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Le grand bond en avant de la région de Guelmim-Oued Noun

À l'approche du 25e anniversaire de la Fête du Trône, Mbarka Bouaïda, présidente de la région Guelmim-Oued Noun, a choisi de dresser le bilan des réalisations et des perspectives pour ce territoire qui constitue la porte d’entrée des provinces du Sud. Entre grands projets d'infrastructure, développement durable et ambitions économiques, la région se positionne comme un modèle de la nouvelle dynamique des provinces du Sud. Malgré les défis, la vision est claire : faire de Guelmim-Oued Noun une locomotive du développement régional, en phase avec les orientations Royales et la stratégie nationale. Focus sur une transformation en marche, porteuse d'espoir pour les 440.000 habitants de la «porte du Sahara».

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Le lundi 22 juillet 2024, lors d'une conférence de presse tenue dans une salle pleine à craquer à Guelmim, Mbarka Bouaïda, la présidente de la région de Guelmim-Oued Noun, a exprimé sa fierté concernant cette première initiative de communication visant à informer l'opinion publique, tant locale que nationale, sur le bilan de son administration. Avec un regard résolu, elle a partagé un message d'optimisme et de grandes ambitions pour cette région en pleine transformation. «Cette conférence marque le début de nos efforts pour mettre en lumière les potentiels de notre région et pour souligner nos accomplissements, notamment à l'occasion du 25e anniversaire de la Fête du Trône», a-t-elle déclaré, introduisant une présentation qui promet d'être riche en annonces et perspectives futures.

Un tournant historique pour le développement régional

L'année 2016 a marqué un tournant décisif pour Guelmim-Oued Noun. C'est à cette date que fut signé, devant S.M. le Roi Mohammed VI, le programme de développement intégré des régions du Sud, doté d'une enveloppe colossale de 77 milliards de dirhams. «La région a eu sa part de ce budget et a commencé à travailler sur de grands projets dont l'impact positif sur la population se fera bientôt sentir», souligne Mbarka Bouaïda. Parmi ces chantiers structurants, la présidente cite en premier lieu la voie express Tiznit-Dakhla, dont 95% du tracé est déjà ouvert à la circulation. «Le dernier tronçon entre Guelmim et Tan-Tan a été inauguré à l'occasion de Aïd Al-Adha. C'est le plus grand exemple de désenclavement, mais aussi d'accélération économique en rapprochant le Nord et le Sud du Royaume», explique-t-elle avec enthousiasme. D'autres réalisations majeures sont en cours ou achevées : le barrage de Fask, l'hôpital régional appelé à devenir universitaire (CHU), ou encore de nombreux projets d'électrification qui ont permis d'atteindre un taux de couverture de 93% de la région. «Entre 2017 et 2023, nous avons consacré 40% du budget régional au désenclavement, à travers le programme de réduction des disparités territoriales», précise Mbarka Bouaïda.

Guelmim-Oued Noun : Une vision ambitieuse pour l'horizon 2036

Si ces réalisations sont déjà impressionnantes, c'est vers l'avenir que la présidente de la région tourne résolument son regard. Elle dévoile une vision audacieuse pour Guelmim-Oued Noun à l'horizon 2036 : «Nous voulons faire de notre territoire la première région à atteindre la neutralité carbone au Maroc». Pour y parvenir, la région mise sur ses atouts naturels et sa position stratégique. Avec 240 km de littoral et 440.000 habitants, dont 65% en zone urbaine, Guelmim-Oued Noun dispose d'un potentiel considérable dans des secteurs d'avenir comme les énergies renouvelables ou l'hydrogène vert.

«Notre région est présente et forte dans la feuille de route nationale pour l'hydrogène vert. Nous bénéficierons de ces projets prometteurs tant pour le renforcement des infrastructures que pour la création d'emplois pour la population», affirme Mbarka Bouaïda. Elle évoque la création potentielle de 55.000 emplois d'ici 2036 dans ces filières d'avenir. Le tourisme n'est pas en reste, avec 700.000 passagers par an transitant par la région et une capacité hôtelière de 5.000 lits. La pêche représente également un atout majeur, Guelmim-Oued Noun étant la troisième région à plus fort potentiel halieutique du pays, générant 15% de valeur ajoutée dans ce secteur.

Une feuille de route claire malgré les défis

Pour concrétiser ces ambitions, la région s'est dotée d'outils de planification stratégique. «Nous avons élaboré un schéma régional d'aménagement du territoire, un document de référence pour les 25 prochaines années, ainsi qu'un plan de développement régional sur 5 ans», détaille Mme Bouaïda. Ces documents définissent 140 projets à moyen et long terme, visant à combler les retards de développement et à renforcer l'attractivité économique de la région. Le budget est conséquent : plus de 5,5 milliards de dirhams dans le cadre du contrat-programme avec l'État, auxquels s'ajoutent 11,6 milliards pour le plan de développement régional.

