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Le gaz butane pèse lourd sur le budget de l’État, plus de 15 MMDH par an, selon Lekjaa

Le gaz butane représente encore une charge financière considérable pour l’État marocain. Selon Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget, la subvention annuelle allouée à cette source d’énergie domestique dépasse les 15 milliards de dirhams. En 2024, chaque bonbonne de 12 kg bénéficie d’un soutien moyen de 62 dirhams.

Alors que le gouvernement poursuit la réforme du système de compensation, le gaz butane reste un poste de dépense majeur pour les finances publiques. En réponse à une question parlementaire, le ministre délégué au Budget a dévoilé l’ampleur de la facture et a détaillé les mécanismes mis en place pour amortir son impact sur les foyers vulnérables.



Dans une réponse écrite adressée au groupe parlementaire de l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM), Fouzi Lekjaa souligne que la hausse des prix des bonbonnes de 3 kg et 12 kg — respectivement de 2,5 et 10 dirhams — n’a été appliquée qu’après la mise en œuvre du programme d’aide sociale directe, lancé en décembre 2023. Une période de transition de plus de quatre mois a été respectée afin de minimiser les effets sur les ménages modestes.

Un impact contenu grâce à l’aide ciblée

Les chiffres du Haut Commissariat au Plan confirment un impact limité de cette augmentation sur les foyers en situation de précarité. L’alourdissement des charges mensuelles ne dépasse pas 18 dirhams, soit à peine 3,6 % de l’aide minimale mensuelle (500 dirhams) versée dans le cadre du nouveau système d’appui direct.

Ce mécanisme d’aide directe a marqué un tournant dans la politique de redistribution du gouvernement. Ainsi, en 2024, une enveloppe de 25 milliards de dirhams a été mobilisée pour soutenir 3,9 millions de familles. Les montants octroyés varient de 500 à plus de 1.500 dirhams par mois, en fonction de la situation de chaque foyer. L’objectif est clair : remplacer un système de subvention généralisée, jugé inefficace et coûteux, par un dispositif plus équitable et ciblé.

En parallèle, rappelle Lekjaa, l’exécutif agit sur d’autres fronts pour contenir l’inflation, notamment dans le secteur agricole. Un budget global de 20 milliards de dirhams a été alloué aux campagnes agricoles 2022-2023 et 2023-2024. Un plan d’urgence est également prévu pour la saison 2024-2025 afin de garantir un approvisionnement régulier à des prix accessibles.

Parmi les mesures adoptées : exonération de la TVA et suspension des droits de douane sur l’importation d’animaux vivants (bovins, ovins, caprins, camélidés), de certaines viandes rouges, du riz brun et de l’huile d’olive. Le soutien à l’orge, aux aliments composés et aux engrais a également été maintenu pour renforcer la sécurité alimentaire.

Le responsable a noté également que l’ensemble de ces initiatives s’inscrit dans une vision d’équité budgétaire et de résilience sociale. Face à un contexte économique encore fragile, le gouvernement mise sur un ciblage intelligent des aides et une stabilité des filières pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens.
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