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Les administrateurs se mobilisent pour la révision de leur statut et pour plus de justice salariale

Les administrateurs marocains tiennent à faire entendre leurs voix. Après une grève nationale organisée ce jeudi, leur syndicat, l’Union nationale des administrateurs marocains, annonce une série d’actions pour dénoncer les inégalités salariales et exiger une réforme de leur statut. Pétition, sit-ins et marche nationale… face à l’inaction du gouvernement, la contestation s’intensifie, mettant en lumière le malaise grandissant d’une catégorie de fonctionnaires considérée comme la cheville ouvrière de l’administration publique.

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Les administrateurs marocains tiennent à faire entendre leurs voix. Après une grève nationale organisée ce jeudi, leur syndicat, l’Union nationale des administrateurs marocains (UNAM), annonce une série d’actions pour dénoncer les inégalités salariales et exiger une réforme de leur statut. Pétition, sit-ins et marche nationale... face à l’inaction du gouvernement, la contestation s’intensifie, mettant en lumière le malaise grandissant d’une catégorie de fonctionnaires considérée comme la cheville ouvrière de l’administration publique.

L’Union nationale des administrateurs marocains (UNAM) hausse le ton. Pour dénoncer les inégalités salariales et réclamer une révision en profondeur de son statut, le syndicat a organisé, jeudi, une grève nationale touchant les départements ministériels, les collectivités territoriales, les établissements publics et les chambres professionnelles. En parallèle, un sit-in a été tenu devant le ministère de la Transition numérique et de la réforme de l’administration, pour signifier leur ras-le-bol face à une situation jugée «intenable».



Dans un communiqué dont «Le Matin» détient copie, l’UNAM a annoncé également le lancement d’une pétition électronique adressée au gouvernement, ouverte aux administrateurs et à leurs soutiens. Par ailleurs, le syndicat planche sur l’élaboration d’un plan de communication intensif dès le mois de mars afin de sensibiliser l’opinion publique et les décideurs à leur cause. Le mouvement ne s’arrêtera pas là : une conférence de presse est prévue la première semaine d’avril, suivie d’une nouvelle grève nationale le 10 avril, assortie d’un sit-in au niveau central. Point d’orgue de cette mobilisation, une marche nationale rassemblant les administrateurs et leurs familles défilera le 19 avril, avant qu’un sit-in du bureau exécutif ne soit organisé en fin de mois en signe de protestation extrême.

Un système jugé injuste et archaïque

Au cœur des revendications, une exigence claire : la justice salariale. L’Union dénonce des écarts de rémunération criants, aussi bien entre administrateurs qu’avec d’autres corps de fonctionnaires aux missions similaires. Elle souligne que certaines catégories, notamment des non-ingénieurs, ont bénéficié de hausses de salaires, alors que les administrateurs restent à la marge.

«Le statut général est truffé de lacunes. La dernière régularisation de notre situation remonte à 2004, soit plus de vingt ans, sans aucune revalorisation. Comment accepter qu’un fonctionnaire perçoive le même salaire durant deux décennies ?», s’indigne Fatima Benaddi, présidente du syndicat. Le système de promotion, lui aussi, est pointé du doigt : «Un administrateur recruté au grade 11 n’a droit qu’à une seule opportunité d’avancement au cours de sa carrière, alors que d’autres corps bénéficient de multiples promotions. C’est inacceptable !»

Un gouvernement accusé d’inaction

Les administrateurs ne cachent plus leur colère. Pour eux, l’exécutif fait preuve d’une absence totale de volonté politique pour résoudre leur dossier, pourtant en suspens depuis plus de 14 ans. Le syndicat rappelle que les précédents gouvernements avaient pourtant reconnu, via le ministère de la Fonction publique, la légitimité de leurs revendications. «Alors que le gouvernement s’empresse de régulariser des dossiers récents ayant déjà bénéficié de plusieurs ajustements ces dernières années, il maintient un silence absolu sur notre sort, comme si nous n’étions pas des citoyens de ce pays», fustige la même responsable syndicale. Le constat est alarmant : les administrateurs interministériels se disent victimes d’une marginalisation sans précédent, aussi bien sur le plan professionnel que financier et statutaire. Une situation qui, selon eux, ne fait qu’aggraver leur précarité.

Un avenir incertain pour l’administration

Mais au-delà des enjeux salariaux, c’est l’avenir même de l’administration publique qui est en jeu. «Comment assurer une gestion efficace de l’État si ceux qui en tiennent les rênes sont relégués au second plan, démotivés et précarisés ?», alerte Mme Benaddi. Le syndicat prévient que l’impact ne se limitera pas aux fonctionnaires concernés, mais touchera également leurs familles et les générations futures. Face à cette situation tendue, le gouvernement choisira-t-il l’apaisement ou la confrontation ? La réponse reste tributaire d’une décision politique qui se fait toujours attendre.
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