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Le taux de remplissage des barrages grimpe à 36% et les réserves dépassent les 6 milliards de m³

Les dernières précipitations enregistrées à travers le Royaume continuent de porter leurs fruits. Au 26 décembre 2025, le taux de remplissage global des barrages atteint désormais 36%, pour un volume cumulé estimé à 6,05 milliards de mètres cubes. Une évolution positive qui confirme la dynamique de redressement des ressources hydriques nationales après plusieurs années marquées par un stress hydrique aigu.

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Avec 6.046 millions de m³ actuellement stockés, les barrages du Maroc franchissent un seuil symbolique, illustrant l’impact direct des épisodes pluvieux récents sur la recharge des retenues. En l’espace de quelques jours, le taux national est passé de 34,7% à 36%, traduisant une amélioration progressive mais tangible de la situation hydrique. Cette évolution, bien qu’encourageante, reste à consolider au regard des besoins croissants en eau potable, agricole et industrielle, ainsi que des disparités persistantes entre bassins.

Bouregreg et Loukkos en tête des bassins les mieux remplis

Le bassin du Bouregreg confirme sa position parmi les plus performants, avec un taux de remplissage de 82,2% et près de 890 millions de m³ stockés. Le barrage Sidi Med Ben Abdellah, principal ouvrage du bassin, affiche à lui seul plus de 847 millions de m³, assurant une relative sécurité pour l’alimentation en eau potable de l’axe Rabat-Salé.

Le Loukkos affiche également une situation très favorable, avec 53,9% de remplissage et un volume de 1,03 milliard de m³. Plusieurs barrages y sont totalement remplis, notamment Charif El Idrissi, Chefchaouen et Nakhla, tandis qu’Oued El Makhazine dépasse les 80%, renforçant les réserves du nord-ouest du pays.

Sebou : premier contributeur au stock national

Avec 2,48 milliards de m³ stockés et un taux de 44,7%, le bassin du Sebou demeure le principal pilier des réserves hydriques nationales. Plusieurs barrages y affichent des niveaux élevés, à l’image de Bouhouda, Allal El Fassi ou encore Garde Sebou, contribuant de manière déterminante à la hausse globale enregistrée à l’échelle du pays.

Guir-Ziz-Rhéris : une amélioration notable dans le Sud-Est

Dans le Sud-Est, le bassin du Guir-Ziz-Rhéris enregistre un taux de remplissage de 55,6%, avec près de 299 millions de m³. Le barrage Hassan Addakhil, principal ouvrage de la région, concentre plus de 216 millions de m³, traduisant une amélioration sensible dans une zone structurellement exposée à l’aridité.

Tensift et Moulouya : des niveaux intermédiaires à surveiller

Le bassin du Tensift atteint 48,9%, pour un volume d’environ 111 millions de m³, avec des situations contrastées selon les barrages, certains dépassant les deux tiers de leur capacité, tandis que d’autres restent plus modestement remplis.

Dans l’Oriental, la Moulouya affiche un taux de 30%, correspondant à près de 216 millions de m³. Si certains ouvrages sont totalement remplis, la situation globale demeure fragile et fortement dépendante de la poursuite des apports pluviométriques au cours de l’hiver.

Oum Er-Rbia, Souss-Massa et Draa-Oued Noun toujours sous tension

Malgré la dynamique positive observée au niveau national, plusieurs bassins stratégiques restent sous forte pression. Le bassin de l’Oum Er-Rbia ne dépasse pas 11,5%, en dépit d’un volume stocké de plus de 571 millions de m³, en raison de capacités de retenue très importantes.

Le Souss-Massa affiche 19,9%, tandis que le Draa-Oued Noun se situe à 28,5%, confirmant la vulnérabilité persistante des régions du centre et du sud face à l’irrégularité des précipitations.

Le passage à 36% de remplissage global et le dépassement du seuil des 6 milliards de m³ constituent des indicateurs positifs pour la sécurité hydrique du pays. Ils restent toutefois insuffisants pour compenser durablement les déficits accumulés au cours des dernières années, notamment dans les bassins à forte pression agricole et démographique.

Dans un contexte de variabilité climatique accrue, cette évolution renforce la nécessité de poursuivre une gestion rigoureuse et différenciée de la ressource en eau, combinant mobilisation des ressources conventionnelles, dessalement, réutilisation des eaux usées traitées et rationalisation des usages.
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