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Ruptures de stocks, licences d’importation… l’Agence du médicament dévoile son plan d’urgence

En plein débat autour de la rupture de stocks de certains médicaments, notamment le Chlorure de potassium (KCl), l’Agence marocaine du médicament et des produits de santé (AMMPS) a présenté, ce mercredi devant la Commission des secteurs sociaux, un exposé détaillé sur l’état des stocks, les ruptures observées et les mesures prises. Face aux tensions et aux suspicions relayées par l’opposition, l’Agence a défendu une gestion « strictement réglementaire » et annoncé un plan d’urgence fondé sur des licences exceptionnelles d'importation, un suivi renforcé et une réorganisation structurelle.

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La polémique autour du Chlorure de potassium (KCl), indispensable en réanimation, anesthésie et chirurgie, a propulsé la question de la disponibilité des médicaments au cœur du débat politique. Face à cette situation, et conformément aux mécanismes prévus par l’article 131 du règlement intérieur de la Chambre des représentants, l’Agence marocaine du médicament et des produits de santé (AMMPS) a présenté un exposé exhaustif visant à clarifier les faits et dresser l’état réel du marché pharmaceutique national.

Le cas critique du KCl

Le KCl, dont la disponibilité est cruciale pour stabiliser les fonctions vitales des patients, est devenu le symbole de la controverse. L’opposition, notamment le MP, le PJD et le PPS, accuse l’Exécutif de possibles conflits d’intérêts liés à son importation. Une accusation fermement rejetée par le ministère de tutelle, qui assure que toutes les procédures se font « dans le strict respect de la loi ».



Devant les députés, l’Agence a rappelé que le marché du KCl est structurellement vulnérable, dépendant fortement de l’importation, sensible aux ruptures internationales et soumis à une demande hospitalière fluctuante. Elle a détaillé les causes réelles des tensions, confirmant que la rupture constatée provenait d’un retard d’approvisionnement, aggravé par des difficultés logistiques chez certains fournisseurs étrangers.

Ruptures de stocks, licences d’importation… l’Agence du médicament dévoile son plan d’urgence

Licences exceptionnelles d’importation : l’outil d’urgence activé

Pour éviter une pénurie prolongée, l’Agence a déclenché son mécanisme d’urgence :
  • délivrance accélérée de licences exceptionnelles d’importation,
  • diversification des sources d’approvisionnement,
  • autorisations temporaires pour des alternatives équivalentes.
L’Agence a insisté sur le fait que ces procédures, strictement encadrées, restent la seule réponse opérationnelle immédiate pour sécuriser les médicaments stratégiques soumis à tension.

Ruptures de stocks, licences d’importation… l’Agence du médicament dévoile son plan d’urgence





Au-delà de la gestion de crise, l’Agence souligne avoir amélioré son dispositif de suivi du marché :
  • un monitoring quotidien des niveaux de stock,
  • des alertes précoces lorsque les quantités disponibles deviennent insuffisantes,
  • l’obligation pour les industriels de signaler toute difficulté dans les 48 heures.
Un tableau de bord national, partagé avec les établissements hospitaliers, permet d’identifier rapidement les tensions et d’activer les mesures de substitution.

La présentation de l’Agence marocaine du médicament et des produits de santé a également mis en avant les axes plus structurels de la stratégie nationale du médicament :
  1. Encourager la production locale, notamment pour les injectables et les médicaments vitaux ;
  2. Renforcer la pharmacovigilance et la traçabilité pour garantir la qualité ;
  3. Accélérer les projets liés à la souveraineté pharmaceutique, en particulier dans les segments jugés sensibles ;
  4. Moderniser les procédures d’homologation et d’enregistrement pour réduire les délais d’arrivée des produits sur le marché.
L’AMMPS rappelle que le Maroc dispose déjà d’une industrie pharmaceutique avancée, mais que certains segments restent vulnérables aux ruptures mondiales ou à la sortie de fabricants étrangers de certaines molécules à faible rentabilité.
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