Le ministre du Transport et de la logistique, Abdessamad Kayouh, a présenté, mardi dernier, les contours d’une ambitieuse stratégie nationale visant à moderniser les infrastructures aéroportuaires, renforcer la connectivité et soutenir l’essor de Royal Air Maroc. Objectif affiché : faire du transport aérien un pilier du développement économique et régional à l’horizon 2030.
Une mutation en marche, portée par la vision 2030
S’exprimant devant la Commission des infrastructures, de l’énergie, des mines, de l’environnement et du développement durable à la Chambre des représentants, le ministre Abdessamad Kiyouh a déclaré que le secteur du transport aérien au Maroc était entré dans une «phase de mutation profonde». Portée par une vision stratégique structurée autour de trois axes – modernisation, connectivité, et transformation institutionnelle –, la nouvelle feuille de route vise à faire du ciel marocain un moteur de désenclavement régional, de rayonnement international et de croissance économique durable. Cette stratégie s’inscrit dans la perspective de grands rendez-vous internationaux, notamment la co-organisation par le Maroc de la Coupe du monde 2030.
«Aéroports 2030» : moderniser pour mieux accueillir
Au cœur de ce plan se trouve donc la stratégie dite «Aéroports 2030», qui prévoit l’extension et la modernisation de plusieurs hubs majeurs. Ainsi, l’aéroport de Casablanca verra sa capacité portée à 35 millions (M) de passagers par an, confirmant son statut de hub africain. Marrakech (16 M), Tanger (7 M), Agadir (7 M), Fès (5 M), et ce grâce à des extensions prévues pour accompagner la hausse du trafic. L’aéroport de Rabat-Salé connaîtra pour sa part la construction d’un nouveau terminal, dont les travaux sont réalisés à 80%. Pour Tétouan, la livraison du nouveau terminal relevant de l’Aéroport Saniyat Rmel est attendue en 2027.
La transformation du secteur passera aussi par une refonte de sa gouvernance. Selon le ministre, l’Office national des aéroports (ONDA) sera converti en société anonyme, afin d'améliorer sa flexibilité, sa réactivité et sa capacité à attirer des partenaires privés. Sur ce volet, le ministre tient à souligner justement que le projet de loi relatif à cette transformation est fin prêt et sera soumis prochainement dans le circuit législatif.
La transformation du secteur passera aussi par une refonte de sa gouvernance. Selon le ministre, l’Office national des aéroports (ONDA) sera converti en société anonyme, afin d'améliorer sa flexibilité, sa réactivité et sa capacité à attirer des partenaires privés. Sur ce volet, le ministre tient à souligner justement que le projet de loi relatif à cette transformation est fin prêt et sera soumis prochainement dans le circuit législatif.
Royal Air Maroc : un géant en devenir
Abordant le rôle de la compagnie aérienne marocaine, M. Kayouh a souligné que Royal Air Maroc serait appelée à jouer un rôle central dans cette dynamique. Le contrat-programme signé avec l’État pour la période 2023-2037 ambitionne en effet de quadrupler la flotte, qui passerait de 50 avions en 2023 à 200 en 2037, et de porter le réseau à 143 destinations, contre 99 aujourd’hui.
Sur ce volet justement, le ministre a précisé qu’à fin 2024, deux Boeing 787-9 Dreamliner d’une capacité de 302 sièges ont déjà été livrés. En outre et dans le cadre des préparatifs de la CAN 2025, 10 avions supplémentaires sont attendus en 2025, dont 3 déjà réceptionnés, et 10 autres en 2026 sachant qu’un appel d’offres pour 188 avions a été lancé, avec une annonce des résultats imminente.
Sur ce volet justement, le ministre a précisé qu’à fin 2024, deux Boeing 787-9 Dreamliner d’une capacité de 302 sièges ont déjà été livrés. En outre et dans le cadre des préparatifs de la CAN 2025, 10 avions supplémentaires sont attendus en 2025, dont 3 déjà réceptionnés, et 10 autres en 2026 sachant qu’un appel d’offres pour 188 avions a été lancé, avec une annonce des résultats imminente.
Objectif 2037 : RAM triple son chiffre d’affaires
Les moyens déployés sont à la hauteur des ambitions de la compagnie. RAM prévoit d’atteindre un chiffre d’affaires de 94 milliards de dirhams en 2037, contre 15,5 milliards en 2023. L’objectif est de transporter 31,5 millions de passagers, avec un taux de remplissage de 82% (au lieu de 77% actuellement). «Royal Air Maroc poursuit le renforcement de son réseau à travers une stratégie globale articulée autour de plusieurs axes clés, dont l’ouverture de nouvelles lignes long-courrier et des vols sans escale dédiés au tourisme et à la diaspora», a précisé le ministre Kayouh.
Nouvelles destinations à l’horizon 2027
Outre ces nouveautés, RAM prévoit de desservir, d’ici 2027, de nouvelles villes en Europe (Manchester, Munich, Zurich, Naples), en Afrique (Tripoli, Niamey, Johannesburg), aux Amériques (Los Angeles, São Paulo, Rio de Janeiro) et en Asie (Pékin, Guangzhou). Le continent africain demeure par ailleurs une priorité : 1,5 million de passagers ont été transportés vers 27 villes africaines en 2024. Douze nouvelles destinations sont en cours de développement, dont Addis-Abeba, Dar es Salam, N'Djamena, Nairobi, Khartoum, Kigali, Pointe-Noire ou encore l’île de Sal au Cap-Vert. Selon le ministre, cette orientation Sud-Sud s’inscrit dans la stratégie marocaine d’intégration continentale et de diplomatie économique.
Une ambition à la hauteur des défis
Il est clair que le plan de développement du transport aérien témoigne d’une volonté affirmée de positionner le Maroc comme un hub régional de premier plan. À travers la modernisation des infrastructures, la montée en puissance de RAM et une meilleure intégration des régions et du continent africain, le Royaume entend faire du ciel un axe stratégique de son développement. Reste à transformer ces ambitions en réalisations concrètes, dans un secteur où l’agilité et la rigueur en matière d’exécution sont aussi cruciales que les visions affichées.
