Dans un monde où la demande mondiale de pétrole a doublé depuis 1980, poussée par l'émergence de nombreux pays à revenu intermédiaire, la question énergétique devient cruciale pour le développement futur. «Nous sommes à un moment extrêmement crucial, une période de décision critique pour le monde», affirme d'emblée le professeur Michaël Tanchum lors d’un entretien accordé au Policy Center for the New South dans le cadre des Atlantic Dialogues. Si le gaz naturel joue encore un rôle essentiel à court terme, notamment pour l'Afrique avec des projets comme le gazoduc Nigeria-Maroc, l'avenir appartient incontestablement aux énergies renouvelables. Dans cette nouvelle configuration énergétique mondiale, le Maroc s'impose progressivement comme un acteur incontournable, capable de redessiner la carte des relations énergétiques dans le bassin atlantique.
Le Maroc, futur hub énergétique entre l'Afrique et l'Europe
Le Royaume du Maroc a déjà engagé sa transition énergétique avec une ambition claire : devenir un leader mondial des énergies renouvelables. «Le Maroc est déjà un leader dans ce domaine», souligne le professeur Tanchum, citant en exemple le projet Xlinks qui fournira à terme 8% de l'énergie du Royaume-Uni. Mais l'expertise marocaine ne s'arrête pas là. Le pays développe actuellement sa capacité de production d'ammoniac vert, un vecteur énergétique essentiel pour le transport maritime de l'énergie renouvelable. Cette montée en puissance s'inscrit dans une stratégie plus large de diversification économique. Déjà exportateur majeur de produits agricoles et industriels vers l'Europe, le Maroc ambitionne désormais de verdir l'ensemble de sa chaîne de production. «L'Europe dépend du Maroc pour ses fruits, légumes et automobiles. À l'avenir, toute cette production se fera avec une énergie verte», précise le chercheur. Cette transition pourrait offrir un avantage compétitif considérable au Royaume dans un contexte où les réglementations européennes en matière d'empreinte carbone se durcissent.
Au-delà de sa propre production, le Maroc se positionne comme un hub énergétique régional. «Le Maroc pourrait devenir un hub de transport d'énergie renouvelable pour l'Atlantique africain», explique Michaël Tanchum, évoquant les accords déjà conclus avec les ports de Rotterdam et Hambourg, ainsi qu'avec la Namibie. Cette position stratégique permettrait au pays de jouer un rôle central dans l'acheminement de l'énergie verte africaine vers l'Europe.
Au-delà de sa propre production, le Maroc se positionne comme un hub énergétique régional. «Le Maroc pourrait devenir un hub de transport d'énergie renouvelable pour l'Atlantique africain», explique Michaël Tanchum, évoquant les accords déjà conclus avec les ports de Rotterdam et Hambourg, ainsi qu'avec la Namibie. Cette position stratégique permettrait au pays de jouer un rôle central dans l'acheminement de l'énergie verte africaine vers l'Europe.
L'ammoniac vert, clé de voûte de la souveraineté énergétique
L'un des aspects les plus prometteurs de la stratégie énergétique marocaine concerne la production d'ammoniac vert. Cette technologie permet de transporter efficacement l'énergie renouvelable par voie maritime, ouvrant ainsi la possibilité d'exportations massives vers l'Europe. «L'ammoniac vert est essentiel pour l'engrais vert», rappelle le professeur Tanchum, soulignant l'engagement du groupe OCP à «devenir neutre en carbone d'ici 2040 et à remplacer tous ses besoins en ammoniac d'origine fossile par de l'ammoniac vert d'ici 2030».
Cette ambition aura des répercussions mondiales, étant donné que le Maroc est un fournisseur majeur d'engrais pour l'Afrique et l'Amérique latine, notamment le Brésil. La transformation de la production d'engrais vers des méthodes plus écologiques pourrait ainsi avoir un impact significatif sur l'empreinte carbone de l'agriculture mondiale.
Parallèlement, le Maroc investit massivement dans le dessalement de l'eau alimenté par les énergies renouvelables. «La plus grande usine de dessalement d'Afrique est en construction à Casablanca et sera alimentée par des énergies renouvelables», précise l'expert. Cette approche intégrée – combinant production d'énergie renouvelable, fabrication d'ammoniac vert et dessalement d'eau – offre au Royaume une solution complète pour répondre à ses défis énergétiques et hydriques, tout en créant de nouvelles opportunités d'exportation.
Cette ambition aura des répercussions mondiales, étant donné que le Maroc est un fournisseur majeur d'engrais pour l'Afrique et l'Amérique latine, notamment le Brésil. La transformation de la production d'engrais vers des méthodes plus écologiques pourrait ainsi avoir un impact significatif sur l'empreinte carbone de l'agriculture mondiale.
