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Les infirmiers menacent de paralyser le secteur de la santé

Fatima-Zahra Belline, membre du conseil national du Syndicat indépendant des infirmiers et techniciens de santé, annonce une mobilisation sans précédent dans le secteur de la santé. Le syndicat, mécontent de la proposition gouvernementale, jugée insatisfaisante, lance «Al indifaâ al-akhir» (la dernière offensive). La principale revendication est une hausse de 3.000 DH nets pour les infirmiers, qui n’ont pas été augmentés depuis 2006. Mme Belline dénonce le manque d’équité salariale par rapport à d’autres professions du secteur de la santé.

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«Nous allons paralyser le secteur de la santé et nous en tenons pour responsable le ministère de la Santé et les syndicats qui ont trahi les infirmiers». C’est avec cette détermination que Fatima-Zahra Belline, membre du conseil national du Syndicat indépendant des infirmiers annonce, à partir de samedi, tout une série d’actions de protestation pour obtenir une augmentation des salaires.

Mobilisation sans précédent : «la dernière offensive» des infirmiers

En effet, ce syndicat récent, mais jouissant d’une large représentativité au sein du secteur, vient de faire savoir qu’il comptait bien jouer sa «dernière carte» de militantisme pour obtenir gain de cause. Il vient en effet de publier un communiqué (15 janvier 2024) au ton fort avec un intitulé assez provocateur, «Al indifaa al-akhir» (la dernière offensive). Le syndicat réclame ainsi une hausse des salaires de 3.000 DH nets. Un montant qui permettrait de rattraper des décennies de statu quo, alors même que d’autres professions continuent d’être augmentées régulièrement, est-il dénoncé.

Le bureau national du Syndicat indépendant des infirmiers a publié ce communiqué rejetant de manière catégorique la proposition gouvernementale visant à régler le dossier des infirmiers et techniciens de la santé. La proposition, jugée désastreuse, a suscité une vive réaction de la part des membres du syndicat, qui ont exprimé leur refus de revivre «le fiasco des accords de 2006 et 2022».

Ainsi, les membres du syndicat ont décidé de prendre les devants, considérant que les multiples manifestations à grand impact organisées au cours des dix-huit derniers mois n’ont pas eu de réponse adéquate. Face à cette impasse, le syndicat annonce «la dernière offensive» dans le but de revendiquer avec force les droits des infirmiers et techniciens de la santé. Une menace qui prend la forme d’un plan «intense» de lutte prenant diverses formes : sit-in devant le Parlement le 20 janvier, généralisation du port du brassard sur le plan national, des sit-in dans l’ensemble des provinces, grève générale de 48 heures les 24 et 25 janvier, une marche nationale en direction du ministère de la Santé, une grève de 72 heures du 30 janvier au premier février...

Les infirmiers réclament une revalorisation salariale

Expliquant les raisons derrière cette tonalité forte du communiqué du syndicat, Fatima-Zahra Belline évoque l’injustice salariale dont sont victimes les infirmiers depuis l’année 2006. «Le ton grave utilisé dans ce communiqué s’explique par la situation dans laquelle se trouve le corps des infirmiers qui n’a bénéficié d’aucune augmentation de salaire depuis 2006», déplore-t-elle. Selon elle, les infirmiers attendent depuis des décennies un réajustement des salaires par rapport aux autres catégories du secteur de la santé. Lors des précédents dialogues sectoriels, seuls les médecins, le personnel administratif et les techniciens ont obtenu satisfaction, les infirmiers ayant été exclus, souligne-t-elle.

Pourtant, rappelle la syndicaliste, le Chef du gouvernement, «lors de sa campagne électorale», comme le ministre de la Santé leur avaient fait des promesses d’augmentation, notamment pendant la pandémie de Covid-19. Mais lors des dernières négociations, seule une augmentation de 800 DH leur a été proposée, contre 4.000 DH pour les médecins. «C’est une offense et une humiliation à l’égard des infirmiers», estime Fatima-Zahra Belline. Le communiqué du Syndicat indépendant des infirmiers n’est, selon elle, que le début d’un mouvement de protestation qui ira crescendo.

Outre les salaires, le syndicat demande la révision du barème de promotion, le règlement du dossier des victimes du décret n°2.17.535 (NDLR : décret portant statut particulier du corps interministériel des infirmiers et techniciens de la santé), ou encore les indemnités de stages pour les étudiants. «Ce mouvement traduit l’immense ras-le-bol des infirmiers. La profession ne se contentera pas de miettes cette fois», avertit notre interlocutrice.
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