Le RNI rassemble son état-major à Nador : bilan gouvernemental et prochaines élections dominent les débats

À cette occasion, le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch a construit son discours sur des données économiques récentes. Le Haut-Commissariat au Plan a annoncé en début de semaine que le PIB 2024 a progressé de 7,9%, tandis que le pouvoir d'achat a augmenté de 5,1% – contre moins de 2% en 2023. Les investissements privés affichent une hausse de 20% par rapport à l'année précédente. «Ces chiffres ne sont pas de simples statistiques, mais la preuve d'un meilleur pouvoir d'achat, synonyme de vie digne pour les familles», a souligné M. Akhannouch, avant d'enchaîner sur les réalisations sociales : 330 000 fonctionnaires bénéficiaires d'une augmentation mensuelle d'au moins 1.500 dirhams, 4 millions de familles couvertes par la protection sociale et un soutien direct mensuel variant entre 500 et 1.200 dirhams. Le président du RNI a rappelé que ces engagements pris en 2021 ont été transformés en réalité en l'espace de quatre ans, insistant sur le fait que chaque promesse électorale s'est muée en obligation morale pour le parti.

La région de l'Oriental a bénéficié d'une attention particulière dans le discours de M. Akhannouch. Avec 726 kilomètres de routes réalisés pour désenclaver les zones rurales, des hôpitaux provinciaux en cours d'achèvement (Nador, Berkane, Taourirt, Guercif), et un programme d'urgence pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable et en irrigation, la région incarne, selon le parti, le passage du discours aux actes.



Le projet phare reste la zone d'accélération industrielle Nador West Med, qui s'étend sur 600 hectares. Deux usines y sont déjà opérationnelles : une unité de production de pales éoliennes employant 1.600 personnes – avec un objectif de 3.300 postes – et une usine de pneumatiques devant atteindre 1.800 emplois. «Ce ne sont pas des promesses... ce sont des réalisations concrètes, attestées par les citoyens», a affirmé le Chef du gouvernement.

Pour Mohamed Aujjar il s’agit d’un «nouveau paradigme» visant à donner du sens à la vie politique marocaine. L'objectif affiché : sortir du cycle des «promesses générales et des polémiques stériles» pour élever le débat à un niveau respectant «l'intelligence des citoyens». Cette approche – présenter des bilans chiffrés plutôt que des engagements futurs – constitue, selon le cadre du RNI, «un indice fiable pour mesurer le degré de respect des contrats conclus lors des échéances électorales». Le coordinateur régional a appelé les acteurs politiques et la société civile à évaluer le travail gouvernemental à travers un débat objectif basé sur les chiffres et les politiques publiques, loin des «coups bas» et de la «critique gratuite».

Malgré ce tableau des réalisations, M. Akhannouch est resté réaliste. «Nous sommes conscients qu'il reste beaucoup à faire. Le travail n'est pas terminé et les citoyens exigent qu'il faut accélérer le rythme», a-t-il reconnu. Cette posture traduit une stratégie double : revendiquer les acquis tout en évitant l'autosatisfaction qui pourrait alimenter les critiques de l'opposition. Le Chef du gouvernement a d'ailleurs attaqué frontalement ceux qui «remettent en question nos promesses et dévalorisent notre travail», affirmant qu'ils ne s'intéressent qu'au «nombre de sièges au Parlement».

«Nous travaillons sous la sage direction de Sa Majesté le Roi. Sa vision nous unit et nous donne la force et le sens des responsabilités. Elle est notre boussole pour l'édification d'un Maroc en plein essor», a déclaré M. Akhannouch. Cette référence constante aux «Hautes Orientations» Royales structure tout le discours du RNI. Elle permet de présenter le bilan gouvernemental non comme une réussite partisane, mais comme l'exécution fidèle d'une Vision Royale transcendant les clivages politiques.

