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L’année scolaire suspendue au sort des 530 enseignants sanctionnés

Les cinq centrales syndicales les plus représentatives se réunissent ce mardi avec les membres de la commission ministérielle tripartite pour mettre la dernière main au projet de décret relatif au statut unifié des fonctionnaires de l’Éducation nationale. Cette réunion intervient au moment où les Coordinations, toujours dans l’expectative, s’apprêtent à prendre une décision s’agissant de la trêve qu’elles ont observée ces dernières semaines pour permettre aux négociations entre gouvernement et syndicats de progresser dans un climat serein. Ayant joué un rôle central dans la mobilisation des grévistes, les Coordinations tiennent mordicus à ce que le ministère de l’Éducation nationale mette fin aux sanctions touchant quelque 530 enseignants suspendus. Pour elles, c’est la seule condition pour enterrer la hache de guerre.

Après deux semaines d’attente, les cinq centrales syndicales les plus représentatives ont reçu la version finale du décret relatif au statut unifié des fonctionnaires de l’Éducation nationale pour apporter les dernières observations avant sa soumission au Conseil du gouvernement pour adoption. Contacté par «Le Matin», le secrétaire général de la Fédération nationale de l’enseignement-Orientation démocratique, Abdellah Ghmimat, a déclaré que la réunion d’hier «se tient après que le ministère a transféré la version finalisée dudit décret au secrétariat général du gouvernement et au ministère de la Fonction publique pour examiner et fignoler la terminologie du texte. Le but est donc de recueillir le consensus autour de ce texte».

Cette nouvelle rencontre entre les syndicats et le ministère de l’Éducation nationale intervient dans un contexte d’apaisement relatif, puisque les grèves ayant paralysé le secteur durant plus de deux mois sont quasiment dépassées, mais sans que soit toutefois désamorcée la tension latente, en raison du maintien par le ministère des suspensions temporaires du travail qui ont touché plus de 530 enseignants.

Les centrales syndicales, qui avaient déjà sollicité le département de Benmoussa pour annuler cette décision au cours des deux réunions précédentes, demeurent optimistes et s’attendaient à une réponse favorable au cours de cette réunion, sachant que le département de tutelle avait conditionné lors des réunions précédentes l’annulation des suspensions par la présentation d’un engagement écrit par les enseignants en question dans lequel ces derniers attestent qu’ils ne prendront plus part à aucune forme de protestation, notamment les grèves. Une proposition qui a été rejeté par les syndicats qui avaient argué que les grèves demeuraient un droit garanti par la Constitution.

Les Coordinations elles, sont pour leur part dans l’expectative. Elles attendent les résultats de la rencontre entre le ministère et les syndicats pour prendre une décision : mettre fin définitivement aux grèves ou reprendre le mouvement de protestation. «Nous attendons les résultats de cette réunion, et notamment le point relatif aux suspensions, sachant que nous avons déjà arrêté les grèves en signe de bonne foi, mais nous sommes très peu optimistes quant à l’aboutissement de cette rencontre, car le ministère pouvait depuis plusieurs semaines procéder au versement des montants retenus des salaires des grévistes en gage de bonne volonté de sa part. Or il a choisi de poursuivre sa politique de bras de fer», affirme Abdelouahab Shimi, membre de la Coordination nationale du secteur de l’éducation dans une déclaration accordée au «Matin».

En tous cas, si les syndicats donnent leur aval, le projet de statut unifié pourra être soumis au Conseil du gouvernement pour examen et adoption au plus tard la semaine prochaine, ce qui clôturera trois mois de dialogue.
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