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Réconciliation entre les Parlement marocain et européen : ce qu'en pense l'eurodéputé Tomás Zdechovský

Alors que le Parlement marocain et son homologue européen ont tourné la page de deux années de brouilles et ont lancé une nouvelle feuille de route pour renforcer leur partenariat stratégique, Tomás Zdechovsky, député européen du groupe du Parti populaire européen (PPE), écrivain et homme politique tchèque, nous affirme que cette réconciliation était inévitable, vu que le Maroc s’impose comme un partenaire stratégique incontournable pour l’Europe. Sa position clé en matière de sécurité, de gestion migratoire et de liens économiques avec l’Europe et l’Afrique rendait cette réconciliation indispensable pour faire face aux défis globaux, qu’ils soient économiques, sociaux ou politiques.

Tomás Zdechovský.
Tomás Zdechovský.
Le Matin : Après une longue période de tension, le Parlement européen et son homologue marocain ont décidé de tourner la page et d’entamer une nouvelle étape. Qu’est ce qui explique selon vous ce raccommodement, sachant que les accusations portées contre le Maroc étaient graves ?

Tomás Zdechovský :
La réconciliation entre les deux parties trouve ses fondements dans une reconnaissance mutuelle des intérêts partagés, qu’il s’agisse de sécurité, de gestion des flux migratoires ou de développement économique durable. Cette prise de conscience commune traduit une volonté partagée de dépasser les différends du passé pour reconstruire une relation basée sur la confiance et le pragmatisme. Le Maroc, par son rôle de stabilisateur régional et de partenaire clé pour l’Europe, s’impose comme un acteur incontournable dans la région, consolidant sa position de pivot stratégique. En choisissant de tourner la page, les deux parties témoignent d’un engagement réfléchi et mûri pour affronter ensemble les défis globaux, qu’ils soient économiques, sociaux ou politiques.


Peut-on dire que la brouille est derrière nous et que les deux institutions ont compris qu’elles étaient condamnées à s’entendre ?

Des avancées notables ont été réalisées, ce qui marque une étape clé dans la construction d’une relation solide et durable. Les deux institutions ont pleinement conscience de leur interdépendance et de la nécessité de renforcer leur coopération pour faire face aux enjeux communs. Le développement du dialogue interparlementaire joue un rôle central en maintenant au premier plan des priorités partagées telles que la stabilité régionale, la coopération économique et la prospérité mutuelle. Cette approche, fondée sur le pragmatisme, témoigne d’un engagement profond à transcender les différends du passé pour se concentrer sur des objectifs stratégiques communs, au service d’un avenir harmonieux et ambitieux.


Quels sont les enjeux du partenariat entre les deux Parlements, pour le Maroc et pour l’UE ?

Le Maroc occupe une position stratégique en tant que partenaire essentiel de l’Europe, notamment dans les domaines de la sécurité, de la gestion des migrations et des relations économiques avec l’Afrique. Pour sa part, L’Union européenne soutient la modernisation et la stabilité du Maroc, ce qui renforce également sa propre politique de voisinage, car les dynamiques internes marocaines ont un impact direct sur la région. Cette alliance repose sur des relations solides, qui offrent une résilience face à des défis globaux tels que le terrorisme, le changement climatique et les pressions migratoires. Cette coopération étroite et durable permet de garantir des bénéfices tangibles pour les populations des deux parties et contribue ainsi à la stabilité et à la prospérité d’une région profondément interconnectée et aux enjeux communs.

Parmi les points de discorde, la position hostile d’une partie du moins du PE s’agissant du Sahara marocain. Pensez-vous que les deux parties pourront surmonter ce point, sachant que pour le Maroc c’est une question existentielle ?

Le Sahara marocain est profondément ancré dans l’identité et la souveraineté du Maroc. Reconnaître cette réalité est essentiel pour bâtir des relations solides et durables entre le Maroc et l’Union européenne. En respectant cette position tout en s’inscrivant dans les cadres internationaux, l’UE peut ouvrir la voie à un dialogue constructif et respectueux. En se concentrant sur des priorités communes, comme la sécurité et les échanges commerciaux, les deux parties peuvent s’assurer que les différends ne viennent pas entraver un partenariat stratégique porteur de progrès et d’opportunités, non seulement pour les gouvernements, mais surtout pour les populations qu’ils représentent.


En rencontrant la présidente du Parlement européen, Mme Roberta Metsola, Rachid Talbi Alami avait insisté sur la nécessité du respect des «conditions marocaines» à même d’assurer de meilleures relations entre les deux institutions législatives, «dans le cadre du respect mutuel». De quoi s’agirait-il selon vous ?

Les «conditions marocaines» reposent sur des principes fondamentaux tels que le respect de sa souveraineté, en particulier concernant la question du Sahara et un traitement juste et équitable en tant que partenaire stratégique. Le Maroc aspire à une reconnaissance claire de son rôle de leader régional, tout en recherchant un alignement sur des priorités communes, notamment en matière de gestion des migrations et de sécurité. Ce partenariat repose sur une base indispensable de respect mutuel et d’équité, des valeurs qui non seulement renforcent la confiance entre les deux parties, mais ouvrent également la voie à une coopération plus profonde, plus efficace et véritablement bénéfique pour les peuples des deux rives.
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