Du 3 au 5 février 2025, Rabat est le théâtre de l’African Cybersecurity Forum, un événement organisé en exécution des Très Hautes Instructions Royales, par la Direction générale de la Sécurité des systèmes d'information (DGSSI), relevant de l'Administration de la Défense nationale, et en partenariat avec Smart Africa. Placé sous le thème «L'intelligence artificielle et le cloud de confiance, des piliers pour le renforcement de la cybersécurité», le forum réunit plus de 900 participants issus de 29 pays arabes et africains, parmi lesquels des responsables gouvernementaux, des dirigeants d’agences nationales de cybersécurité, ainsi que des experts et professionnels du secteur.
La séance d’ouverture a été marquée par la présence de plusieurs membres du gouvernement, dont le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, Abdeltif Loudyi, ministre délégué chargé de l’Administration de la Défense nationale, Mohammed Mehdi Bensaïd, ministre de la Jeunesse, de la culture et de la communication, Amal El Fallah Seghrouchni, ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la réforme de l’administration, ainsi que Fouzi Lekjaâ, ministre délégué chargé du Budget.
Garantir un avenir numérique sécurisé pour l'Afrique
Dans son allocution d'ouverture, M. Loudyi a souligné que le Maroc avait toujours été convaincu, conformément à la Vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que l'essor de l'Afrique reposait sur les valeurs de solidarité, de coopération et sur l'établissement de partenariats Sud-Sud. Dans cet esprit, et face à l'importance de la cybersécurité en tant que priorité stratégique, il a réaffirmé l'engagement du Royaume à collaborer avec ses partenaires des pays africains pour renforcer les capacités collectives et garantir un avenir numérique sécurisé et prospère pour les peuples de la région.
Lacina Koné, directeur général de Smart Africa, a pour sa part souligné la place centrale de l’intelligence artificielle dans l’évolution numérique actuelle. Selon lui, l’IA repose sur trois piliers essentiels : la puissance de calcul, les ensembles de données et les algorithmes. Il a relevé que l’Afrique, grâce à sa population jeune, avec près de 70% des habitants âgés de moins de 30 ans, possédait un potentiel considérable dans ce domaine. Il a également mis en exergue les atouts du Maroc, qui figure parmi les 500 premiers centres de supercalcul de la Méditerranée, aux côtés de l’Afrique du Sud.
Le défi du cloud sécurisé a également été abordé, soulignant la nécessité pour chaque pays africain de disposer de son propre centre de données. «Un centre de données conventionnel nécessite entre 5 et 10 gigawatts, tandis qu’un cloud IA requiert 10 gigawatts, soit l’équivalent de la consommation de villes comme Casablanca, Rabat et Agadir», a précisé Lacina Koné, insistant sur la nécessité pour l’Afrique d’adopter une approche proactive en matière d’infrastructure numérique. Dans ce contexte, il a appelé à un changement de paradigme : «Il est temps pour l’Afrique de ne plus être un simple consommateur de technologie, mais un acteur à part entière du développement numérique mondial», plaidant pour une souveraineté numérique renforcée.
Sécuriser l’intelligence artificielle : un impératif pour l’avenir
Lors de son intervention, Amal El Fallah Seghrouchni a mis en avant les défis sécuritaires liés à l’IA. Selon elle, si cette technologie ouvre de nouvelles perspectives, elle expose également les systèmes à des vulnérabilités inédites. Elle a souligné l’importance d’un cadre sécurisé pour garantir l’intégrité des données et la fiabilité des algorithmes. Les menaces cybernétiques sont en constante évolution, comme l’illustre le rapport de Kaspersky, qui recense 467.000 fichiers malveillants détectés quotidiennement au premier semestre 2024. L’intelligence artificielle joue un rôle clé dans la réponse à ces menaces, permettant d’identifier 27% d’attaques supplémentaires par jour. Toutefois, elle peut aussi être exploitée à des fins malveillantes, en manipulant les systèmes pour induire des erreurs. «Il est crucial de sécuriser l’ensemble du cycle de vie des systèmes d’IA, depuis la conception des modèles jusqu’à leur déploiement», a-t-elle insisté, mettant en avant l’importance de la protection des données et de la résilience des infrastructures numériques. La ministre a par ailleurs souligné que la genèse d’une nouvelle génération de professionnels aux compétences interdisciplinaires en matière de cybersécurité est de nature à promouvoir une transition numérique de confiance à même de faire face aux nouvelles menaces cybernétiques.
Tout au long des trois jours, le forum propose un programme riche en conférences, tables rondes et ateliers de travail, mettant en lumière les tendances et meilleures pratiques en matière de cybersécurité. Deux temps forts marqueront l’événement : la réunion du Réseau Africain des Autorités nationales de cybersécurité (ANCA), dont la DGSSI assure la vice-présidence, et une réunion de haut niveau sur l’intelligence artificielle organisée par Smart Africa.
Tout au long des trois jours, le forum propose un programme riche en conférences, tables rondes et ateliers de travail, mettant en lumière les tendances et meilleures pratiques en matière de cybersécurité. Deux temps forts marqueront l’événement : la réunion du Réseau Africain des Autorités nationales de cybersécurité (ANCA), dont la DGSSI assure la vice-présidence, et une réunion de haut niveau sur l’intelligence artificielle organisée par Smart Africa.
En parallèle, la DGSSI dispense des sessions de formation à 400 professionnels marocains et africains, couvrant divers aspects tels que la gestion des risques, la sécurisation des infrastructures, l’utilisation de l’IA pour l’analyse des menaces et la cybersécurité des environnements cloud. Au-delà des débats techniques, l’événement illustre la volonté du Maroc de jouer un rôle moteur dans le renforcement de la cybersécurité sur le continent.
L'Importance de la coordination entre pays africains
L’African Cybersecurity Forum est une occasion pour mettre l'accent sur le rôle de la coopération régionale dans le domaine de la cybersécurité et de la transformation numérique. Il reflète l'engagement du Royaume du Maroc en faveur d'une coopération renforcée en Afrique dans ces domaines. Plusieurs personnalités éminentes y prendront part. Le programme de l'événement sera d'ailleurs marqué par deux temps forts : la réunion du réseau africain des autorités nationales de cybersécurité (ANCA), dont la DGSSI assure la vice-présidence, et une réunion de haut niveau organisée par Smart Africa sur l'intelligence artificielle pour l'Afrique.