Mohamed Aujjar, membre du bureau politique du RNI et coordinateur régional dans l'Oriental, a qualifié les réformes engagées par le gouvernement actuel d'«historiques», soulignant que leur philosophie générale puisait sa légitimité dans les Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qu'il a décrit comme «l'architecte et le théoricien des grandes réformes stratégiques qui ont fait basculer le Maroc dans une nouvelle phase». M. Aujjar a précisé que le gouvernement Akhannouch fonctionnait comme «un exécutant fidèle et loyal des réformes Royales», que ce soit à travers l'action gouvernementale, parlementaire ou via les conseils élus. Il a également confirmé que le parti poursuivait l'ancrage de sa position comme première force politique dans la région de l'Oriental, grâce à la confiance des populations et au respect des engagements pris lors des précédentes échéances. M. Aujjar a appelé les différents acteurs politiques et la société civile à évaluer le travail gouvernemental par un débat objectif fondé sur les chiffres, les programmes et les politiques publiques, loin des «coups bas» et de «la critique gratuite». «Ces réalisations constituent un véritable critère pour mesurer le degré de respect des engagements pris lors des échéances électorales», a-t-il affirmé.

Karim Zidane, membre du bureau politique du RNI (ministre délégué auprès du Chef du gouvernement, chargé de l’Investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques), a mis l’accent sur les efforts en cours pour attirer des investissements «importants et très transformateurs» dans la région de l'Oriental, formant l'espoir de pouvoir les annoncer prochainement. Le responsable gouvernemental a confirmé que le président Aziz Akhannouch lui avait personnellement demandé d’œuvrer pour faire de la région de l'Oriental un hub d’investissements, en exécution de la politique du parti. L'ambition affichée est que cette région, avec ses potentialités, devienne la première région en termes d'investissement et de production dans le bassin méditerranéen. M. Zidane a également révélé qu'il revenait tout juste d'Allemagne et avec lui «un investisseur allemand qui posera ses valises, inch'Allah, dans cette région», précisant qu'il ne s'agit pas d'une «promesse trompeuse» mais d'un «engagement réel». Il a également mis en lumière l'importance des Marocains du monde, notamment ceux originaires de cette région, affirmant qu'ils présentaient «un haut niveau de compétence, d'intégration et d'attachement à la patrie», même pour les deuxième et troisième générations.

Anis Birou, membre du bureau politique du RNI, a salué le leadership de Aziz Akhannouch, le qualifiant de dirigeant dont l'action repose sur «la sincérité, la fidélité et l'engagement», des valeurs qui constituent, selon lui, le cœur de l'action gouvernementale. M. Birou a souligné l'importance de communiquer avec les citoyens pour les informer des réalisations gouvernementales accomplies, se félicitant du succès des rencontres récentes dans le cadre de cette tournée. Il a particulièrement mis en avant la participation remarquable des Marocains résidant à l'étranger, venus spécialement d'Espagne, de France, d'Allemagne, du Danemark et de Norvège pour participer à la rencontre, y voyant le signe de leur grande appréciation des efforts de M. Akhannouch au service de la patrie, au-delà de toute considération partisane. Le membre du bureau politique a affirmé que le travail au sein du parti et du gouvernement s'inscrivait dans le cadre de la fidélité aux constantes de la nation et à S.M. le Roi, avec un esprit d'engagement sincère envers les citoyens, l'objectif étant de déployer tous les efforts pour réaliser leurs aspirations et leur donner espoir en un avenir meilleur.

Le «Parcours des réalisations», lancé depuis la ville de Dakhla, joyau des provinces du Sud, le 3 mai dernier, et qui s'achèvera samedi prochain à Tanger, constitue une vaste tournée de communication nationale du RNI touchant 12 régions et plus de 70 communes, en présence des ministres du parti et des membres de son bureau politique, coïncidant avec la fin du mandat du gouvernement et des conseils élus. Cette initiative consacre la continuité de la dynamique de communication adoptée par le parti depuis son sixième Congrès national, à travers une série de parcours et d'initiatives communicationnelles innovantes : Parcours de la confiance, Parcours des villes, Parcours du développement jusqu'au Parcours des réalisations, qui ont été, selon le parti, l'occasion de débattre du bilan local et national, en plus d'écouter les préoccupations des citoyens. Cette tournée communicationnelle a également constitué, précise le RNI, une opportunité pour ancrer la politique du parti consistant à se rapprocher des citoyens et à interagir avec leurs attentes, ainsi qu'à traiter positivement les différents défis posés en matière de développement et de travail territorial.