Menu
Search
Samedi 20 Décembre 2025
S'abonner
close
Samedi 20 Décembre 2025
Menu
Search

Marche Verte : un héritage patriotique vivace à pérenniser

Cinquante ans après la glorieuse Marche Verte, cette épopée patriotique continue de susciter débats et réflexions quant à sa portée, sa symbolique et son impact. Récemment, Rabat a abrité une rencontre où universitaires, historiens, acteurs associatifs et Sahraouis ayant vécu l’événement ont mis l’accent sur l’héritage symbolique que constitue cette Marche et les meilleurs moyens de le pérenniser et de le transmettre aux jeunes générations. Organisé par l’Association Ribat Al-Fath pour le développement durable en partenariat avec le Forum sahraoui d’études et de diplomatie parallèle, ce séminaire a permis également de souligner l’engagement des Souverains marocains pour la préservation de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale.

No Image
Le séminaire organisé à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’annonce de la Marche Verte n’était pas seulement un moment de commémoration. Il s’agissait d’un rendez-vous intellectuel à forte charge patriotique, destiné à interroger la portée historique et contemporaine d’un événement fondateur de l’unité nationale. Au cœur des discussions, le rôle de Feu Sa Majesté le Roi Hassan II dans l’initiation de cette marche, la consolidation de l’intégrité territoriale sous le règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, ainsi que la valorisation du Sahara marocain à travers des politiques de développement durable et de transmission du patrimoine culturel. Au fil des interventions, il est apparu clairement que la Marche Verte n’était pas seulement un jalon de l’histoire du Royaume, mais un modèle d’action civique, diplomatique et stratégique, dont l’esprit continue de nourrir la réflexion et les initiatives actuelles.

Mustafa Al-Jawhari : «La Marche Verte, une leçon éternelle de cohésion nationale et de souveraineté pacifique»

Dans son intervention d’ouverture, Mustafa Al-Jawhari, vice-président de l’Association Ribat Al-Fath pour le développement durable, a souligné la portée intemporelle et symbolique de l’annonce Royale du 16 octobre 1975. «La décision du défunt Roi Hassan II d’organiser la Marche Verte constitue une leçon magistrale de cohésion nationale et un modèle d’exemplarité pacifique dans la restauration de la souveraineté», a-t-il affirmé.

Dans cette perspective, il a insisté sur la valeur inestimable de cet héritage, qu’il faut à la fois préserver et transmettre aux générations futures. La Marche Verte, a-t-il poursuivi, s’impose comme «une école fondatrice», révélant toute la profondeur stratégique d’une action qui a inscrit le Maroc au rang des nations capables de conjuguer audace politique et pacifisme. «Cette voie, a-t-il conclu, demeure vivante aujourd’hui, animée par la même ferveur patriotique et la même détermination, sous la guidance éclairée de Sa Majesté le Roi

Mohammed VI», rappelant ainsi la continuité et la pérennité de l’œuvre Royale.

Hassan Lahouidek : «La Marche Verte incarne la cohésion du Trône et du peuple»

Le secrétaire général du Forum sahraoui d’études et de diplomatie parallèle, Hassan Lahouidek, a replacé la commémoration dans son cadre historique et diplomatique, insistant sur l’opportunité que représente ce cinquantième anniversaire pour réaffirmer le génie politique et spirituel de Feu Hassan II. Selon lui, c’est grâce à la vision éclairée du défunt Souverain que le Maroc a pu recouvrer son Sahara avec légitimité et dans le respect de la paix. «Ce moment historique a exprimé de manière éclatante la fusion du Trône et du peuple, dans une mobilisation exemplaire pour l’intégrité territoriale», a-t-il précisé, soulignant combien l’unité nationale avait constitué la clé de la réussite de cette entreprise unique dans l’histoire contemporaine du Royaume.

Dans la continuité de cette démarche, M. Lahouidek a mis en lumière le rôle déterminant de la diplomatie Royale sous le règne de Sa Majesté le Roi

Mohammed VI, qui a consolidé la légitimité de la position du Maroc. Parallèlement, il a salué les multiples projets de développement et d’infrastructures entrepris dans les provinces du Sud, ainsi que les initiatives sociales et démocratiques qui témoignent d’un engagement concret en faveur de l’amélioration des conditions de vie des populations locales et de la stabilité régionale.

Bayat Zighem : «Le modèle de développement du Sud incarne la régionalisation avancée et la cohérence territoriale»

Pour Bayat Zighem, ancien cadre du Polisario, le développement des provinces du Sud constitue une illustration concrète de la régionalisation avancée telle qu’elle est conçue et promue par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Dans cet esprit, il a souligné que la réussite de ce modèle reposait sur l’implication centrale des institutions locales et des collectivités territoriales, garantes de la planification rigoureuse et de la mise en œuvre harmonieuse des politiques publiques. «Ce modèle n’est pas un simple schéma administratif, mais un véritable levier de transformation globale», a-t-il précisé, insistant sur sa capacité à mobiliser institutions, acteurs économiques et forces sociales autour d’un objectif partagé : faire du Sud marocain un pôle de stabilité, de prospérité et d’équité territoriale.

Pour illustrer cette dynamique, M. Zighem a cité plusieurs projets structurants, le port de Dakhla Atlantique, la voie express Tiznit-Dakhla et les initiatives dans le domaine des énergies renouvelables, qui traduisent la vision Royale d’un développement intégré, durable et compétitif, mettant en valeur la complémentarité entre infrastructures matérielles et stratégies de long terme. Enfin, il rappelé que le facteur humain demeurait la clé de voûte de cette transformation, et que la promotion de l’éducation, de la formation professionnelle ainsi que l’inclusion économique des jeunes et des femmes sont autant de leviers essentiels pour assurer la pérennité et la profondeur de ce modèle.

