technocrates

Questionné sur la perte d’influence et le déclin de popularité de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) depuis quelques années, Driss Lachgar a estimé que la perte de popularité n’était pas l’apanage de son parti, notant que la politique connaît actuellement un déclin global dans le monde entier. Pour lui, cette situation a été favorisée par la révolution numérique et l’influence des médias sociaux qui ont conféré une «nouvelle logique» à la politique. «Quand on observe ce qui se passe en France, par exemple, on se rend compte des mutations qui s’opèrent : désormais, c’est la structure technocratique qui a le dernier mot», a-t-il affirmé, ajoutant que les décisions sont prises par les cols blancs, qui sont devenus les véritables acteurs, au point de faire et défaire les responsables politiques. «On a vu comment de grands noms, de droite comme de gauche, ont chuté au profit de personnalités inconnues qui ont été amenées à gouverner».

Pour ce qui est du Maroc, le chef de l’USFP estime que les analystes politiques et les journalistes sont passéistes quelque part. «Ils sont séduits par tout ce qui est ancien. Et moi je ne suis pas partisan de cette approche», a-t-il indiqué. «Lorsque j’ai pris les rênes du parti en 2012, l’USFP était dans un état de suicide collectif. Depuis qu’on a quitté le gouvernement de l’alternance consensuelle en 2002, notre formation ne cesse de régresser. On a connu de grandes scissions. C’est pourquoi ma principale préoccupation a été depuis 2012 de préserver le parti. Et on a pu gérer cette phase avec patience et responsabilité», se remémore M. Lachgar, concluant que l’USFP est actuellement la formation la plus forte de l’opposition et qu’elle est un parti structuré. «On a tout ce qu’il faut pour jouer notre rôle aussi bien dans le gouvernement que dans l’opposition !» insiste-t-il.
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