La présidente ne cache pas les défis à relever, notamment en matière d'eau. «Nous participons activement à la mise en œuvre de la feuille de route nationale sur l'eau. Un milliard de dirhams est consacré à la construction de barrages et au raccordement individuel, sans parler des futures stations de dessalement», précise-t-elle. Malgré ces enjeux, Mbarka Bouaïda se veut résolument optimiste : «La voie est claire. Certes, de grands efforts restent à fournir, mais les financements sont pratiquement assurés. Nous travaillons maintenant sur la mise en œuvre, qui doit se faire en partenariat et en impliquant toutes les composantes politiques, sociales, la société civile et l'ensemble des acteurs».

Une gouvernance régionale en phase de maturité

Au-delà des projets, c'est aussi la gouvernance régionale qui connaît une évolution positive. Mbarka Bouaïda, qui préside également l'Association des régions du Maroc, souligne les progrès accomplis : «La régionalisation avance. Le premier mandat a permis de clarifier les attributions, et maintenant nous sommes dans l'exécution des projets». Elle se félicite de la réactivité accrue des instances régionales et de leur capacité à contracter avec l'État. «L'intervention des régions est devenue claire, rapide et exemplaire dans certains cas. Le système de travail a évolué», affirme-t-elle. La présidente évoque aussi le dépassement des clivages politiques au sein du Conseil régional : «Les divergences qui existaient font partie du passé. Nous les avons dépassées, comme le prouve notre présence aujourd'hui. Certes, l'opposition peut exprimer son point de vue, c'est son droit constitutionnel, mais tous les membres du Conseil sont conscients de l'importance d'accélérer les projets». Cette maturité politique se traduit dans les chiffres : «Nous avons atteint plus de 80% de contractualisation pour le plan de développement régional, ce qui est une réalisation importante en peu de temps», se réjouit Mbarka Bouaïda.

Des défis à relever, un cap à maintenir

Malgré ces avancées, la région Guelmim-Oued Noun doit encore relever de nombreux défis. La présidente en est consciente : «Nous avons un grand défi, celui de rattraper le train du développement que connaît notre région, notamment avec l'horizon 2030 et la Coupe du monde». Pour y parvenir, elle plaide pour un renforcement des moyens des régions : «Nous ne plaidons pas seulement pour Guelmim-Oued Noun, mais pour toutes les régions du Maroc, afin d'augmenter leurs budgets», déclare Mbarka Bouaïda, rappelant son rôle à la tête de l'Association des régions du Maroc. L'enjeu est de taille : faire de Guelmim-Oued Noun un modèle de développement régional, en phase avec la Vision Royale pour les provinces du Sud. «Nous avons eu le privilège de bénéficier en premier de l'exécution de la vision du nouveau modèle de développement», rappelle-t-elle, consciente de la responsabilité qui incombe à sa région.

La présidente insiste sur l'importance d'une approche intégrée : «Nous travaillons en fonction d'un cadre défini par la loi organique qui régit les régions, mais aussi sur des secteurs qui ne relèvent pas directement de nos attributions». Elle cite l'exemple de la santé, où la région a investi 443 millions de dirhams dans un contrat-programme avec le ministère, ou encore l'éducation, avec 300 millions de dirhams engagés. Cette vision holistique se traduit également dans la recherche de l'équité territoriale entre les quatre provinces de la région, et dans l'attention portée à des secteurs d'avenir comme les énergies renouvelables ou le tourisme. «Une étude a été réalisée sur le potentiel touristique de la région et sera bientôt présentée», annonce Mbarka Bouaïda.

En conclusion de cette conférence de presse marathon, la présidente de la région de Guelmim-Oued Noun réaffirme sa détermination : «Malgré les contraintes et les critiques, la voie est claire. Des efforts restent à faire, mais nous travaillons à l'opérationnalisation de ce qui doit être fait, avec toutes les forces politiques et les ONG». Le message est clair : Guelmim-Oued Noun entend bien jouer pleinement son rôle de laboratoire du développement régional au Maroc. Une ambition qui s'inscrit dans la droite ligne de la Vision Royale pour les provinces du Sud, faisant de cette «porte du Sahara» un véritable pont entre le Nord et le Sud du Royaume, et un modèle de développement durable et inclusif pour l'ensemble du continent africain.
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