Mohamed Salem Abdelfattah: «Le Sud, pilier du repositionnement africain

du Maroc» Pour Mohamed Salem Abdelfattah, président de l’Observatoire sahraoui des médias, les provinces du Sud occupent aujourd’hui une place stratégique déterminante dans le repositionnement du Maroc sur la scène africaine, alors qu’elles étaient longtemps perçues comme périphériques. Il a ainsi précisé que ces territoires constituaient désormais le cœur d’une dynamique Sud-Sud ambitieuse, incarnant la vision Royale d’un Maroc ouvert sur son prolongement africain. «Dakhla et Laâyoune sont appelées à devenir des plateformes régionales d’échanges économiques, culturels et humains», a-t-il expliqué, ajoutant que leur rôle dépasse le simple développement local pour s’inscrire dans une vision géoéconomique de rayonnement continental. Cette mutation, a-t-il poursuivi, repose non seulement sur des infrastructures de qualité, mais également sur une approche globale fondée sur la stabilité, la confiance et le co-développement.

M. Abdelfattah a par ailleurs souligné l’importance de l’inclusion sociale comme pilier central de ce modèle de développement. À cet égard, il a mis en lumière la participation active des femmes, le rôle croissant du tissu associatif et l’investissement dans la jeunesse, des éléments qu’il considère essentiels pour garantir la durabilité et la réussite de cette dynamique. Pour clore son propos, il a rappelé que le développement du Sud ne se limitait pas à un projet économique. Il s’agit avant tout d’un véritable projet de société, porteur de stabilité, de confiance et d’un nouvel équilibre territorial, dans lequel chaque initiative vise à consolider l’unité nationale et à valoriser pleinement les potentialités humaines et économiques de la région.

Mohammed Amine Benabdallah : la Marche Verte, un modèle de souveraineté et de légitimité juridique

À l’occasion de cette conférence, Mohammed Amine Benabdallah, président de la Cour constitutionnelle, a abordé la Marche Verte sous l’angle juridique et historique, soulignant la portée intemporelle de cet événement pour le Royaume. Tout en rappelant les contraintes liées à sa fonction, il a affirmé que le devoir de réserve ne saurait s’appliquer à une cause nationale de cette envergure : «Il existe des moments où l’Histoire prime la prudence institutionnelle, et celui du Sahara marocain en est un.» Revenant sur le discours du 16 octobre 1975, il a insisté sur la signification profonde de la Marche verte : «Ce geste, compris dans sa véritable dimension dès le lendemain, fut un acte souverain et pacifique, pleinement fondé sur le droit international. Nous nous sommes trouvés dans la situation de celui qui, après avoir obtenu par la justice l’évacuation de sa demeure, y retourne légitimement. C’est ce chemin que nous avons suivi, avec rigueur et détermination.»

M. Benabdallah a ensuite souligné la cohérence de la cause marocaine et la force des arguments juridiques qui ont permis au Royaume de résister à des décennies de pressions géopolitiques : «La solidité de notre position et la clarté de nos revendications ont assuré la permanence de notre action, quelles que soient les turbulences internationales.» Projetant la Marche Verte dans une perspective historique et exemplaire, il a conclu : «Ce n’est pas un geste d’optimisme, mais une conviction fondée sur la rigueur et la force des faits : dans les années à venir, cette question trouvera sa résolution, et la Marche Verte demeurera un modèle de récupération légitime et pacifique d’un territoire, fondée sur l’authenticité de nos frontières et la solidité de nos arguments.»

Aziz Rabbah : «Notre jeunesse doit s’approprier le capital immatériel du Sahara marocain»

Dans le prolongement des réflexions sur l’héritage et la pérennité de la marocanité du Sahara, Aziz Rabbah, ancien ministre de l’Équipement et des transports et fondateur de l’association «Al Moubadara: la Patrie d’abord et toujours», a tenu à rappeler l’impératif d’une mobilisation intergénérationnelle. Il a ainsi interpellé l’auditoire sur le lien vital entre la jeunesse marocaine et ce riche patrimoine historique et culturel : «Des millions de jeunes se demandent quel est leur lien avec cet héritage. Ce capital, fruit de dix siècles d’histoire, doit être pleinement approprié par nos enfants et nos étudiants», a-t-il affirmé. Dans la continuité de cette réflexion, l’ancien ministre a souligné l’importance de consolider la transmission de ce patrimoine à travers les programmes universitaires et éducatifs, tout en le rendant vivant dans les médias afin de favoriser sa compréhension et son enracinement dans la conscience collective. Cette démarche, a-t-il précisé, constitue un levier indispensable pour éveiller le sens du devoir national et renforcer l’identité marocaine au sein des nouvelles générations.

Pour aller plus loin, Aziz Rabbah a proposé la mise en place d’un réseau national d’influence, réunissant chercheurs, artistes, sportifs et créateurs de contenu, afin de renforcer la diplomatie parallèle du Royaume et de promouvoir la cause nationale avec cohérence et impact. Il a insisté sur le fait que cette action concertée constituait un moyen concret de faire rayonner la marocanité du Sahara au-delà des frontières et d’inscrire sa défense dans la durée. Ainsi, conclut-il, «nous devons agir collectivement, avec humanisme et engagement, pour que notre patrimoine ne se perde pas et que nos jeunes en deviennent les véritables ambassadeurs», appelant chacun à participer activement à la préservation et à la valorisation de cet héritage immatériel qui demeure un pilier de l’unité nationale.
Lisez nos e-Papers