Le gouvernement a franchi un tournant historique en annonçant l’exonération totale de l’impôt sur le revenu pour les pensions de retraite. Cette mesure, qui touchera 164.744 retraités d’ici 2026, est inscrite dans le projet de loi de Finances pour 2025 et représente une grande avancée en faveur des citoyens les plus âgés. Selon Mustapha Baïtas, ministre chargé des Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, 86% des bénéficiaires de cette réforme sont affiliés à la Caisse marocaine des retraites (CMR). Cette réforme, d’un coût estimé à 1,2 milliard de dirhams par an, représente un sacrifice budgétaire important de la part de l’État visant à renforcer le pouvoir d’achat des retraités tout en contribuant à l’équilibre fiscal du pays, a-t-il précisé lors de son point de presse hebdomadaire.
Un système fiscal à réformer
Dans son intervention, le ministre a dressé un constat sans concession des failles du système fiscal marocain avant les récentes réformes. Il a reconnu que bien que la précédente réforme de l’impôt sur le revenu, d’un coût évalué à 5 milliards de dirhams, ait été coûteuse, elle n’avait pas permis de rétablir l’équité fiscale entre les différentes catégories de contribuables. «Historiquement, les fonctionnaires ont été les principaux contributeurs à l’impôt, supportant une charge disproportionnée par rapport à d’autres secteurs», a souligné M. Baïtas. Selon lui, le gouvernement a jugé indispensable de prendre des mesures ciblées pour alléger la charge fiscale des fonctionnaires, qui étaient les plus lourdement imposés en fonction de leurs revenus.
Une répartition plus juste de la charge fiscale
Revenant sur l’origine de cette inégalité, le ministre a expliqué qu’elle était le résultat d’un cadre juridique inadéquat, qui limitait la capacité de l’administration fiscale à prélever des impôts dans certains secteurs. Toutefois, les réformes récentes ont permis d’élargir l’assiette fiscale en intégrant de nouveaux acteurs économiques. «Grâce aux nouvelles dispositions, des secteurs autres que la fonction publique, notamment les employés du secteur privé, peuvent également bénéficier de ces ajustements fiscaux», a précisé M. Baïtas. Il a également souligné que les réformes permettront en moyenne aux fonctionnaires et salariés de réaliser un gain d’environ 400 dirhams. Cependant, note le ministre, l’impact de ces réformes variera : certaines catégories en profiteront davantage que d'autres, a-t-il souligné.