Parallèlement, le Maroc investit massivement dans le dessalement de l'eau alimenté par les énergies renouvelables. «La plus grande usine de dessalement d'Afrique est en construction à Casablanca et sera alimentée par des énergies renouvelables», précise l'expert. Cette approche intégrée – combinant production d'énergie renouvelable, fabrication d'ammoniac vert et dessalement d'eau – offre au Royaume une solution complète pour répondre à ses défis énergétiques et hydriques, tout en créant de nouvelles opportunités d'exportation.
Vers une transition juste et équitable : les impacts sociaux de la révolution verte
La transition énergétique dans le bassin atlantique n'est pas seulement une question technologique ou économique ; elle comporte également une dimension sociale fondamentale. «Les industries vertes créent des emplois», affirme Michaël Tanchum, citant l'exemple de la fabrication de batteries pour véhicules électriques à base de phosphates avec une énergie propre. Ces nouvelles filières industrielles génèrent non seulement des emplois qualifiés, mais s'accompagnent également de «programmes de soutien aux femmes entrepreneures et aux agriculteurs en Afrique de l'Ouest».
L'accès à l'énergie constitue également un enjeu majeur d'équité sociale. Les projets d'énergies renouvelables, souvent situés dans des zones rurales isolées, offrent l'opportunité de fournir de l'électricité à coût réduit aux populations locales. Cette accessibilité énergétique contribue à réduire les inégalités territoriales et à améliorer les conditions de vie des communautés marginalisées. Par ailleurs, l'expertise marocaine en matière de dessalement de l'eau alimenté par les énergies renouvelables pourrait s'avérer cruciale pour garantir l'accès à l'eau potable, notamment dans les régions arides. Face aux défis croissants posés par le changement climatique et la raréfaction des ressources hydriques, cette technologie représente une solution prometteuse pour assurer la sécurité hydrique des populations.
La transition énergétique dans le bassin atlantique, loin d'être un simple changement technologique, constitue une véritable révolution géopolitique et économique. En se positionnant comme un leader des énergies renouvelables et de l'ammoniac vert, le Maroc redéfinit non seulement sa place dans l'échiquier énergétique mondial, mais contribue également à «redéfinir les relations entre l'Afrique du Nord et l'Europe, sur la base d'un bénéfice mutuel et de la dignité économique», comme le souligne le professeur Tanchum.
Cette nouvelle donne énergétique ouvre des perspectives inédites pour la coopération transatlantique et trans-méditerranéenne. Elle permet d'envisager un modèle de développement plus durable et plus équitable, où la transition vers les énergies propres devient non seulement une nécessité environnementale, mais également un moteur de croissance économique et de progrès social. Alors que la course aux énergies durables s'intensifie, la question centrale n'est plus celle du potentiel, mais bien celle du pouvoir : qui prendra les devants, qui saura s'adapter et qui risque d'être laissé pour compte ? Dans cette nouvelle configuration, le Maroc semble bien positionné pour devenir l'un des grands gagnants de la transition énergétique dans le bassin atlantique, argumente le chercheur.
L'accès à l'énergie constitue également un enjeu majeur d'équité sociale. Les projets d'énergies renouvelables, souvent situés dans des zones rurales isolées, offrent l'opportunité de fournir de l'électricité à coût réduit aux populations locales. Cette accessibilité énergétique contribue à réduire les inégalités territoriales et à améliorer les conditions de vie des communautés marginalisées. Par ailleurs, l'expertise marocaine en matière de dessalement de l'eau alimenté par les énergies renouvelables pourrait s'avérer cruciale pour garantir l'accès à l'eau potable, notamment dans les régions arides. Face aux défis croissants posés par le changement climatique et la raréfaction des ressources hydriques, cette technologie représente une solution prometteuse pour assurer la sécurité hydrique des populations.
La transition énergétique dans le bassin atlantique, loin d'être un simple changement technologique, constitue une véritable révolution géopolitique et économique. En se positionnant comme un leader des énergies renouvelables et de l'ammoniac vert, le Maroc redéfinit non seulement sa place dans l'échiquier énergétique mondial, mais contribue également à «redéfinir les relations entre l'Afrique du Nord et l'Europe, sur la base d'un bénéfice mutuel et de la dignité économique», comme le souligne le professeur Tanchum.
Cette nouvelle donne énergétique ouvre des perspectives inédites pour la coopération transatlantique et trans-méditerranéenne. Elle permet d'envisager un modèle de développement plus durable et plus équitable, où la transition vers les énergies propres devient non seulement une nécessité environnementale, mais également un moteur de croissance économique et de progrès social. Alors que la course aux énergies durables s'intensifie, la question centrale n'est plus celle du potentiel, mais bien celle du pouvoir : qui prendra les devants, qui saura s'adapter et qui risque d'être laissé pour compte ? Dans cette nouvelle configuration, le Maroc semble bien positionné pour devenir l'un des grands gagnants de la transition énergétique dans le bassin atlantique, argumente le chercheur.